La Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou, présidente de la fondation Tattali Iyali, a procédé le 6 juillet dernier, au Palais des Congrès de Niamey à l’ouverture officielle des travaux du symposium international sur le Cancer. Cette rencontre a été marquée par la présence et l’intervention du Président de la République du Niger, SE Mahamadou Issoufou et ses homologues Marc Rock Christian Kaboré du Burkina Faso et Idriss Deby Itno du Tchad. Organisée par le ministère de la Santé publique du Niger et la fondation Tattali Iyali, ce symposium dont le thème est « le fardeau du cancer en Afrique » s’est tenue en marge de la conférence de l’Union Africaine.
Le Symposium International sur le Cancer vise à obtenir l’engagement des autorités politiques au plus haut niveau et des partenaires techniques et financiers en vue d’inscrire la lutte contre cette maladie parmi les priorités des politiques nationales de Santé des pays africains alignés sur l’agenda 2030. Etaient présents, des ministres de la Santé, les Premières Dames du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, de la Gambie, de la République Démocratique du Congo, du Tchad, de la Sierra Leone, du Zimbabwe, du Kenya, la représentante de la Première Dame du Cameroun, les partenaires techniques et financiers, des experts, des acteurs de la société civile etc.…
Dans leurs interventions au symposium, les Présidents du Niger, du Burkina Faso et du Tchad ont décrit chacun, ce qu’ils ont entrepris en matière de lutte contre le cancer dans leurs pays respectifs. Le terme général de Cancer s’applique à un grand groupe de maladies pouvant toucher n’importe quelle partie de l’organisme. En Afrique, 3 types de cancer sont fréquents, il s’agit des cancers du foie, du sein et du col de l’utérus. Selon les statistiques de l’OMS, en 2018 on dénombrait 18 millions de nouveaux cas de Cancer et 60% en Afrique et plus de 11 milles au Niger. D’ou l’importance et la nécessité de mobiliser la communauté politique continentale pour combattre ce fléau.
Ce panel aura permis d’obtenir l’engagement des Premières Dames sur un mémorandum de lutte contre cette affection en Afrique et à obtenir le leadership des ministres de la Santé et ceux des Finances dans l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de lutte contre le cancer en Afrique.
Dans son discours, la Première Dame du Niger, Dr Lalla Malika Issoufou a remercié le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou pour son soutien dans le combat contre le cancer et a salué le volontarisme des Premières Dames dans ce sens. « Je serai davantage heureuse si le Symposium débouche sur un engagement déterminé des autorités politiques, au plus haut niveau, mais aussi des partenaires techniques et financiers en inscrivant la lutte contre le cancer au rang des priorités des politiques nationales de santé dans les pays africains alignés sur l’agenda 2030 » a-t-elle souhaité.
Dr Lalla Malika Issoufou a invité les uns et les autres à changer leurs regards sur le cancer qui ne doit plus être perçu comme une fatalité, comme une condamnation à une mort certaine, parce que le cancer est guérissable voire même évitable dans beaucoup de cas. Pour Dr Lalla Malika Issoufou, l’Afrique doit définitivement sonner la mobilisation pour mettre fin au drame humain que vivent les familles et au coût exorbitant de la prise en charge par les Etats et les institutions publiques et privées. «Nous n’avons pas le droit de baisser les bras face au cancer. Nous n’avons pas le droit de rester passifs face à ce drame humain qui se déroule sous nos yeux. Nous avons plutôt le devoir impérieux d’agir et d’agir vite » a-t-elle déclaré
S’agissant des actions qui seront menées dans le cadre de cette lutte, elles vont s’orienter sur deux tableaux : « mettre en œuvre des politiques de dépistage de masse associées aux campagnes de prévention à grande échelle, et développer une synergie d’actions entre Etats qui pourrait passer par la mutualisation des compétences et des équipements », a indiqué la présidente de la fondation Tattali Iyali. Dr Lalla Malika Issoufou a expliqué que, les politiques de dépistage et les campagnes de prévention à travers une communication de masse doivent se traduire par « les changements du mode de vie ; la lutte contre le tabagisme ; la vaccination contre l’infection due au HPV et à l’hépatite B ; l’élimination des risques professionnels, etc. ».
Initiative entreprise par le gouvernement Nigérien dans le cadre de la lutte contre le cancer au Niger
Dans le but de ne pas céder à la fatalité, le Gouvernement du Niger a entrepris diverses initiatives pour inverser radicalement la tendance et donner espoir aux patients et à leurs familles. A titre illustratifs, il y’a la mise en place du Programme de lutte contre les maladies non transmissibles ; la création d’un centre national de lutte contre le cancer ; l’élaboration du Plan cancer 2017-2021 ; la gratuité des prestations liées aux cancers féminins et des enfants de 0 à 5 ans ; le dépistage gratuit du cancer du col utérin ; l’adoption de la loi anti-tabac et son décret d’application ; l’introduction de la vaccination gratuite contre le virus de l’hépatite B, etc. Ainsi, la prise en charge médicale des patients est assurée au sein du Centre National de Lutte contre le Cancer du Niger, un centre ultramoderne qui dispose d’équipements de pointe et d’un personnel médical spécialisé. Ce centre aura aussi une vocation sous-régionale. En ce qui concerne le diagnostic, le Niger dispose d’un laboratoire d’anatomie pathologique depuis les années 92 et d’un département de Médecine Nucléaire fonctionnel.
Dans les maternités et centres de santé intégrés, les femmes bénéficient gratuitement du dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein. «Dans la même optique, une politique de création d’unités de dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein au niveau des 42 districts sanitaires du pays est en bonne voie. » a annoncé la Première Dame. « En outre, la Fondation que je préside, la Fondation ‘’Tattali Iyali’’, accompagne les efforts du Gouvernement par, notamment, l’organisation des campagnes d’information et de sensibilisation des populations sur la nécessité du dépistage des cancers, principalement ceux du col de l’utérus et du sein, sur l’ensemble du territoire national. Ces campagnes ont eu un fort impact car elles ont permis d’améliorer significativement la prise en charge et de réduire conséquemment la prévalence du cancer. », a souligné la Première Dame.
Dr Lalla Malika Issoufou a salué l’engagement du Président de la République du Niger, qui dans son Programme dénommé Programme de Renaissance a mis un accent particulier sur la santé. « Le résultat est là sous nos yeux. Je voudrais associer à ces remerciements, les partenaires du Niger comme l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique et la Banque Islamique de Développement qui ont accompagné le processus de la création et de l’opérationnalisation du Centre National de Lutte contre le Cancer », a-t-elle déclaré. La Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou a lancé un appel à tous les Etats africains pour développer une coopération forte en matière de lutte contre le cancer et les a invités à s’inscrire dans la dynamique de la Charte de Paris contre le cancer qui a fixé les grands axes de la lutte contre cette maladie à travers le monde.
Par ailleurs, la Directrice régionale de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afrique Dr Matshidiso Moeti et le Représentant de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique ont salué cette initiative de la Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou. Ils ont réaffirmé leurs engagements à l’accompagner. Cette rencontre a été sanctionnée par une déclaration intitulée « Appel de Niamey » des premières Dames sur la lutte de la progression des cancers en Afrique.
Aminatou Seydou Harouna