La communauté malienne au Niger participe activement à divers secteurs économiques en apportant une contribution significative à l’économie nationale. Ses membres jouent également un rôle clé dans les échanges culturels entre les deux peuples, surtout dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES). Les relations millénaires entre les communautés maliennes et nigériennes sont caractérisées par une forte solidarité et une coopération étroite renforcées par des liens historiques, culturels et linguistiques qui facilitent l’intégration des Maliens au Niger.
Les maliens du Niger soutiennent largement les initiatives de l’AES. Beaucoup d’entre eux voient cette alliance comme une opportunité de mutualiser les efforts pour lutter contre les menaces communes, notamment le terrorisme, les défis économiques et climatiques. Ce sentiment de solidarité se manifeste lorsque les Maliens résidant à Niamey s’expriment sur la question de l’AES. Cette communauté espère que l’Alliance apportera une stabilité accrue dans la région sahélienne meurtrie, particulièrement par la crise sécuritaire. Depuis belles lurettes, les Maliens vivent au Niger et sont impliqués dans des activités économiques évoluant activement dans presque tous les secteurs, commerce, agriculture et services, toute chose qui favorise le développement économique dans l’espace AES.
Le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) au Niger, l’une des plus anciennes associations du pays, s’occupe des défis quotidiens rencontrés par la communauté malienne, que ce soit avec la police, les mairies ou les autorités locales. Reconnu d’utilité publique depuis 2009, le siège du HCME reçoit un financement de l’État malien et travaille en étroite collaboration avec l’ambassade pour le suivi de la communauté malienne vivant au Niger. Il est présent à travers des représentants dans les huit (8) régions du Niger et dans chaque département, en collaborant également avec le Haut Conseil des Nigériens à l’Extérieur basé au Mali.
Selon le Secrétaire général du HCME, M. Souleymane Maiga, la communauté malienne participe également à des initiatives locales et régionales visant à promouvoir la paix et la sécurité. Leur engagement dans des projets communautaires et des programmes de développement est essentiel pour renforcer les liens entre les pays membres de l’AES. Un autre pilier non moins important sur lequel le Haut conseil travaille d’arrache-pied est la cohésion sociale et le développement régional.
La création de l’AES a été accueillie avec beaucoup de joie par les membres de la communauté malienne au Niger. De nombreux Maliens résidant au Niger expriment un fort sentiment de solidarité et de soutien envers cette alliance porteuse d’espoir. Ils voient l’AES comme une opportunité de renforcer la coopération régionale et de lutter plus efficacement contre les menaces sécuritaires communes aux trois peuples unis par la géographie et l’histoire, mais aussi par des liens sociaux qui se sont tissés au fil des décennies voire des siècles de vie commune. Pour les Maliens vivant au Niger, l’AES est un pas décisif vers une plus grande indépendance et une affirmation de la souveraineté des pays membres. « Cette alliance est en parfaite adéquation avec nos attentes. Car, nous souhaitons concrétiser cette intégration, d’autant plus que nos deux nations présentent des points communs sur le plan géographique et social et partagent une même culture », souligne M. Souleymane Maiga. Celui-ci encourage la communauté malienne ainsi que les pays voisins à faire preuve de résilience tout en soutenant les dirigeants. « Il est crucial de se battre à leurs côtés et de manifester pour répondre à leurs besoins, plutôt que de céder au fatalisme en disant que la vie devient trop chère. Au lieu d’attendre passivement que les choses s’améliorent dans quelques années, nous devrions agir. Nous sommes très satisfaits des mesures prises par les dirigeants de l’AES depuis le retrait des forces impérialistes, notamment françaises. Nous avons confiance dans la poursuite de ce processus. Et nous constatons que la situation au Niger commence à se stabiliser », a-t-il fait remarquer.
Face aux défis socio-économiques, ces hommes et femmes partagent leurs espoirs pour un avenir meilleur, tout en exprimant leurs préoccupations concernant la mise en œuvre de cet accord. M. Hamadou, ressortissant du Mali, vit à Niamey avec son épouse depuis plusieurs années. Il met en avant les difficultés causées par l’instabilité économique de la région. « La création de l’AES pourrait nous être d’une grande utilité, mais il est essentiel que les gouvernements honorent leurs promesses et que l’aide parvienne réellement à ceux qui en ont besoin », déclare-t-il.
M. Moussa est blanchisseur de son état. Il estime que l’AES présente plus d’opportunités pour les trois pays. « J’ai bon espoir que cette alliance créera des opportunités pour nos pays », dit-il. Moussa insiste sur la nécessité pour les Etats d’avoir des initiatives concrètes qui bénéficieraient aux Maliens vivant au Niger.
Rabiou Dogo (ONEP)