La communauté Rwandaise au Niger a organisé, le 28 mai dernier à Niamey, une soirée commémorative du 28ème anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsi en en 1994. La commémoration est placée sous le thème, « Remember-Unite-Renew/ Mémoire Pour la Renaissance ». La cérémonie offre une opportunité de mener des réflexions approfondies sur la dimension de cette tragédie qui a endeuillé le Rwanda, emportant la vie de plus d’un million de victimes en l’espace de 100 jours. La cérémonie s’est déroulée en présence des officiels du Niger et des membres du corps diplomatique.
Pour l’ambassadeur du Rwanda au Niger, SE. Stanislas Kamanzi, cette commémoration est le moment d’honorer la mémoire des victimes et de renouveler leurs fermes engagements, collectivement et à titre individuel, contre l’idéologie du génocide et sa propagation. C’est aussi une occasion de solidarité nationale et internationale contre ceux qui se complaisent toujours, en toute impunité, dans des actes de négationnisme et de révisionnisme, voire dans l’expression lâchement affichée de non-regret de leurs ignobles crimes, a-t-il ajouté. S’adressant aux invités, il a déclaré, « votre présence massive en cette cérémonie témoigne de cette solidarité et s’inscrit parfaitement dans la lettre et esprit de la résolution no 2150 du 16 avril 2014 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ; la résolution n° A/RES/74/273 du 21 avril 2020 de l’Assemblée des Nations Unies, ainsi que la résolution n° ACHPR/Res. 485 (EXT.OS/XXXIII) 2021 de l’Union Africaine ». M. Stanislas Kamanzi a sollicité la bienveillance de la nation sœur du Niger d’ériger un monument de mémoire sur un site qui conviendrait, accessible au public, en vue de permettre au peuple nigérien de constamment contribuer à cet effort de mémoire, et tirer des leçons constructives de leur histoire tragique.
Mme Gloriose Daouda, présidente de la communauté Rwandaise au Niger a rappelé que pour les Rwandais, la date du 7 avril, marque chaque année le début de la période de deuil ‘’ Kwibuka’’ (se souvenir). « Des familles entières ont été décimées, les rescapées ont perdu plusieurs membres de leurs familles, certains ont perdu tous les membres de leurs familles », a indiqué Mme Gloriose Daouda avec regret et amertume. Elle a aussi souligné que ce souvenir de 1994 est toujours important pour eux 28 ans plus tard et à jamais. En effet, en tant qu’être humain, a-t-elle poursuivi, « nous devons nous rassembler pour commémorer l’un des jours les plus sombres de notre continent ».
Cette souvenance est également importante car selon Mme Gloriose Daouda, c’est parler de la façon dont « nous pouvons nous tourner vers notre passé pour construire, ensemble, un avenir plus pacifique et plus prospère ». « Je veux parler de l’importance de la solidarité – de la manière dont nous pouvons rester unis, en tant que frères et sœurs, pour faire en sorte que la tragédie qui a frappé notre pays en 1994 ne se répète jamais, nulle part ailleurs dans le monde », a-t-elle plaidé. Pour ce faire, elle a soutenu que «nous devons nous efforcer de créer un avenir fondé sur la paix, l’unité et la réconciliation, et non sur la division et la haine ».
Par ailleurs, a déploré Mme Gloriose Daouda, 28 ans après beaucoup de ceux qui ont orchestré ou perpétré les atrocités de 1994 vivent encore librement sur notre continent et dans le monde et continuent de propager d’idéologie de négationnisme. «Nous devons nous unir pour faire en sorte que ces personnes ne puissent échapper à la justice et que leur impunité ne puisse perdurer », a martelé Mme Gloriose Daouda.
Oumar Issoufou(onep)