Une conférence internationale sur le thème «Pour une régulation éthique et inclusive de l´espace numérique : Dialogue entre les régulateurs des médias africains et les plates-formes numériques globales» s’est tenue les 27 et 28 avril 2023 à Fès au Maroc. Le président du Conseil Supérieur de la Communication M. Salifou Labo Bouché a pris part à cette conférence organisée par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) du Maroc et le Réseau des instances africaines de la régulation de la communication (RIARC). Il était accompagné par le Conseiller M. Adam Amoumoune et le Secrétaire Général du CSC, M. Ousmane Garba.
Une bienvenue solennelle a été présentée au nouveau président du CSC du Niger par les membres du RIARC. Dans sa communication inaugurale, la présidente de HACA Mme Latifa Akharbach, présidente du RIARC a surtout insisté la nécessité d´un dialogue constructif entre les régulateurs et les plates-formes numériques globales afin de concilier et promouvoir le droit à l’information et la liberté d’expression et la responsabilisation des acteurs. Intervenant lors du Panel 2, dédié aux «Politiques d’autorégulation entre laxisme et censure», le président du CSC a présenté une communication pour partager l’expérience du Niger en matière d’autorégulation et de corégulation. M. Salifou Labo Bouché a également évoqué les défis qui se posent aux instances de régulation dans le contexte actuel marqué par l’essor du numérique. «Aujourd’hui, avec le développement vertigineux des Technologies de l’Information et de la Communication, notamment l’internet, le numérique et les réseaux sociaux, la problématique de la régulation des médias est devenue une préoccupation mondiale», a souligné le président du CSC. Le président du CSC a ensuite évoqué l’expérience de l’autorégulation et la corégulation au Niger. «Dans le souci de protéger la liberté de la presse et l’indépendance des médias et des journalistes par rapport aux pouvoirs publics, les mécanismes de régulation et d’autorégulation chargés de veiller au respect des règles d’éthique et de déontologie ont vite été institués au Niger», a-t-il souligné. Le président du CSC cite notamment le Conseil de Presse, l’Observatoire Nigérien Indépendant des Médias pour l’Ethique et la Déontologie (ONIMED mis en place au sortir des états généraux de la presse et suite à l’adoption de l’ordonnance 2010-35 du 07 juin 2010 portant régime de la liberté de presse, ainsi que la Maison de la Presse, organisation faitière regroupant toutes les organisations socioprofessionnelles des médias. En 2016, un mécanisme de co-régulation a été mise en place par le CSC. «Il s’agit d’une régulation concertée et complémentaire entre l’autorité de régulation institutionnelle CSC et les organes d’autorégulation. A travers ce mécanisme, le CSC prenait en compte toutes les sanctions prises par l’ONIMED pour manquement aux règles d’éthique et de déontologie dans l’attribution du fonds d’aide à la presse». Toutefois, l’essor du numérique et des nouveaux médias pose encore des défis à la régulation. En effet, ces nouveaux médias viennent imposer une culture du journalisme en ligne et du ‘’journalisme citoyen’’, basés sur l’immédiateté, l’interactivité et dans de nombreux cas, la partialité, la violence et des propos diffamatoires ou incitant à la haine. Pour le président du CSC, les instruments législatifs et règlementaires adoptés pour faire face à la situation sont dépassés en raison de l’évolution rapide qui caractérise le secteur. «Dans le contrôle des contenus numériques toxiques, l’autorégulation apparait aujourd’hui incontournable. Elle n’est pas là pour se substituer entièrement à la régulation institutionnelle des médias, au contraire, elle est là pour compléter la loi», a estimé le président du CSC. Concernant les grandes platesformes, M. Salifou Labo Bouché a appelé les États à s´unir pour élaborer des réglementations permettant de concilier le droit à l’information et la liberté d’expression.
Siradji Sanda(onep)
Source : CSC