Les Forces armées du Niger et celles du Burkina Faso, ont mené du 2 au 25 avril dernier, une opération conjointe dénommée Taanli 3. Cette opération, la troisième du genre, a, comme les deux qui l’ont précédée, débouché sur des résultats plus que satisfaisants. En effet, d’après le bilan provisoire présenté par le commandement de l’opération, une centaine de terroristes ont été neutralisés et au moins 40 suspects interpellés.
Les militaires nigériens et burkinabè ont également détruit deux (2) bases logistiques et démantelé une (1) base toutes deux appartenant aux groupes terroristes. En outre, de l’armement, des munitions et des moyens roulants ont été saisis ou détruits. Des dizaines de fûts de carburant ont été saisis. A cela, il faut ajouter la saisie et ou la destruction d’une importante quantité de produits prohibés et du matériel pour la fabrication d’engins explosifs. Malheureusement deux (2) militaires sont également tombés sur le champ d’honneur.
Pour mener une telle opération, les forces armées nigériennes (FAN) et les forces armées nationales du Burkina Faso ont chacune déployé plusieurs unités terrestres. Des centaines de personnels ont manœuvré ensemble sous la coordination du poste de commandement conjoint situé à Diori au Burkina Faso. Des aéronefs de surveillance et de combat ont également été mobilisés des deux côtés pour venir en appui aux unités engagées.
Pour le commandement de l’opération, l’un des objectifs majeurs de l’opération Taanli3 est de sécuriser les populations de la zone d’opération et leurs biens. «Toutes les actions ont donc été menées dans cet esprit et les unités engagées sont allées à la rencontre des populations civiles afin de les rassurer et de leur porter secours et assistance», lit-on dans le dossier de presse émanant de l’Etat-major. La même source ajoute aussi que les unités militaires ont réussi à libérer les voies d’accès à certains villages pour permettre à la vie de reprendre.
Par ailleurs, cette opération s’est accompagnée d’actions civilo-militaires pour soulager les populations. C’est ainsi qu’en plus des actions coercitives vis-à-vis des groupes armés terroristes qui sévissent dans la zone d’opérations, les unités militaires ont conduit d’importantes actions, notamment des opérations de ravitaillement en vivres de part et d’autre de la frontière. Au total, près de 200 tonnes de vivres (céréales, sucre, huile, sel, etc.) ont pu être acheminées au cours de l’opération.Aussi, dans chaque localité traversée, les unités militaires ont prodigué des soins médicaux aux populations.Des lots de médicaments ont également été remis dans plusieurs localités au Burkina et au Niger.
Cette sollicitude des militaires a touché les populations aussi bien ducôté burkinabè que nigérien. Les populations ont ainsi manifesté leur joie et leur reconnaissance aux unités pour les efforts considérables déployés à leur profit.
La même satisfaction est manifestée au niveau de la hiérarchie. C’est ainsi que les Chefs d’état-major du Burkina Faso et du Niger, le colonel-major David KABRE et le Général de division Salifou Mody se sont rendus le lundi 25 Avril 2022 au 11ème Régiment d’Infanterie Commando de Dori où est basé le Poste de ce Commandement Conjoint (PCC) de l’opération conjointe TAANLI 3. A l’issue du briefing qui leur a été fait, les deux Chefs d’état-major ont félicité les officiers pour leur professionnalisme et pour les résultats obtenus sur le terrain. Ils se sont chacun félicité de la coopération fructueuse entre les Armées des deux pays qui, selon eux, est la clé du combat contre le terrorisme. Le poste de commandement conjoint a formulé des recommandations aux autorités dans le but d’améliorer
l’interopérabilité des deux Armées.
Comme on peut aisément le constater, cette opération planifiée de bout en bout par les officiers d’état-major nigériens et burkinabè a été un franc succès, tout comme les
deux autres antérieurement conduites suivant le même format. Elle traduit de manière concrète l’importance et la pertinence de la mutualisation des efforts, des moyens et des compétences dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. C’est ce que traduit aussi la signification du nom de l’opération ‘’Taanli’’ qui veut dire «Alliance», «cohésion» en langue gulmancema.
Siradji Sanda(onep)