
Le Ministère de la justice et des droits de l’homme, organise, en partenariat avec le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (HCDH) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), du 6 au 10 novembre à Tahoua, un forum de vulgarisation du Plan d’opérationnalisation de la mise en œuvre des recommandations et engagements volontaires issus du passage du Niger au 3ème cycle de l’Examen Périodique Universel (EPU). L’atelier de Tahoua qui réunit à la fois les acteurs de divers ministères sectoriels, de la Chefferie traditionnelle, des élus locaux, de la justice et des organisations de la société civile de la région hôte et ceux d’Agadez, est la 1ère d’une série de 4 rencontres régionales organisées par le Ministère de la Justice avec l’appui de ses partenaires.
Depuis l’institution de l’Examen Périodique Universel, notre pays a répondu présent à tous les cycles en 2011, 2016 et 2021, témoignant ainsi de sa ferme volonté de respecter ses engagements internationaux et d’œuvrer constamment pour la promotion, la protection et surtout la réalisation des droits de l’homme sur son territoire. Présidant l’ouverture des travaux, le responsable du Mécanisme National d’Elaboration des rapports et de Suivi des recommandations des Organes des Traités et de I’EPU, représentant le Ministre de la Justice, M. Ousseini Djibagé Maman Sani, a souligné qu’au cours de son dernier examen périodique universel en mai et septembre 2021, le Niger a enregistré une participation record de 115 Etats examinateurs qui se sont inscrits. Parmi ces pays, 95 lui ont formulé des recommandations au nombre de 254.
« Celles-ci sont en fait des suggestions à l’endroit de l’Etat examiné afin d’améliorer la situation globale des droits de l’homme sur son territoire avant le prochain cycle, c’est à dire dans un délai de 5 ans », a précisé le président du Mécanisme National d’Elaboration des rapports et de Suivi des recommandations des Organes des Traités et de I’EPU. M. Ousseini Djibagé Maman Sani a expliqué que l’Etat examiné est libre de les accepter ou de les refuser. Et s’il les accepte, il sera tenu de les mettre en œuvre avant le prochain examen. Cet exercice permet en fait aux Etats d’analyser et de mettre en lumière la situation des droits de l’homme partout dans le monde. Seulement, relève–t-on, 6 recommandations ont été rejetées par notre pays, toutes relatives à la question des droits des personnes dites LGBT.
Au cours de ces 5 journées de travail, la cinquantaine de participants à la rencontre de Tahoua seront entretenus par d’éminents experts sur les modalités de l’EPU, sur les organes des traités et enfin sur les recommandations reçues. Ces dernières sont relatives à divers domaines tels que la ratification des instruments internationaux relatifs aux droits humains, l’harmonisation de la législation nationale avec les instruments ratifiés, le retrait des réserves, la promotion de la coopération avec les mécanismes des droits de l’homme, la protection des Défenseurs des droits de l’Homme, l’abolition de la peine de mort, la lutte contre le terrorisme, l’amélioration des conditions de détention, les libertés d’opinion, d’expression, de presse, d’association, de religion.
Les voies et moyens pour la mise en œuvre des recommandations acceptées, sont définies dans ledit Plan d’opérationnalisation, objet de vulgarisation, dont le projet a été adopté en Conseil des Ministres le 02 mars 2023. Son exécution s’étalera sur la période 2022-2026. Il est l’aboutissement d’un processus inclusif et participatif par l’implication et la consultation des structures étatiques et non étatiques concernées par les recommandations à savoir OSC, Institutions de l’État, ministères sectoriels, partenaires techniques et financiers, entre autres.
La mise en œuvre de ce Plan qui est en cohérence avec la Politique Nationale, permettra sans doute d’améliorer la situation des droits humains dans notre pays en favorisant notamment la lutte contre l’impunité, la corruption, le terrorisme, la migration, la pauvreté, la faim, les défis climatiques et environnementaux etc. D’autant plus que le CNSP qui, lors de sa prise de pouvoir, a tenu à réaffirmer son attachement au respect des droits humains tels que définis par les traités et conventions et sa ferme volonté de respecter les engagements internationaux auxquels notre pays a librement souscrit.
Ismaël Chékaré ONEP-Tahoua