Des commissaires aux droits humains de la CNDH et une délégation de l’Union Européenne ont organisé le mardi 22 février 2022 à Niamey, une rencontre d’échanges sur la protection des populations. Au cours de cette rencontre, le président de la CNDH, M. Maty Elhadji Moussa a brièvement présenté l’institution qu’il dirige. Evoquant les défis auxquels fait face la CNDH, M. Maty Elhadji Moussa a donné un bref aperçu sur la situation sécuritaire au Niger.
Prévue par l’article 44 de la Constitution du 25 Novembre 2010, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) est une autorité administrative indépendante composée de 9 membres appelés des commissaires aux droits humains. Dès l’installation des commissaires, ils élisent, en leur sein, un Bureau Exécutif composé de quatre (04) membres, a précisé le président de la CNDH. Les cinq (05) autres commissaires non membres du bureau exécutif se répartissent la présidence des Groupes de Travail correspondant aux thématiques suivantes : la promotion et la protection des droits civils, civiques et politiques ; la promotion et la protection des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux ; la promotion et la protection des droits de la femme, de l’enfant, des personnes handicapées et personnes âgées ; la lutte contre la détention arbitraire, la torture, les traitements cruels, inhumains ou dégradants ; la migration et la lutte contre les discriminations raciales, ethniques, religieuses et les pratiques esclavagistes.
Par rapport à la situation sécuritaire au Niger M. Maty Elhadji Moussa a indiqué que depuis 2015, le Niger fait face à un problème préoccupant avec des attaques de Boko Haram, d’une part, dans la région de Diffa (sud-est) frontalière avec le Nigéria et le Tchad, d’autre part, celles des groupes terroristes dans la région de Tillaberi (ouest) qui fait frontière avec le Mali et le Burkina Faso et celle de Tahoua (nord-ouest) frontalière avec le Mali et enfin, les actions de groupes de « bandits armés » non identifiés opérant le long de la frontière entre le Nigeria et le Niger particulièrement dans la région de Maradi. Cette situation, poursuit le président de la CNDH, a pour conséquences des graves violations des droits humains, notamment, des pertes en vies humaines tant du côté des FDS que des populations civiles.
«Le Rapport 2019-2020 de la CNDH sur la situation des droits humains au Niger fait état en 2019 de 114 personnes tuées (98 civils et 16 FDS) alors qu’en 2018 le nombre était de 73 personnes tuées (d’importants déplacements internes des populations; des flux de réfugiés; civiles et FDS); des cas d’enlèvements et de disparition des personnes ; des vols de bétail et de destructions de biens matériels (écoles, centres de santé, églises, mosquées, greniers et habitations, etc…). Les populations de ces régions se trouvent de ce fait confrontées à une véritable crise humanitaire nécessitant une prise en charge adéquate de l’Etat et de ses partenaires avec les ONG œuvrant dans le domaine. Ces deux (02) ou trois (03) dernières années, le phénomène a pris une autre ampleur particulièrement dans la région de Tillabéri où des milliers d’écoles sont prises pour cibles par les terroristes privant ainsi un nombre important d’enfants de jouir de leur droit à l’éducation», a déploré M. Maty Elhadji Moussa.
Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)