
Au cours de la réunion avec les cadres régionaux de la formation technique et professionnels
En prélude à sa visite de terrain dans le Damagaram, le ministre de l’Enseignement et de la Formation Techniques et Professionnels a tenu une réunion stratégique, le vendredi 20 juin 2025 au gouvernorat, avec les cadres régionaux relevant de son département ministériel pour décliner sa vision, marquer le renouveau du Ministère récemment autonomisé, et exalter la mémoire du Sultan Amadou Kouran Daga comme symbole d’inspiration nationale.
Dans un discours à la fois historique, technique et mobilisateur, le ministre a placé la rencontre sous le signe de la renaissance du ministère, de la redéfinition de sa mission et de la centralité de la formation professionnelle dans la construction d’un Niger indépendant, industrialisé et souverain. Au cœur de son intervention, le Pr. Farmo Moumouni est revenu sur la récente décision et l’autonomisation du Ministère, opérée officiellement le 17 avril 2025. Une réforme saluée comme la concrétisation d’une revendication de longue date des acteurs du secteur. « L’autonomisation du Ministère est le témoignage de la confiance que les plus hautes autorités placent dans l’enseignement technique et professionnel », a-t-il affirmé, avant de souligner que cette évolution impose désormais aux acteurs du secteur de nouvelles responsabilités : être à la hauteur d’un Ministère à part entière, acteur-clé du développement national.
Selon le ministre, la nouvelle orientation stratégique du Ministère s’inscrit dans le cadre du projet de société du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, résumée par l’ambition de « bâtir un Niger nouveau ». Le ministre décline cette vision en un mot d’ordre, « une formation technique et professionnelle au service de la refondation, du développement, de l’indépendance et de la souveraineté du Niger », a-t-il expliqué. Dans cette dynamique, il appelle à éveiller « le bâtisseur qui sommeille dans chaque apprenant », à travers une formation de qualité, encadrée par des formateurs compétents, et soutenue par une gestion rigoureuse des ressources pédagogiques et matérielles.
Décrivant les multiples finalités de la formation professionnelle, le ministre Farmo a insisté sur son rôle dans la lutte contre le chômage, l’oisiveté et les risques de radicalisation. Il en appelle à une réforme qui lie formation, insertion, auto-emploi et création d’entreprises, condition essentielle de l’essor économique du Niger. La vision du Ministère, poursuit-il, s’oriente également vers la mécanisation et l’industrialisation, en misant sur la valorisation des savoir-faire locaux, l’innovation technologique et la transformation des ressources nationales. « Nous devons fabriquer des machines, monter des usines, transformer sur place nos ressources. L’enseignement technique et professionnel est une voie royale vers l’industrialisation », a-t-il déclaré.
Clé de voûte symbolique de cette intervention, l’hommage vibrant rendu à Amadou Kouran Daga, figure historique du Damagaram au 19è siècle, salué pour son génie technique et sa volonté de résistance face à la colonisation. Le ministre a rappelé que sous son règne, des forgerons locaux avaient tenté de fabriquer des canons pour doter la région de sa propre capacité de défense. « Honorer la mémoire d’Amadou Kouran Daga, c’est faire en sorte que Zinder soit à nouveau la tête de proue de notre industrie d’armement », a lancé Pr Farmo Moumouni, traçant un parallèle entre les forgerons du 19è siècle et les techniciens d’aujourd’hui, appelés à reprendre le flambeau de l’innovation.
Le ministre a invité les cadres techniques et administratifs à s’approprier cette vision refondatrice, à s’engager pleinement dans le processus d’orientation, de formation, d’insertion et de développement des plateformes d’apprentissage. Il a également évoqué plusieurs défis techniques, notamment l’harmonisation des programmes, le renforcement du matériel pédagogique, le rôle du FAFPA, l’intégration des passerelles (CQP), et la création d’une École normale supérieure dédiée à la formation technique et professionnelle des enseignants. « Vous ne devez avoir aucun complexe. Même la machine à vapeur n’a pas été inventée par des ingénieurs, mais par des mécaniciens », a-t-il rappelé, en guise d’encouragement aux formateurs, aux élèves et à l’ensemble de la communauté éducative technique et professionnelle.
Rabiou Dogo, ONEP Zinder