
La vente de volaille et de poisson procure...
Zinder, ancienne capitale du Niger, est un centre commercial animé où la jeunesse occupe une place prépondérante. Jadis, cette jeunesse était en proie à la délinquance et à la violence à travers notamment les actes des tristement célèbres groupes appelés les « Fada », connus localement sous le sobriquet de « Yan palais », ainsi que des fléaux comme la toxicomanie, le viol et le vol. Aujourd’hui, dans un contexte axé sur la souveraineté du pays, de nombreux jeunes entrepreneurs émergent, proposant des idées originales et revitalisant l’économie locale grâce à divers commerces, allant des produits artisanaux aux produits saisonniers. D’autres encore se consacrent à la vente de poulets, de pintades et de poisson frais ou frit au niveau des lieux stratégiques de la ville, notamment autour des marchés et de la gare routière.
Les jeunes zinderois s’arment aujourd’hui d’une vision d’entrepreneuriat, bien que d’autres restent encore à la case départ. Ils s’attaquent aux défis de l’emploi en créant leurs propres petites entreprises. Quel que soit le secteur, leur capacité à innover attire une clientèle fidèle.
Les marchés de Zinder, à l’image de celui de l’autogare et le marché central Dolé, ou sur la voie menant vers le rond-point ‘’Elf’,’ sont des lieux de rencontre essentiels pour les jeunes revendeurs. Ces espaces bourdonnant d’activités offrent un aperçu des initiatives locales, des jeunes vendant non seulement des fruits et légumes, mais aussi des produits locaux qui reflètent la richesse de la région.
Les produits frais sont particulièrement en vogue. Le poisson importé du Nigéria, ainsi que la volaille qui provient des différentes localités de la région de Zinder, sont très demandés par la clientèle.
Parallèlement, on observe un intérêt croissant pour les produits bio. Les jeunes commerçants répondent à cette tendance en introduisant des méthodes de culture de contre saisons, des cultures durables qui séduisent les consommateurs soucieux de leur santé. Les légumes frais et à moindre coût proposés à la clientèle font le bonheur des ménages qui n’ont pas besoin de dépenser beaucoup d’argent pour se faire une bonne sauce, bien assaisonnée.

Sous un soleil ardent, distants de quelques mètres, sans distinction d’âges, de sexe, les jeunes commerçants sont là, munis soit de charrettes, soit de plateaux ou d’autres récipients contenant de la volaille, du poisson et de la pomme de terre pour ne citer que ces produits.
Amadou, un revendeur de poisson frais, est dans cette activité lucrative depuis longtemps et il parvient à subvenir aux besoins de sa famille. « Cela fait presque 15 ans que je fais ce métier, et j’arrive à prendre soin de ma famille. Les prix vont de 2.500 à 3.500 francs l’unité. J’effectue souvent des livraisons pour mes clients fidèles et je fais également le tour de quelques quartiers pour attirer de nouveaux clients tout en restant à mon poste pour ceux qui connaissent mon emplacement. Le poisson que nous vendons provient du Nigéria ; il est appelé ‘’Soucoumbiya’’ dans les langues locales. Nous l’achetons en vrac et le revendons à nos clients », confie ce vendeur qui espère que les vendeurs de poisson auront un lieu fixe pour la vente de leurs produits frais.
Omar est quant à lui revendeur de volaille. « Nous nous approvisionnons auprès de nos mères qui partent dans les villages pour acheter la volaille », a-t-il confié.
Bien qu’ils soient très dynamiques, ces jeunes entrepreneurs doivent surmonter de réels défis, comme des contraintes logistiques, un accès restreint à aux financements adaptés et la volatilité des prix qui contribuent à les mettre dans la précarité. Néanmoins, les jeunes de Zinder font preuve de résilience, cherchant des solutions collectives et encourageant les initiatives locales.
L’essor des jeunes commerçants à Zinder est un reflet des ambitions de la région. En cultivant un esprit d’initiative et en s’appuyant sur les ressources locales, ils contribuent à une économie dynamique et offrent des perspectives d’avenir prometteuses pour la région.
Rabiou Dogo, ONEP Zinder