
La délégation ministérielle recevant d’amples explications sur le projet…
Une délégation conjointe conduite par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Chargé des Relations avec les Institutions, M. Alio Daouda et la Représentante résidente du PNUD au Niger, Mme Nicole Flora Kouassi, a effectué, le jeudi 26 juin 2025, une visite au Centre pénitentiaire de production de Daikaina, situé dans la région de Tillabéri. La transformation de ce centre s’inscrit dans le cadre du Programme de Renforcement du Système Pénitentiaire du Niger (PRESPEN), financé par le Royaume des Pays-Bas, qui repose sur les deux axes majeurs que sont l’amélioration des conditions de détention et la réinsertion socio-économique des détenus.
Accompagné du gouverneur de la région de Tillabéri, le Lieutenant-colonel Maina Boukar, la délégation ministérielle est allée constater de visu l’état d’avancement des travaux. Il s’agit non seulement d’évaluer les réalisations déjà concrétisées, mais également de recueillir des suggestions en vue d’une finalisation conforme aux objectifs du programme.
Le Centre pénitentiaire de Daikaina, premier du genre au Niger, est articulé autour de deux grandes composantes : une unité avicole et une rizière. À ce jour, la composante avicole est déjà en phase opérationnelle. Elle comprend une ferme mécanisée dotée d’un système de production moderne, capable d’abriter 5 000 poulets, avec une chaîne de packaging intégrée. Une première cohorte de 25 détenus, initiée en juin 2025, est déjà à pied d’œuvre dans la production d’œufs.

Au cours de cette visite, la délégation conjointe du ministère en charge de la Justice et du PNUD a inspecté plusieurs installations clés dont le bloc administratif, le centre commercial, l’unité de décorticage du riz, la boulangerie moderne, le bloc de production d’aliments pour volaille, la guérite de biosécurité, la station d’eau autonome, ainsi que les infrastructures de sécurité, notamment un dispositif de vidéosurveillance et une quarantaine de lampadaires solaires. « Je suis satisfait de l’état d’avancement du projet. C’est une première depuis l’indépendance du Niger. Ce centre illustre concrètement une volonté de réforme en profondeur du système pénitentiaire », a déclaré le ministre Alio Daouda.
Il a également souligné l’importance de la réinsertion des détenus. « Les établissements pénitentiaires ne doivent pas être uniquement des lieux de détention. Ils doivent également être des espaces de rééducation et de réintégration. Il ne sert à rien d’emprisonner quelqu’un si, à sa sortie, il est livré à lui-même et récidive », a-t-il dit. C’est pourquoi, le ministre a exhorté les partenaires à accompagner ce projet jusqu’à son aboutissement afin qu’il devienne un modèle structurel et intégrateur, capable de s’autogérer, s’autofinancer et se renouveler en fonction de ses propres besoins.
Par ailleurs, le Garde des Sceaux a annoncé l’opérationnalisation, dans un délai de quatre mois, de l’unité de production de manioc en vue de la transformation du tubercule en farine (gari). « Ils vont produire le manioc et ils vont aussi le transformer. Et si les capacités du centre le permettent, ils pourraient même accueillir du manioc venant de l’extérieur pour une transformation à grande échelle », a-t-il précisé.
La visite a pris fin sur une série de recommandations portant sur la bonne gestion du centre. Les responsables sur place ont présenté les mécanismes de gouvernance mis en place pour chaque secteur (riziculture, aviculture, boulangerie, transformation du manioc), ainsi que le système numérique de gestion et la structuration des revenus pour accompagner durablement les activités économiques du centre et ses bénéficiaires.
Assad Hamadou (ONEP), Envoyé spécial