
Mme Gadjamani, une potière de Mirriah exposant ses pièces d’art au village artisanal de Niamey
La poterie, un métier dont la renommée dépasse les frontières nationales, trouve une place au village artisanal de Niamey où les femmes travaillent d’arrache-pied pour faire perdurer ce métier qui séduit de plus en plus de personnes. En effet, plusieurs types de pots sont fabriqués localement et mis à la disposition des clients.
La poterie traditionnelle est un véritable trésor, plein d’esthétique et d’expression culturelle. Au fil des années, cette forme d’art a évolué pour incarner à la fois fonctionnalité et beauté, avec des techniques décoratives uniques qui reflètent l’identité culturelle de notre pays. Les artisans étalent leurs produits issus du département de Mirriah au village artisanal de Niamey. C’est le cas de Mme Gadjamani, potière de Mirriah, qui nous explique que les pots sont transportés dans les bus à raison de 1.000 FCFA l’unité. «Nous les emballons dans des cartons et avec du coton pour éviter qu’ils se cassent », a-t-elle déclaré.
Etant donné que les pots sont des matériaux sensibles, leur transport de Mirriah à Niamey requiert beaucoup d’attention. C’est pourquoi, Mme Gadjamani a souligné qu’elle rencontre assez des problèmes. « Nous rencontrons divers types de problèmes au cours du transport des pots : nos pots se cassent parfois dans le bus, d’autres se brisent en mille morceaux et donc deviennent irréparables. Et c’est un grand dégât », a-t- -elle expliqué.
La poterie est au-delà de ce que l’on pense. Elle est devenue un art, une culture et, par-dessus tout, une activité valorisante. Les potières utilisent des couleurs obtenues à partir de minéraux locaux, tels que l’ocre pour créer des décorations vibrantes qui prennent vie après la cuisson. Elle est un savoir-faire qui reflète l’identité des communautés locales. Elle est souvent associée aux femmes, qui maîtrisent des techniques ancestrales de modelage et de cuisson. « Nous utilisons les méthodes traditionnelles qui consistent à ajouter des éléments décoratifs en relief, créant des textures uniques sur la surface des pots », affirme Mme Gadjamani. La décoration des produits de la poterie donne l’estime de soi, rien qu’en regardant les potières à l’œuvre.
Pour ce qui est de la confection des pots, les artisans utilisent de l’argile rouge qui est ensuite purifiée en retirant les cailloux et les racines. Elle est ensuite humidifiée et pétrie pour obtenir une texture homogène et malléable. « Nous façonnons l’argile avec nos mains ou à l’aide d’un tour de potier. Une fois que les pots sont confectionnés, nous les laissons à l’air libre pour le séchage afin d’éviter les fissures lors de la cuisson », a expliqué Mme Gadjamani.
Les prix varient selon les différents types de pots qui se trouvent sur le marché du village artisanal. « Nous vendons les pots de fleurs à 25.000 f et 40.000 FCFA, selon la taille ; pour les pots d’encens, le prix est à 25.000 f et 40.000 pour ceux en pied de fer. Et les pots d’encens à main se vendent à 250 Fcfa », a-t-elle souligné. La potière nous confie aussi que la plupart des clients sont des femmes parce qu’elles adorent l’ornement. Elles utilisent les pots pour la décoration de leurs maisons, surtout les jeunes mariées, parce qu’ils embellissent les maisons en améliorant la beauté des chambres.
Aujourd’hui, la poterie est non seulement un patrimoine vivant, mais aussi une source d’inspiration pour les jeunes artisans qui cherchent à moderniser cet art. Les techniques anciennes sont combinées avec de nouvelles approches, donnant naissance à des œuvres uniques qui traversent le temps.
Mounkaila N. Hafissatou (stagiaire)