Le Niger dispose d’importantes ressources en eaux (de surface et souterraines) ainsi que des terres arables et une main d’œuvre abondante et jeune. Cependant, le pays est régulièrement confronté à des crises alimentaires malgré les politiques agricoles jusqu’alors mises en œuvre. Après un diagnostic approfondi de la situation, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a décidé d’appliquer une thérapie de choc. La solution aux crises alimentaires se trouve dans le développement de l’agriculture, en particulier l’irrigation.
D’où le Programme Grande Irrigation (PGI) 2024-2027 initié dans le cadre du Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP). Le PGI 2024-2027 vise l’augmentation des superficies sous grande irrigation par la réhabilitation de 10 000 ha de périmètres existants et l’aménagement de 21 200 ha de nouveaux périmètres irrigués. A travers ce programme, il s’agit d’intensifier les cultures irriguées de riz, de maïs et de blé avec l’utilisation des intrants agricoles de qualité sur 39 700 ha pour une production de riz d’environ 313 000 tonnes.
Le budget indicatif prévu pour la mise en œuvre de ce programme est estimé à environ 520 milliards prenant en compte toutes les composantes. Le financement du PGI est assuré par l’Etat, la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, la Banque Ouest Africaine de Développement, la Coopération Italienne, la Coopération Allemande, etc.
L’Etat finance à hauteur de 128 170 320 000 F CFA pour réaliser 8000 ha de nouveaux périmètres, 3700 ha de réhabilitation et les actions d’accompagnement, à travers le contrat plan pluri annuel entre l’Etat et l’Office National des Aménagements Hydro agricoles (ONAHA).
Et, il faut dire que le CNSP ne s’est pas arrêté à des déclarations de bonnes intentions. C’est ainsi que pour l’année 2024, le gouvernement de transition a décidé d’injecter 40 milliards de FCFA en vue de réhabiliter 2000 ha de périmètres et d’en réaliser 2000 autres ha d’aménagements neufs, soit un total de 4000 ha mis en valeur. Le lancement de cette phase du PGI est intervenu le 20 mars 2024.
Depuis lors, plusieurs activités ont été menées dans le cadre de la mise en œuvre dudit Programme. Selon la Direction Générale du Génie Rural au Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, 19 PIP totalisant 2006 ha pour les réhabilitations. Ces sites sont répartis sur les 8 régions du pays. En outre, 29 autres sites totalisant 2000 ha ont été identifiés au niveau des régions d’Agadez, Diffa, Maradi, Tahoua et Zinder pour la réalisation de nouveaux aménagements hydroagricoles.
Ainsi, pour les réhabilitations des PIP, la DGGR a conduit, en collaboration avec l’ONAHA, les études de réhabilitation au niveau des sites de Tiguirwit 1 et Tiguirwit 2 à Agadez, CDA et Lada à Diffa, Kassama à Zinder, Djambali à Maradi, Sakondji, Digue de Gatawani, Tara et le périmètre fruitier de Gaya à Dosso, Mouléla et Guidan Magagi à Tahoua, Toula à Tillabéry et Saguia amont et Lamordé à Niamey. L’ensemble de ces études ont concerné 1536 ha, soit 76,6% des superficies prévues.
La DGGR a engagé des autorisations de dépenses au titre des crédits du 1er trimestre dans les régions d’Agadez, Diffa et Zinder. Ces ressources sont destinées à conduire les études de 1165 ha dans ces régions. Les autorisations de dépenses pour les régions de Maradi et Tahoua sont prévues au titre du 2ème trimestre de l’année.
De manière concrète, les travaux de réhabilitation des PIP de CDA et Lada à Diffa ont été lancés le 30 mars 2024, celui de Kassama à Kassama (Zinder) le 23 mai 2024, suivi de celui de Djambali à Djambali (Maradi) le 25 mai 2024 et ceux de la digue de Gatawani et le PIP de Sakondji à Sakondji (Dosso) le 27 mai 2024). A cette date, la situation des travaux se présente comme suit :
Siradji Sanda (ONEP)