
La slameuse Fanna lors d’une soirée culturelle
Rêvant de devenir une artiste depuis sa tendre enfance, la jeune étudiante et artiste slameuse de 20 ans, Fanna, a débuté sa carrière en 2024. Elle a toujours été motivée par la jeune slameuse nigérienne ‘‘Mounass la slameuse’’ qu’elle considère comme son modèle. Passionnée par le slam, Fanna s’est lancée dans cette carrière malgré les pesanteurs socio-culturelles qui confinent la femme dans son foyer. Ces idées préconçues sont partagées dans quasiment toutes les familles nigériennes qui refusent, de façon systématique, que la jeune fille devienne une artiste.
«Être slameuse était une passion qui me fait me sentir moi-même. Je me suis dit que je pourrais avoir des opportunités, grâce à cette carrière d’artiste, de me lancer dans le slam. Mais les débuts n’ont pas du tout été faciles pour moi, parce qu’il y a ma famille qui s’oppose ; elle refuse catégoriquement mais mes amies étaient toujours là pour moi avec mon frère qui me soutenait et quelques artistes slameuses nigériennes qui m’accompagnent par la correction de mes écrits. Et grâce à ces bonnes personnes, je suis à une étape où je suis fière de moi-même », a-t-elle affirmé.
Dès lors, Fanna a décidé de participer aux différentes soirées qu’organisent les étudiants de l’Université de Dosso, comme les soirées culturelles, les soirées de la nuit du cinéma où elle fait partie des meilleures. « A un moment, les jeunes m’appelaient quand ils organisent des soirées et c’est de là que j’ai commencé à m’entrainer pour apprendre des nouveaux rythmes et même pouvoir être toujours parmi les meilleurs des meilleurs », dit-elle.
A travers le slam, la jeune artiste veut faire ressortir l’identité culturelle de son pays et honorer les nigériens. « J’aimerais être un grand atout pour mon pays, pouvoir contribuer au développement de mon pays et renforcer la cohésion sociale », a telle déclaré. Mais, elle estime que la jeunesse nigérienne ne s’intéresse pas trop au slam. Elle ajoute que le financement de la chanson avant sa sortie est tout un combat et que les autorités nigériennes doivent appuyer les jeunes artistes.
« J’appelle les autorités nigériennes à être très réactives, d’appuyer les artistes nigériens, être là pour nous, créer des comités dans chaque région pour que les jeunes qui ont ces talents cachés fassent leur apparition et donnent le meilleur d’eux-mêmes pour pouvoir contribuer à la construction d’un Niger nouveau. L’autorité doit mettre une association ou un comité qui devrait appuyer les jeunes artistes, mettre à la disposition de ces jeunes des écoles ou bien des cadres pour que chaque jeune artiste ait une opportunité de s’améliorer et de mettre son talent sur le plateau pour faire honneur à notre cher pays », a-t-elle affirmé. Elle exhorte par ailleurs ses fans de continuer à croire en elle et la soutenir dans son combat pour la culture nigérienne. « Je demande aussi aux nigériens de soutenir les artistes et de ne pas les rejeter car, le rêve est à réaliser, quelles que soient les difficultés », conclut-elle.
Djamila G. Midou (Stagiaire)