
Chaussée bitumée vers le quartier Francophonie
Suite aux inondations désastreuses de 2020, le Gouvernement du Niger a requis auprès de la Banque Mondiale un soutien pour accroître la résilience des municipalités face à cette situation et améliorer leur capacité de gestion urbaine ainsi que la fourniture de services. C’est ainsi que le PIDUREM (Projet intégré de développement urbain et de résilience multisectorielle) a été élaboré et approuvé le 9 juin 2022 pour un montant 250 millions de dollars soit environ 140 milliards FCFA au moment de la signature de l’accord de financement. Dans le cadre de la mise en œuvre du PIDUREM, depuis quelques mois d’importants travaux de voirie urbaine et de drainage sont en cours de réalisation dans la ville de Niamey. Ces travaux concernent la réalisation des collecteurs, des caniveaux, des chaussées drainantes et bitumées, sur une planification d’environ 30 kilomètres répartis dans les cinq arrondissements communaux de la ville de Niamey. Ils sont exécutés par l’entreprise « Morey » pour un délai approximatif de six mois.
Chaque année, pendant la saison hivernale, la région de Niamey est affectée par de fortes précipitations causant des dégâts importants avec souvent des pertes en vies humaines, des déplacements de population. L’insuffisance des infrastructures de collecte et d’évacuation des eaux pluviales aggrave également les risques d’inondation. Afin d’accroître la résilience aux inondations et d’améliorer la gestion urbaine et l’accès aux services de base dans des municipalités, le Projet intégré de développement urbain et de résilience multisectorielle (PIDUREM) à travers son programme urgence mène ces travaux avec un budget de plus de 20 milliards de francs CFA.
Les différents ouvrages à réaliser dans les 5 communes
Dans la Commune I, le PIDUREM prévoit entre autres la réalisation d’une chaussée drainante en pavé de 760 m du prolongement de la voie précédente vers le Boulevard FK160 à partir de la route Niamey Nyala, d’une chaussée drainante en pavé de 1475 m du prolongement de la voie précédente vers le Boulevard Tanimoune à partir du Boulevard FK 160. Cette voie longue de 1 570 m, actuellement en terre, recevra une chaussée drainante en pavé autobloquant sur une structure de chaussée à mettre en place conformément au sol support. Il y a également la réalisation d’une voie secondaire en terre qui prend origine sur la route de Tondibia à hauteur du CEG Seyni Alzouma pour descendre vers le fleuve Niger dans le quartier Losso Goungou. Sa largeur initiale d’emprise de 15m se réduit à 7m au bout de 370 m ; l’aménagement d’une chaussée drainante en pavé ; la construction d’un réseau d’assainissement le long du Boulevard Tanimoune à hauteur du centre aéré BCEAO jusqu’au Dalot situé au niveau du lit amont du Kori Gountou Yéna. À cela s’ajoute la construction d’un réseau d’assainissement pour longer le Boulevard du « Zarmaganda » (LZ1) entre le rond-point Francophonie et la caserne des Sapeurs-pompiers et d’un réseau de caniveaux des deux côtés du Boulevard à partir de l’enceinte de l’OPVN jusqu’au bras du Kori Gountou yéna commençant à la sortie d’un dalot sous le Boulevard du « Zarmaganda » à une centaine de mètres après son intersection avec la rue FK160 (Boulevard Muhamad Buhari). Ces caniveaux existants sont interconnectés pour décharger les caniveaux gauches dans les droits par deux ouvrages sous le Boulevard avant son intersection avec la FK160.

S’agissant de la Commune II, le projet a prévu l’aménagement de la voie longue de 960 m actuellement en terre en une route bitumée avec des caniveaux sur la rue LZ105 reliant le rond-point Baré situé sur la rue LZ2 au Boulevard « Tanimoune » ; la réalisation d’une route bitumée bicouche et un caniveau d’une longueur de 1771m du tronçon situé dans le quartier Kouaramé sur les rues KM71, KM62, KM69, KM42 « Boulevard Issa Korombé » et KM11 entre le Bois des Nations et un bras du Kori « Gountou yéna » servant d’exutoire ; la construction de caniveaux rectangulaires couverts en béton armé sur une longueur de 2185 m pour drainer les eaux de la zone inondable située sur le Boulevard « Tanimoune dans les environs de la première courbure de tracé après son intersection avec l’Avenue du «Zarmaganda en allant vers l’Est et la construction d’une chaussée drainante sur le Boulevard Tanimoune dans les environs de l’Ecole Koirey juste après l’intersection de ce Boulevard avec la rue L2105 (rue rond-point Baré-Bvd Tanimoune).
Au niveau de l’arrondissement Communal III, il s’agit du prolongement de la rue BF201 (Avenue du Manga) vers le Boulevard Tanimoune à partir de la rue LZ2 (route rond-point Baré) (cf. Plan d’adressage Niamey). Il est prévu également l’aménagement de la voie longue de 280 m actuellement en terre en une route bitumée avec un caniveau sur le côté gauche (sens Avenue Manga Bvd Tanimoune).

