Dans le cadre du lancement de la mise en production de la phase II du bloc Agadem, l’équipe technique du Ministère du Pétrole poursuit la série de visites qu’elle a entrepris depuis le dimanche dernier sur les installations pétrolières. Le périple de la journée du lundi 30 octobre 2023 a concerné trois sites en l’occurrence la station de surpression de Gololo ou « Boosting station » (BS) ; la station intermédiaire de Sokor FPF et celle de Dibeilla qui est une station de déshydratation. A toutes ces étapes, la délégation du Ministère du Pétrole a trouvé un personnel à pied d’œuvre pour la réalisation de l’objectif final, celui de la mise en production de la phase II du projet Agadem. La mise en service de la phase II du projet Agadem constitue un grand espoir pour le Niger en ce sens qu’elle permettra à notre pays d’exporter le pétrole brut à travers un pipeline jusqu’au port de Semé au Benin pour la vente.
La station de Gololo a pour rôle principal d’assurer la pression des pompes ou compresseurs situés à intervalles réguliers le long d’un oléoduc ou d’un gazoduc pour augmenter la pression du fluide en écoulement afin de le maintenir en mouvement vers sa destination. Ainsi, au niveau des stations de déshydratation, les fluides venant des puits pétroliers sont transportés à la station suivante au moyen des pompes de transfert multi-phasiques. La station de Gololo connait aujourd’hui une extension majeure de ses installations pour faciliter l’évacuation du pétrole brut vers la station terminale de Koulélé. Des armoires électriques, ainsi qu’une salle de batteries en série sont installées et équipées pour contrôler la production en énergie électrique. Sur le site de Gololo, quatre (4) puits sont opérationnels avec des têtes rouges de signalisation du danger. Le personnel reste concentré sur le travail qui est d’ailleurs à un stade avancé, toute chose qui réjouit la délégation du Ministère du Pétrole conduite par le directeur de l’exploration et de la production des hydrocarbures M. Maidagi Oumarou.
La station intermédiaire de Sokor fait partie des trois stations qui participent au projet de la mise en production de la phase II du bloc d’Agadem, c’est-à-dire l’exportation du pétrole brut nigérien à travers le pipeline. Ici, les consignes de sécurité sont claires. Tout matériel inflammable est formellement interdit. Les appareils portables doivent être systématiquement éteints. Le port du casque est obligatoire. Selon le responsable qualité, hygiène, santé, sécurité au travail et environnement M. Issaka Arzika Samaila, il y a aussi un risque d’émission de souffre sur le site, même si toutes les mesures sont prises pour éviter d’éventuels incidents. «Nous tenons quand même à le dire aux visiteurs pour que lorsqu’un cas de ce genre arrive, il y a une conduite à tenir afin que nous puissions répondre de façon efficace», a expliqué M. Issaka Arzika Samaila, avant d’entamer la visite proprement dite. La station intermédiaire de Sokor FPF est divisée en quatre grandes parties : le prétraitement ; la salle de contrôle ; le laboratoire d’analyse de la qualité du pétrole brut, ainsi que le dépôt de gaz pour les citernes et la centrale électrique. Le prétraitement consiste à la séparation bi-phasique de l’huile, l’eau et le gaz. La salle de contrôle dispose d’appareils à l’aide desquels tous les paramètres du site sont suivis. Dans cette salle de contrôle, des opérateurs de production scrutent le système de fonctionnement de l’ensemble du site. Dès qu’il y a anomalie quelque part, l’appareil le signale pour une prise en charge immédiate. Au laboratoire, c’est surtout la qualité du pétrole brut qui est contrôlée à travers des échantillons provenant des différentes stations. Quant à la centrale électrique, elle est composée de quatre générateurs. Sa capacité de production en énergie électrique est de 3,6 MW par jour.
Le site de Sokor compte au total 25 puits dont 18 sont en production. Mieux, la station intermédiaire de Sokor travaille pour faire en sorte que rien ne se perd pour polluer l’environnement. En plus, elle se distingue des autres stations en ce qu’elle est un champ huileux où il n’ya pas assez de gaz. Elle a aussi connu une extension de ses équipements dans le cadre de la mise en production de la phase II du pipeline export.
Au niveau de la station de déshydratation de Dibeilla, la délégation du Ministère du Pétrole a visité l’ensemble des compartiments du site suivant les mêmes consignes de
sécurité. Elle est une mini station de traitement préliminaire du pétrole brut. La principale particularité de la station DS de Dibeilla, c’est qu’elle est une station de jonction. Sa capacité nominale de production est de 31.000 barils par jour. Lorsque le pétrole brut est traité, il est envoyé à une station CPF. Tout comme au niveau des stations CPF, la station de déshydratation procède également à un traitement triphasique. Toutefois, les stations DS n’ont pas pour fonction d’envoyer le pétrole brut dans les installations de commercialisation. La station de Dibeilla compte au total 48 puits et deux réservoirs d’une capacité de 600m3 chacun.
Hassane Daouda (ONEP), Envoyé Spécial