Le Directeur Général de la Protection des Végétaux (DGPV), M. Issa Manou a animé un point de presse dans la soirée du lundi 9 septembre 2024 sur la situation phytosanitaire dans le pays. Au cours de cette sortie médiatique, le DGPV a dressé la situation des infestations dans les différentes régions, les méthodes et les outils de lutte contre ces ennemis de culture et les difficultés liées à cette tâche.
Dans ses propos liminaires, M. Issa Manou a exposé un bilan par catégorie d’ennemis de culture et les réponses déjà apportées pour contrecarrer les effets de ces derniers sur les productions agricoles. Ainsi, au total, ce sont 24. 477 ha qui ont été traités sur 30. 402,5 ha déclarés infestés, soit un taux de 80,50 %.
En effet, il s’agit de l’infestation provoquée par les sautériaux sur 1 536 ha déclarés dont 1 300 ha ont été traités, soit un taux de couverture de 84,60 % ; de l’infestation d’insectes floricoles sur le mil et le niébé sur 11.255 ha déclarés infestés dont 8.056 ha traités soit, un taux de couverture de 71,57% ; les infestations de cicadelles (Poophilus costalis) sur le sorgho et le mil sur 3 858 ha dont 3 537,5 ha ont été traités, soit un taux de couverture de 91,69% ; les infestations de 448 ha par la chenille légionnaire d’automne sur le maïs dont 435 ha traités, soit un taux de couverture de 97,09% ; des infestations des autres ravageurs tels que les chenilles défoliatrices sur 13 305,5 ha dont 11148,5 ha traités, soit un taux de couverture de 83,78% de mil.
Il a en outre indiqué que face aux attaques d’oiseaux granivores dans les départements de Tibiri, Bouza et Keita, le gardiennage est conseillé aux producteurs et des conseils sont prodigués pour l’arrachage et la destruction des plants infestés. « Pour les infestations de la mineuse de l’épi du mil dans les départements de Boboye, Dosso, Filingué, Say, Madaoua…etc, les opérations de lâcher ont commencé dans toutes les zones concernées », a-t-il précisé. Parmi les méthodes de lutte employées par la Direction générale de la protection des végétaux figurent les méthodes biologiques et chimiques. « Actuellement, des opérations de lâcher de Hobrobracon hebetor sont en cours et vont se poursuivre pour limiter au maximum les dégâts », a précisé M. Issa Manou.
D’après le Directeur Général de la Protection des Végétaux, ses services pratiquent les élevages de masse au laboratoire et les lâchers de parasitoïdes proprement dits. Les Hobrobracon hebetor, a expliqué le DGPV, sont des mouches lâchées dans les zones ciblées pour s’attaquer aux chenilles et les neutraliser tout en se reproduisant. Pour assurer ces opérations, dit-il, il a été élaboré et soumis au financement sur le budget national un programme de lutte biologique qui a été engagé sur les décaissements du 1ᵉʳ trimestre 2024. « À la date du 9 septembre, le financement tarde à devenir effectif. Toutefois, la DGPV a entrepris une initiative de multiplier en masse le parasitoïde et de faire des lâchers dans les zones ayant fait les déclarations », a-t-il explique. A la date du 6 septembre, 1639 boites de pétri ont été produites réparties comme suit : 240 boites placées dans la région de Dosso ; 320 boites dans la région de Maradi ; 188 boites dans la région de Zinder ; 120 boites dans la région de Tillaberi en instance de partir. « Il y a en ce moment 800 boites qui vont être acheminées à Ouallam (Tillabéri) et Kieché (Dosso). L’Objectif de départ de 7000 boites de pétri était de couvrir 2.000. 000 ha », a-t-il ajouté. Il a aussi précisé qu’à la date du 9 septembre 2024, la production est à 1639 boites pour 200 points de lâcher pour protéger 578 900 ha, soit 28% de l’objectif de départ.
Le DGPV a insisté sur la nécessité de mobiliser le financement à temps qui, permettra de mieux cerner les zones prioritaires en fonction du stade du ravageur et de faire des prévisions de lâcher en fonction des zones. « Ça fait mal qu’on assiste encore à ce genre de scène de dégâts catastrophiques sur les épis de mil, alors que nous maitrisons la technologie et nous disposons de laboratoires équipés pour faire le travail », a déploré M. Issa Manou. Aussi, pour combattre efficacement certains ennemis de culture comme les oiseaux, le Directeur général de la Protection des végétaux a insisté sur la nécessité de disposer de vecteurs aériens.
Hamissou Yahaya (ONEP)