
Lors de la session de formation à Zinder
Dans le cadre de la stratégie nationale d’amélioration de la qualité des soins, et pour combattre les détresses respiratoires qui font des victimes au Niger, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publiques, en partenariat avec l’UNICEF à travers un financement coréen, a organisé le vendredi 23 mai 2025 dans la salle de réunion de l’hôpital de Zinder, deux sessions de formation intensive de quatre (4) jours par session, pour 88 agents de santé dudit hôpital. Ces derniers, composés de travailleurs des services d’urgence, de pédiatrie, de post-opératoire, de neurochirurgie, de maladies infectieuses et tropicales, sont à l’école de l’oxygénothérapie et de la maintenance des concentrateurs d’oxygène.
La grande salle de réunion de l’Hôpital National de Zinder a été réaménagée pour l’occasion en aire studieuse dans une atmosphère d’étude. Médecins, infirmiers, et techniciens biomédicaux suivent avec attention les explications des formateurs composés de Dr Gorges Thomas Ibrahim, pédiatre périnatalogie, de Mme Issaka Ramatou du Ministère de la Santé, du Dr Boubacar Kimba Nafissatou et de M. Harouna Abarchi, Technicien biomédical à la DRSP de Zinder.
Durant deux sessions de quatre jours chacune, les 88 agents seront formés à la prise en charge des patients sous oxygène et à l’entretien du matériel vital qu’est le concentrateur d’oxygène. Dans une région où les pathologies respiratoires restent fréquentes et les moyens parfois limités, cette initiative constitue une bouffée d’air pour les professionnels de santé. L’objectif est de renforcer les capacités du personnel médical pour une utilisation optimale de l’oxygène, considéré comme un médicament vital, et garantir l’entretien efficace des concentrateurs, afin de réduire la mortalité liée aux détresses respiratoires.
Il faut noter que les concentrateurs d’oxygène sont largement utilisés dans les structures hospitalières, notamment dans les services de pédiatrie et d’urgence pédiatrique, en néonatalogie et aussi dans les services de réanimation. C’est un système qui est utilisé pour corriger l’insuffisance d’oxygène pour assurer le fonctionnement corporel tissulaire ou cellulaire. « Les participants vont apprendre des notions comme l’oxygénothérapie, les contre-indications, les conséquences d’une mauvaise oxygénothérapie, la surveillance d’un patient sous oxygène, les modalités de sevrage d’un patient sous oxygène, la maintenance des concentrateurs d’oxygène, qui n’est toujours pas maîtrisé de façon adéquate par le personnel de santé, ce qui peut parfois entraîner des effets délétères sur les patients qui reçoivent de l’oxygène », a souligné l’un des formateurs.
Selon Dr Gorges Thomas Ibrahim, pédiatre périnatalogie et formateur, les modules de formation alternent entre théorie et mise en pratique sur le terrain avec les notions d’administration de l’oxygène selon l’âge et le poids du patient en tenant compte des signes vitaux surveillés tout en cherchant à éviter les erreurs fréquentes. Ils portes également sur l’entretien des concentrateurs, le diagnostic de panne, le prolongement de la durée de vie des appareils. Désormais, les agents sauront comment nettoyer, remplacer un filtre et détecter un problème d’un appareil avant qu’il ne s’aggrave.
Pour Mme Issaka Ramatou, pédagogue au Ministère de la Santé et cheffe de la division de la formation sanitaire privée, les services ciblés à savoir les urgences, la pédiatrie, le bloc opératoire, sont les plus exposés aux situations de détresse vitale. Cette formation doit, selon elle, constituer une transmission sous forme de culture de qualité des soins. La formation doit ainsi déclencher une prise de conscience. En effet, l’oxygène n’est plus vu comme un luxe, mais comme une nécessité quotidienne dans les structures sanitaires.
Cette initiative a été saluée par le Directeur Général de l’Hôpital National, le Colonel-major Oumara Mamane qui salue l’engagement du personnel qui s’investit dans la profession. Pour lui, ces petits exercices vont révolutionner, de manière positive, et rendre le système de santé plus fort.
Il faut enfin noter que ce programme, soutenu par des partenaires techniques et financiers, pourrait servir de modèle pour d’autres hôpitaux du pays. En renforçant les compétences locales, il réduit la dépendance aux interventions extérieures et améliore la réactivité en cas de crise.
Seini Seydou Zakaria (ONEP), Envoyé Spécial