
Une vendeuse de noix de doum à Zinder
Avec l’arrivée des grandes vacances, les jeunes filles s’adonnent à des initiatives à même de leur procurer des revenus en attendant la reprise des classes. Dans la ville de Zinder, elles commencent à vendre des noix de doum, une activité saisonnière traditionnelle et prometteuse qui contribue à leur pleine épanouissement pendant les vacances et au-delà.
Ce fruit du palmier-doum, connu sous le nom scientifique Hyphaene thebaica, est très apprécié dans plusieurs pays africains, notamment en Égypte, au Tchad et dans la zone sahélienne. Ronde, à la coque dure et de couleur brun foncé, la noix de doum contient une pulpe fibreuse à la saveur légèrement sucrée parfois utilisée pour confectionner des boissons rafraîchissantes.
Au-delà de sa valeur nutritionnelle, la noix de doum revêt une forte dimension culturelle et sociale. À Zinder, elle constitue aussi une opportunité économique, notamment pour les jeunes filles en quête d’autonomie financière. Dans les marchés, les coins des rues, et les quartiers, nombreuses sont les jeunes filles à proposer aux passants ce fruit très prisé pendant la saison des pluies.
A quatorze ans, Djamila est encore sur les bancs de l’école, même si elle s’illustre dans la rue comme une véritable entrepreneure. « Je me suis lancée dans cette activité il y a quatre ans. Et à chaque période de l’hivernage, je m’adonne à ce petit commerce et ça marche bien », confie-t-elle avec fierté. Grace à cette activité génératrice de revenus, elle parvient à acheter ses fournitures pour l’école coranique, des produits cosmétiques ou encore contribuer aux dépenses familiales. « On achète 7 noix à 25 francs CFA, puis on revend 4 noix à 25 francs. Cela nous permet de faire un petit bénéfice », explique-t-elle.
Même constat au stand de Nana, une collégienne âgée de 15 ans qui s’est lancée dans cette activité il y’a de cela cinq ans. « Cette activité m’aide beaucoup », dit-elle. Cependant, cet engagement n’est pas sans risques. La découpe des noix à l’aide de couteaux ou de coupecoupes présente un danger réel, notamment pour les doigts. De ce fait, certains parents hésitent à laisser leurs filles poursuivre cette activité. À cela, s’ajoutent les préjugés sociaux auxquels font face ces jeunes filles entrepreneuses.
Malgré tout, Djamila, Nana et tant d’autres font preuve d’une grande détermination. Leur initiative démontre qu’avec peu de moyens, mais beaucoup de volonté, il est possible de bâtir un projet économique viable, même dans un environnement modeste. Leur exemple constitue une source d’inspiration pour la jeunesse nigérienne.
Abdourahamane Maman Ousmane (Stagiaire)