Concernant l’arrondissement Communal IV, les travaux concernent entre autres la rue TJ29 qui est la principale artère du quartier Talladje » reliant le Boulevard du 15 avril accueillant la voie express » au Boulevard Mali-Béro en traversant ce quartier présentant un allotissement à forte imbrication de rues. Le projet prévoit aussi l’aménagement de cette voie longue de 1 320 m actuellement en terre en une chaussée drainante en pavé autobloquant sur une structure de chaussée à mettre en place conformément au sol support ; l’aménagement de cette voie longue de 1 330 m actuellement en terre en une chaussée drainante en pavé autobloquant de la rue TJ62 qui est aussi une artère principale du quartier Talladjé prenant origine sur la TJ29 décrite ci-dessus en la reliant au Boulevard Mali-Bero suivant cette fois-ci un tracé orienté Ouest-Est. Il y aura également la réalisation d’une chaussée drainante prévue pour prolonger le pavé exécuté récemment dans le quartier Bassora entre le Boulevard Mali-Béro et le camp de formation de la Garde nationale situé dans la ceinture verte. Cette chaussée viendra en complément de ce pavé existant sur 1 050 m vers l’Est en direction de la rue devant accueillir la Rocade Nord dans le cadre des travaux planifiés pour la voirie de Niamey.
Quant à la Commune V, les travaux concernent l’aménagement de la rue K130 entre la RN27 et la rue K187 dans le quartier « Kirkissoye et la construction d’une chaussée drainante de 1 800 m de long en pavé autobloquant sur une structure de chaussée à mettre en place conformément au sol support.
Etat d’avancement des travaux
Au niveau de tous les sites concernés de la ville, les travaux progressent de manière satisfaisante. Des ouvriers de l’entreprise Morey sont à pied d’œuvre dans l’exécution des travaux pour un délai d’environ six mois. Afin de s’enquérir sur l’état d’avancement des travaux, les autorités locales ont effectué en début avril 2025 une visite sur plusieurs chantiers de la ville et ont constaté que les travaux se déroulent bien, avec une bonne progression des ouvrages de drainage comme les collecteurs, les caniveaux et les chaussées drainantes. Selon le Coordonnateur National du PIDUREM, M. Yabilan Maman, les travaux ont bien démarré et au niveau de tous les chantiers concernés, des dispositions sont prises pour libérer les emprises et permettre de faire le travail dans les bonnes conditions. « Le projet PIDUREM intervient pour accroître la résilience de la ville face aux inondations en construisant des ouvrages de drainage (collecteurs, chaussées drainantes, caniveaux) et en renforçant les digues existantes », a-t-il dit. Le PIDUREM, a-t-il rappelé, est un projet du Gouvernement de la République du Niger qui vise à accroître la résilience aux inondations et à améliorer la gestion urbaine et l’accès aux services de base dans des municipalités sélectionnées. « Ces infrastructures permettent de mieux canaliser et d’évacuer les eaux de pluie, réduisant ainsi les risques d’inondation des quartiers et d’améliorer la sécurité des populations », a expliqué, M. Yabilan Maman.

Défis et difficultés rencontrées dans l’exécution des chantiers de voirie urbaine
Dans une récente interview accordée à notre journal ‘’Sahel et Dimanche’’, le Coordonnateur National du PIDUREM a précisé que les travaux se déroulent normalement sans beaucoup d’entraves insurmontables. Toutefois, les difficultés jusque-là relevées se rapportent à la libération précoce des emprises pour les travaux dans les quartiers avec encombrement comme Talladjé, Ferrailles, malgré le dédommagement des personnes impactées et le déplacement des réseaux des concessionnaires comme la NDE, Niger Télécoms et les autres compagnies de téléphonie dont les réseaux partagent les mêmes emprises que les travaux en cours. «Les défis sont importants à Niamey en termes de voiries. L’étude diligentée par le projet a porté sur 55 km de voirie et d’ouvrages de drainage. Notre programme a priorisé les grands bassins d’inondations de la ville de Niamey sur un linéaire de 30,3 km sur la base des ressources disponibles au niveau de la rubrique », a-t-il indiqué.

Le PIDUREM a une couverture nationale avec pour la phase actuelle plus spécifiquement une intervention au niveau de 25 municipalités, dont 14 recevront des investissements en matière d’infrastructures et les autres une assistance technique (AT). Les municipalités concernées sont : les communes urbaines d’Agadez, Diffa, Dosso, Gaya, Tessaoua, Kollo, Say, Téra, Tillaberi, Illéla et les villes de Maradi, Niamey, Tahoua Zinder. Les autres municipalités ne recevront qu’une assistance technique (Tchirozérine, Mainé Soroa, Dogondoutchi, Guidan Roumdji, Tibiri-Maradi, Birnin Konni, Keita, Gothèye, Magaria, Mirriah, et Tanout).

La couverture géographique a été déterminée par un processus de sélection pertinent pour répondre aux priorités du gouvernement et sur la base de 3 critères principaux : Vulnérabilité aux aléas climatiques ( le Degré vulnérabilité à l’insécurité alimentaire, impacts des inondations de 2020, Exposition à la Sécheresse); situation de fragilité ( l’indice de pauvreté, Importance des populations déplacées du fait de l’insécurité civile ou des catastrophes soudaines et exposition de la commune à l’insécurité civile du fait des attaques armées) ; capacité, poids et potentiel des communes ( Importance de la population de la commune, niveau de mobilisation des ressources propres et le potentiel économique). C’est sur la base de ces critères que les 25 municipalités citées plus haut ont été identifiées, a expliqué le Coordonnateur National du PIDUREM, précisant que l’un des soucis qui a guidé ce choix restreint relève de la nécessité d’éviter de saupoudrer les investissements et de les concentrer dans des sphères restreintes afin de mieux apprécier les impacts.
Yacine Hassane (ONEP)