Le comité de haut niveau de suivi de la mise en œuvre du pla de soutien 2022 s’est réuni hier après-midi au Cabinet du Premier ministre sous la présidence de S.E.M. Ouhoumoudou Mahamadou, Chef du Gouvernement. Cette rencontre, qui intervient à un moment critique de la campagne agricole 2022, vise à faire le bilan de mise en œuvre du Plan d’urgence et apprécier le niveau d’exécution du plan de soutien 2022. Les échanges entre les acteurs concernés ont relevé la nécessité de mobiliser et mettre à disposition les ressources nécessaires à temps et surtout de renforcer la coordination entre les différents acteurs du comité.
En présidant l’ouverture de la réunion, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a rappelé que des résultats de l’analyse « Cadre Harmonisé » de mars 2022 font ressortir que 4,4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire sévère et auront besoin d’une assistance alimentaire pendant la période de soudure qui a commencé le mois dernier pour s’étendre jusqu’au mois de septembre prochain. Pour faire face à cette situation, le Chef du Gouvernement a indiqué que le Gouvernement a adopté un Plan d’urgence pour la période allant de novembre 2021 à mars 2022 d’un budget de 160 milliards de francs CFA, suivi et complété par un Plan de soutien 2022 doté d’un budget d’environ 295 milliards de francs CFA.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ces plans de réponses, et pour encourager la coordination entre les acteurs, le Premier ministre a mis en place un comité de haut niveau composé des ministères sectoriels et des partenaires techniques et financiers de l’Etat du Niger. Ce comité, a expliqué le Chef du gouvernement, a pour mission « d’assurer le suivi des activités sur le terrain, faire périodiquement le point sur la mise en œuvre des réponses, identifier les difficultés rencontrées et proposer des mesures correctives ». D’où la convocation de la réunion d’hier qui intervient dans un moment critique de la campagne agricole 2022 marquée par une hausse constante des prix des engrais sur les marchés internationaux.
Les techniciens du gouvernement chargés du suivi des activités de ces différents plans ont présenté deux exposés portant sur la mise en œuvre du Plan d’urgence 2022 et du Plan de soutien 2022, et sur celle du Plan d’urgence humanitaire 2022. Les présentations ont été suivies par des échanges enrichissants entre les acteurs, ce qui a permis et à la partie gouvernementale et aux PTF d’apprécier positivement les dernières données recueillies sur la mise en œuvre de ces plans et de formuler des recommandations.
En tirant la synthèse de ces échanges, SEM Ouhoumoudou Mahamadou a relevé l’importance de renforcer la coordination qui existe déjà entre les différents acteurs et la nécessité de conduire des visites terrain pour mesurer les appréciations des populations bénéficiaires sur les différentes interventions réalisées. L’approfondissement des rapports à mi-parcours présentés grâce à la mise en relief des résultats obtenus plutôt que les sommes mobilisées et la mobilisation de financements en faveur du volet
« nutrition », a poursuivi le Premier ministre, doivent demeurer parmi les priorités en vue d’améliorer l’impact des plans 2022 sur les populations vulnérables.
SEM Ouhoumoudou Mahamadou a indiqué qu’en 2022, l’Etat et ses partenaires « ont atteint des résultats positifs et très intéressants » dans la mise en œuvre du Plan d’urgence 2022, du Plan de soutien 2022 et du Plan d’urgence humanitaire. Il a assuré que la flambée des prix des engrais est une préoccupation pour le gouvernement et a renouvelé « les appréciations du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Mohamed Bazoum, ainsi que celles du Gouvernement à l’ensemble des Partenaires Techniques et Financiers pour leur précieux accompagnement dans notre combat pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».
Pour rappel, la campagne agropastorale 2021 a été globalement déficitaire aussi bien au plan agricole que pastoral. Elle est caractérisée par un déficit de production céréalière de 37% par rapport à l’année 2020, selon les données officielles disponibles, et de 40,5 % par rapport aux besoins des populations. Le bilan fourrager est lui déficitaire de 46% des besoins du cheptel. En plus de cela, 6.430 villages agricoles étaient déficitaires, soit environ 50% des villages agricoles de l’ensemble du pays, accompagné d’une situation nutritionnelle difficile avec un taux de prévalence de la malnutrition aigüe globale de l’ordre de 12,5% au-dessus du seuil d’alerte et l’estimation de la prévalence de la malnutrition chronique à 43,5%.
Cette situation, a précisé le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou,
« s’est aggravée avec la détérioration de la situation sécuritaire dans la région de Tillabéri, le nord Tahoua, le sud Maradi et la région de Diffa », entrainant des déplacements des populations et la perturbation des activités productives.
Par Souleymane Yahaya(onep)