La situation sociopolitique que traverse le Niger depuis l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie continue de faire réagir les citoyens et organisations sociales et professionnelles au Niger et à l’extérieur du pays. Le jeudi 7 septembre dernier à Niamey, l’Association des Ambassadeurs et des Consuls Généraux du Niger à la Retraite (ACNiR) s’est prononcée sur la situation qui prévaut au Niger suite à la prise du pouvoir d’Etat par le CNSP. L’ACNiR dénonce le refus de la France de rappeler son ambassadeur déclaré persona non grata par les nouvelles autorités et dénonce les sanctions illégales et inhumaines adoptées par la CEDEAO contre le Niger.
Dans sa sortie publique, l’Association des Ambassadeurs et des Consuls Généraux du Niger à la Retraite (ACNiR) indique que les dispositions de l’article 9 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques « battent en brèche la position injustifiée et injustifiable sur laquelle campe désespérément le Gouvernement français, qui sait très bien pourtant, que les relations diplomatiques sont établies entre des Etats et non entre des Gouvernements ou des Régimes ». Les membres de l’association jugent également inacceptable le refus des mêmes autorités françaises de tirer les conséquences de la dénonciation des accords militaires existants entre les deux pays et de procéder aux retraits de ses 1500 soldats stationnés sur le sol nigérien.
Les anciens ambassadeurs et consuls généraux dénoncent le double langage de la France, d’une part, et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, d’autre part, ainsi que de certains pays et institutions internationales qui ont cru devoir s’inscrire dans la même démarche d’indignation et de fermeté sélective. « En effet, les mêmes causes produisant en principe les mêmes effets, ces pays et Institutions auraient dû, normalement et pour leur propre crédibilité, adopter rigoureusement et à tout le moins, la même position. Il n’en fut rien, malheureusement, car les précédents dans la région et, il y a quelques jours seulement, celui du Gabon, tout aussi emblématiques que celui du Niger, n’ont pas donné lieu, loin s’en faut, pour la France, mais aussi pour la CEDEAO, à cette fermeté extrême, injustifiée, incompréhensible et inacceptable (…) », déclarent-ils.
L’ACNiR regrette la précipitation et l’illégalité de l’embargo et de la batterie de mesures et sanctions « iniques » adoptés par la CEDEAO à l’encontre des « paisibles et vaillantes populations nigériennes ». « Quel est, dès lors l’agenda, car de toute évidence il y en a un, qui se cache derrière ce déferlement inédit de dureté et de sévérité contre notre pays, la République du Niger, que l’on va jusqu’à menacer carrément d’une intervention militaire avec le brusque réveil de la Force en attente de la CEDEAO, à l’instigation et avec le soutien de la Puissance étrangère au Continent Africain que nous savons ? », questionne l’ACNiR.
Cette dernière soutient fermement que les relations entre Etats indépendants et souverains sont régies par des principes généraux immuables qui ne sauraient faire l’objet d’interprétation ou d’application sélective, selon qu’il s’agit d’Etats dits puissants ou faibles, et cela compte tenu de leur stricte égalité en Droits et en Devoirs dans l’Ordre Juridique International. « Soutenons, tout aussi fermement, qu’il n’y a pas et qu’il ne saurait y avoir, dans les relations entre les Etats, de velléités de domination et/ou de puissance, des uns plus forts, à l’égard des autres, plus faibles, sauf à consacrer la ‘’Loi du plus fort’’ ! Notre intime conviction est que, dans les Relations entre Etats Indépendants et Souverains, au DROIT DE LA FORCE, doit être opposée en tous lieux et en toutes circonstances, la FORCE DU DROIT », indiquent les anciens ambassadeurs et consuls généraux à la retraite.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)