La Haute Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (HAPDP) a organisé, hier matin à Niamey, une journée de sensibilisation destinée aux cadres du secteur des professions libérales et ceux du secteur de l’enseignement privé. Cette rencontre vise à amener ces acteurs à se familiariser avec la problématique de la protection de données personnelles en se conformant à la législation sans recourir à la panoplie de dispositions contraignantes prévues par les textes.
Dans ses propos liminaires au cours de cette journée, la présidente de la HAPDP, Mme Sanady Tchimaden Hadatan s’est réjouie de la tenue de cet atelier de sensibilisation qui se justifie à plus d’un titre vu le contexte actuel, caractérisé par la migration de tous les secteurs d’activités vers le numérique au regard des avantages qu’il offre. Cependant, a poursuivi la présidente de la HAPDP, il est aussi important de regarder l’autre face de la médaille en se rendant à l’évidence que le numérique et ses outils doivent être utilisés sans perdre de vue les perturbations qu’ils peuvent apporter dans notre vie relativement à sa sphère privée.
En effet, cette prudence n’est pas excessive car, elle s’explique par l’étendue des informations personnelles ou données personnelles qui sont recueillies et traitées dans le processus de numérisation et qui implique le recours aux TIC dans toute leur diversité. «C’est dire que les données sont de nos jours une arme à double tranchant. D’un côté, elles offrent d’immenses possibilités de créer de la valeur en améliorant les programmes et les politiques, en stimulant les économies et en renforçant les moyens d’action de l’Etat, des entreprises et des citoyens et de l’autre, leur accumulation peut entraîner une concentration du pouvoir économique et politique, et accroître le risque qu’elles soient utilisées d’une manière abusive et donc préjudiciable aux personnes concernées par le traitement», a-t-elle précisé.
Pour toutes ces raisons, la protection des données à caractère personnel est devenue à la fois un enjeu et un défi crucial de notre époque et cela quel que soit le secteur d’activités auquel on appartient. Conscientes de toutes ces implications, les plus hautes autorités nigériennes se sont très tôt inscrites dans la dynamique de renforcer la protection des droits humains à travers une nouvelle gouvernance administrative des TIC, conforme aux normes et aux bonnes pratiques internationales qui a vu le jour à travers l’institutionnalisation de la Haute Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (HAPDP) créée par la loi 2017-28 du 03 mai 2017, modifiée et complétée par la loi 2019-71 du 24 décembre 2019 et son décret d’application.
Pour rappel, la HAPDP est une autorité administrative indépendante dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle a pour mission de veiller à la conformité des traitements des données à caractère personnel en rapport aux dispositions des textes en vigueur et des conventions internationales auxquelles le Niger a librement adhérées. Selon les explications de Mme Sanady Tchimaden Hadatan, la HAPDP assiste également le gouvernement, les responsables de traitement des données à caractère personnel et les personnes concernées dans l’application et le respect de la législation sur les données personnelles. Sa mission est fastidieuse au regard des défis à relever et de la place des données personnelles aussi bien dans la vie des citoyens que dans l’économie nationale. En plus de sa mission traditionnelle de délivrer les actes de conformité pour le traitement et les transferts des données, la HAPDP a l’obligation de vulgariser la loi sur la protection des données à caractère personnel ainsi que de former et de sensibiliser les acteurs concernés par la question.
Aminatou Seydou Harouna(onep)