Les membres du Réseau Parlementaire de lutte contre la corruption, les infractions assimilées et pour la promotion de la bonne gouvernance au Niger poursuivent la série de visite qu’ils ont entamé le mardi dernier. Ainsi, la délégation conduite par la présidente dudit réseau la députée Mme. Alio Halimase s’est successivement rendue dans les locaux de la Cellule Nationale de Traitement de l’Information financière (CENTIF) et à la Cour des Comptes du Niger. Cette visite a pour objet de prospecter les pistes de partenariat en vue d’une synergie d’actions pour combattre le phénomène de la corruption au Niger.
La première étape de la visite a conduit la délégation parlementaire dans les locaux de la Cellule Nationale de Traitement de l’Information financière (CENTIF) où le président de l’institution, M. Hassane Taher entouré de ses collaborateurs ont accueilli les députés. Le président de la CENTIF-Niger a tout d’abord fait la présentation de l’institution. Il a rappelé que le Niger, dispose d’un cadre législatif et réglementaire en matière de Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT), que sont la loi n° 2004-041 du 8 juin 2004, portant sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et la loi n° 2010-05 du 21 janvier 2010 relative à la lutte contre le financement du terrorisme.
Au cours des échanges avec les parlementaires, le président de la CENTIF a expliqué que cette Cellule est dotée d’une autonomie de décision sur les matières relevant de sa compétence. Elle est habileté, à recueillir et traiter les renseignements financiers sur les circuits de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Lorsque les investigations de la CENTIF mettent en évidence des faits susceptibles de constituer l’infraction de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme. Elle transmet un rapport sur ces faits au Procureur de la République qui saisit immédiatement un juge d’instruction. Le président de la CENTIF s’est félicité de cette initiative du Réseau parlementaire anti-corruption.
Après la CENTIF-Niger, la délégation s’est ensuite rendue à la Cour des Comptes où elle a été reçue par son président, M. Narey Oumarou et ses collaborateurs. Dans son exposé préliminaire, le président de l’institution a rappelé que la Cour des Comptes du Niger est la plus haute juridiction de contrôle des finances publiques. Elle a été installée le 18 mai 2010 et remplace ainsi la Chambre des comptes et de discipline budgétaire de l’ex Cour Suprême. La Cour des Comptes a une mission juridictionnelle; une mission de contrôle ; une mission consultative. Son champ de compétence couvre l’Etat, les Collectivités Territoriales, les sociétés d’Etat et d’Economie Mixte, les Etablissements publics Administratifs, la Caisse de Sécurité Sociale, les Projets de Développement, Les Partis politiques et tout autre organisme bénéficiant du concours financier de l’Etat ou d’une Collectivité Territoriale.
En ce qui concerne sa mission juridictionnelle, la Cour des comptes juge les comptes des comptables publics ; elle vérifie la régularité des recettes et des dépenses. La Cour juge également les infractions aux règles budgétaires et financières. Il faut aussi ajouter que cette juridiction veille à la régularité, à l’efficacité et à l’efficience de la gestion publique en menant des contrôles sur les ministères, les organismes et les entreprises publiques. Son champ de compétence de contrôle s’est élargi aux associations faisant appel à la générosité publique, et aux organismes recevait des fonds publics, au contrôle de la déclaration des biens du Président de la République, des Chefs d’Institutions, des ministres et de certains agents publics. Elle peut être consultée par le gouvernement ou l’Assemblée Nationale sur des questions économiques, financières ou de gestion de services de l’Etat. Dans sa composition elle comprend le siège qui dispose de quatre (4) chambres; le Parquet Général, et le Secrétariat Général.
A la fin de ces visites, Honorable Alkassoum Mahamadou, rapporteur général du Réseau Parlementaire de lutte contre la corruption, les infractions assimilées et pour la promotion de la bonne gouvernance au Niger a expliqué que leur réseau s’engage à combattre le phénomène de la corruption avec les acteurs des institutions et les partenaires. «Nous avons échangé sur des actions que nous pouvons exécuter en synergie pour mener une lutte sans merci contre le fléau qui gangrène la société », a-t-il déclaré avant de conclure qu’en unissant leurs forces, les différents acteurs arriveront à trouver des solutions dans ce combat.
Seini Seydou Zakaria(onep)