Le business autour de la « filière criquet» fait le bonheur de plusieurs femmes au Niger. A Niamey, elles sont nombreuses ces femmes exerçant avec fierté cette activité. Parmi elles, Mme Gambi Harouna, une revendeuse de la rive droite (Haro Banda). Tôt le matin, nous sommes allés à la rencontre de cette dame, jusqu’à son domicile, dans l’enceinte du Campus Universitaire pour découvrir la manière de cuir le criquet. Agée de 47 ans et mère de deux filles, Mme Gambi Harouna est dans ce commerce du criquet depuis environs 18 ans. Grâce à cette activité elle
réalise de bonnes affaires.
La vente du criquet est devenue une activité génératrice de revenu. Pour se rendre compte, il suffit de faire un tour au marché Katako de Niamey, pour découvrir l’engouement, surtout des femmes et des jeunes garçons, autour de ce business.
A notre arrivée chez Gambi Harouna, elle était juste de retour du marché Katako où elle est allée acheter le criquet et les condiments qui concourent à la cuisson. Ce jour Mme Gambi Harouna a acheté 15 mesures en raison de 1500 l’unité. Elle a indiqué que, avant, elle achetait deux à trois sacs pour une semaine. Maintenant, elle n’a plus la force physique comme avant. Elle achète juste 10 à 15 mesures chaque quatre (4) jour.
Quelques minutes plus tard, elle se met au travail. Sous son hagard à la petite porte du Campus, elle enlève les ailes du criquet une à une.
« Ce travail peut prendre 4 à 5 heures de temps », a-t-elle dit, tout en indiquant qu’elle se fait aider souvent par ses filles de retour de l’école.
Après cette étape, cette courageuse femme prépare les condiments : l’huile, les oignons, le piment, l’arôme, et bien d’autres ingrédients qui concourent à la cuisson du criquet. « Mais aujourd’hui avec des gens qui ne veulent pas d’arôme, on propose deux recettes. Une avec arôme et une autre sans arome » indique-t-elle. Ensuite, elle allume le feu et commence la cuisson qui prend un peu plus d’une heure.
Après toutes ces opérations, le criquet frit est mis en sachet pour la vente en raison de 50, 100, 150, 200, 250 et 500 FCFA. « Aujourd’hui les choses ont évolué, il n’y a pas pour 50, 100, ni même 150 francs CFA. Le criquet se vend à partir de 200 francs le sachet», mentionnent-elle. Mme Gambi expose une partie de sa marchandise devant son hangar au Campus et l’autre partie elle l’envoie dans les différentes écoles de la Rive droite pour la vente.
Dans ce témoignage, Mme Gambi Harouna se dit très satisfaite de cette activité qui lui permet de faire de bonnes affaires. « Cela fait exactement 18 ans que je suis dans ce commerce. C’est dans cette activité que j’ai organisé le mariage de ma fille. C’est aussi avec mes petites économies que j’achète des habits et des fournitures scolaires à mes petites filles. Mes économies me permettent aussi d’aider certains membres de ma famille et de participer aux cérémonies de mariage et de baptême dans la famille et auxquelles je suis invitée. C’est vraiment une fierté pour moi ce commerce », témoigne Mme Gambi Harouna et indiquant qu’elle fait des bénéfices de 2 500 FCFA parfois 3 000 FCFA par jour.
Ali Maman (onep)
22/03/19