«Excellence Monsieur Cyril Ramaphosa, Coordonnateur du CAHOSCC,
Excellence Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens à vous renouveler mes félicitations, Monsieur le Président Ramaphosa, pour votre leadership concluant dans la conduite de vos activités de coordination du CAHOSCC.
Le Niger considère notre rencontre d’aujourd’hui comme une bonne opportunité qui s’offre à nous pour promouvoir la position commune africaine sur les changements climatiques dans les négociations au niveau global. Je voudrais à cet égard saluer tous les acteurs africains de notre initiative commune sur les changements climatiques, notamment la Conférence Ministérielle Africaine sur l’Environnement, le Groupe des négociateurs africains et, bien entendu, la Commission de l’Union Africaine sous le leadership du Président Moussa Faki, à qui je tiens à renouveler mes félicitations pour la bonne préparation et le suivi de nos sessions.
En ma qualité de Président de la Commission Climat pour la Région du Sahel, je participe à cette réunion de notre instance avec la conviction que de nos réflexions sortiront des recommandations concrètes, qui permettront à notre continent de faire des progrès dans l’atteinte des objectifs que nous avons convenus en matière de changement climatique.
Mesdames et Messieurs,
Conscient de l’importance des enjeux climatiques pour le continent africain, et conformément aux recommandations de la vingt-huitième Session de la Conférence de l’Union Africaine de janvier 2017, le Niger a pris toutes les dispositions pour accélérer le processus d’opérationnalisation de la Commission Climat pour la Région du Sahel.
Aujourd’hui, grâce à l’engagement résolu des plus hautes autorités nigériennes, et notamment celui de mon prédécesseur, le Président Issoufou Mahamadou, qui a conduit et parrainé les consultations pour l’opérationnalisation effective du dispositif institutionnel de ladite commission, la région du Sahel dispose d’un cadre qui permettra davantage de synergie dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Ce dispositif est le fruit du travail mené depuis 2017 par le Groupe de Travail Conjoint des experts des pays membres sous l’impulsion du Niger, qui avait activement préparé les sessions des différentes instances de la Commission Climat pour la Région du Sahel.
Conformément aux décisions de la Commission, le Secrétariat Permanent dont le siège est fixé à Niamey est l’organe chargé de la coordination et du suivi de la mise en œuvre des activités au niveau opérationnel. Un organe transitoire conduira le processus jusqu’à la mise en place effective de ce Secrétariat Permanent. Le Niger, en tant que pays coordonnateur de la Commission, a mis à sa disposition un bâtiment administratif aménagé et équipé pour servir de siège, ainsi qu’une dotation budgétaire d’environ un million de dollars pour le fonctionnement de l’organe transitoire.
Au niveau de son fonctionnement, l’organe transitoire est composé d’un personnel national mobilisé par le Niger, appuyé par des experts des autres pays membres de la Commission Climat pour la Région du Sahel, notamment du Burkina Faso au titre du Sahel occidental, de Djibouti au titre du Sahel oriental, du Nigéria au titre du Sahel anglophone et du Tchad au titre du Sahel central.
Il convient de noter que l’organe transitoire qui a officiellement débuté ses activités régionales en octobre 2020 est doté d’une feuille de route et d’un budget global de 14, 5 millions de dollars sur trois ans. Il est adossé à un cadre stratégique 2018-2030 assorti d’un Programme Prioritaire 2020-2025, devant permettre le financement d’une 1ère génération des projets du Plan d’Investissement Climat pour la Région du Sahel, le renforcement de la résilience au Changement Climatique pour 10 millions de ménages dont 30 % dirigés par les femmes, l’atténuation d’environ 120 millions de tonnes équivalent Carbone, ainsi que la création d’environ 200 000 emplois dont 50% pour des femmes.
Mesdames et Messieurs,
Les activités de mobilisation de ressources sont actuellement en cours dans le cadre de l’opérationnalisation effective de la Commission. Je voudrais ici, lancer un appel au pays membres de la Commission et aux partenaires pour leur précieux appui, afin de parachever l’opérationnalisation de la Commission, afin qu’elle joue véritablement le rôle que nous attendons d’elle, celui de la coordination effective de la lutte contre les changements climatiques dans la Région du Sahel.
Aujourd’hui, l’organe transitoire opérationnel de la Commission a identifié cinq projets régionaux cohérents avec le Programme Prioritaire, dont les études de faisabilité seront bouclées au cours de cette année. Le financement de la mise en œuvre de ces projets dont le coût global s’élève à environ 900 millions de dollars permettra la mise en œuvre de la première génération des projets du Programme Prioritaire pour l’horizon 2022-2025.
Le Niger se réjouit de la parfaite cohérence de ces projets avec les orientations de son Gouvernement, notamment l’axe développement rural et sécurité alimentaire, et l’axe énergie. Et, de la même manière, Je suis convaincu que ces projets sont en phase avec les programmes des autres pays de la Commission Climat pour la Région du Sahel, qui sont parties prenantes à leur élaboration.
Je voudrais à cet égard saluer la Banque Africaine de Développement, la Banque Mondiale, le Programme des Nations Unies pour le Développement, l’Organisation Mondiale pour l’Alimentation et l’Agriculture, le Royaume du Maroc, la Coopération Allemande pour leur rôle décisif dans le cadre de cette initiative.
Mesdames et Messieurs,
Pour gagner la lutte contre les changements climatiques, il nous faudra davantage de volonté politique. Il nous faut, au niveau stratégique, mettre en place des mécanismes performants garantissant l’efficacité des instances et organes de notre Commission, notamment le Secrétariat Permanant dont le fonctionnement doit bénéficier d’un financement pérenne. Il nous faut en outre, au niveau opérationnel, promouvoir la mise en œuvre des actions synergiques et cohérentes pour une meilleure résilience de nos populations face aux chocs climatiques et aux défis émergents, dans l’esprit de l’Accord de Paris.
La prochaine conférence des parties, la COP26, prévue à Glasgow au Royaume Uni en novembre 2021, devrait marquer irréversiblement cet espoir à travers notamment l’obtention d’une position commune de toutes les parties sur les questions qui divisent dans les négociations, et auxquelles l’Afrique est fortement attachée. Ces questions sont relatives au financement des politiques climatiques et au transfert de technologie en faveur des pays en développement.
Le Niger espère vivement que le grand rendez-vous de la COP 26 de Glasgow servira de cadre pour le développement d’un momentum fort en faveur d’un engagement résolu, concerté et global dans la lutte contre les Changements climatiques.
Je vous remercie de votre attention».