Le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie, M. Mahaman Moustapha Barké Bako, a participé par visioconférence au 2ème Sommet Voix du Sud (VOGSS) qui s’est ouvert le 17 novembre en Inde. Ce sommet est un espace de dialogue visant à instaurer un ordre mondial plus inclusif, plus représentatif et plus progressiste. L’édition 2023 du VOGSS a pour thème «Transition énergétique abordable et inclusive pour un développement durable». A cette occasion, le ministre a, dans son discours, fait part des potentialités du Niger en matière minière et énergétique avant de développer la nouvelle vision insufflée par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP).
Il faut retenir que le VOGSS est une initiative prise par l’Inde dans le cadre de sa présidence du G-20. La conférence se focalise sur le partage avec les pays du Sud, ainsi que sur les défis posés par les fluctuations mondiales. Elle comprend 10 sessions de discussion, dont 8 réunions au niveau ministériel sur des sujets liés à la diplomatie, à l’éducation, aux finances, à l’environnement, à l’énergie, à la santé et au commerce.
Pour le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie, ce sommet qui réunit les acteurs principaux du secteur de l’énergie, est une occasion de présenter la situation énergétique actuelle de notre pays. « Le contexte de cette situation est caractérisé par l’embargo inique imposé à notre pays, depuis l’avènement des nouvelles autorités sous la conduite de Son Excellence, le Général de Brigade Abdouramane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat », a souligné le ministre précisant, avec regret, ces sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et iniques soient prises par des institutions sous régionales donc, du Sud. « Un pays voisin est allé jusqu’à nous suspendre la fourniture d’électricité en totale violation du contrat qui lie la société d’électricité de ce pays à celle de mon pays », a-t-il insisté.
Le ministre Mahaman Moustapha a indiqué que malgré les énormes potentialités dont régorge le Niger, la question de l’énergie constitue un enjeu majeur pour le pays. « Notre situation énergétique est marquée par un faible accès aux énergies modernes. Ce taux d’accès aux énergies modernes est de moins de 20% en 2022. En outre, des disparités existent entre le milieu urbain et le milieu rural où le taux d’accès aux services énergétiques, notamment l’électricité, reste énormément bas. En 2022, il est de 3 % en milieu rural », a-t-il précisé.
Le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie a ensuite souligné que le potentiel énergétique du Niger comprend à date : plus d’un milliard de barils de réserves pétrolières prouvées, plus de 22 milliards de mètre cube de réserves de gaz naturel, celles du charbon estimées à près de 100 millions de tonnes, entre 400 000 et 500 000 tonnes de réserves estimées pour l’uranium, un potentiel hydroélectrique de plus de 350 MW et un ensoleillement moyen de 7 KWh/m2/j, sur la quasi-totalité de la superficie du pays. « Le territoire de mon pays recèle aussi de grandes potentialités en minéraux critiques comme le cobalt, le cuivre, le lithium, le nickel et des éléments de terre rares qui sont indispensables aux technologies d’énergies propres, qu’il s’agisse des panneaux solaires, des batteries de stockage d’énergie électrique et des éoliennes », a-t-il ajouté tout en relevant aussi le début de la production du pétrole brut lancée le 1er novembre dernier par le Premier ministre Lamine Zeine Ali Mahaman.
Avec un tel potentiel et suite à l’embargo auquel le pays fait actuellement face, une des leçons à tirer consiste, selon le ministre, à opérer un changement de paradigme dans la stratégie de mise en valeur des ressources énergétiques du pays. « L’orientation donnée désormais à notre stratégie est le déploiement à grande échelle d’un mix énergétique qui s’appuie et sur les sources fossiles (charbon et hydrocarbures (gaz, pétrole brut et gasoil), faisant d’ailleurs déjà l’objet d’exploitation sur notre territoire, que sur les sources renouvelables (solaire, hydraulique) », a annoncé M. Mahaman Moustapha Barké Bako. Cette nouvelle démarche envisage de faire recours à toutes les formes d’énergies dont regorge le territoire afin de fournir, à terme, aux populations une énergie suffisante, propre, et abordable.
Dans cette optique, le Niger envisage ainsi, finaliser, à moyen terme, la construction du barrage hydroélectrique de Kandaji et dans une perspective à long terme, il est envisagé la production de l’énergie électronucléaire. Dans le même ordre d’idées, l’Etat entend ainsi investir massivement dans ce secteur, mais compte aussi mobiliser les investissements privés. Pour y arriver, le Niger s’est doté d’un cadre juridique, institutionnel, contractuel et fiscal favorable aux investissements privés, aussi bien dans le domaine des énergies fossile et propre que dans le domaine de la mise en valeur des ressources en minéraux de transition énergétique. « Ce cadre juridique et contractuel est régulièrement mis à jour pour tenir compte de l’évolution de l’environnement mondial du secteur des énergies », a précisé le ministre en charge de l’Energie.
Siradji Sanda (ONEP)