À l’instar des autres pays africains, le Niger a célébré, le dimanche 19 novembre 2023, la 12ème édition de la Journée Africaine de Sécurité Routière conformément à la décision du Conseil Exécutif de l’Union Africaine qui fait du 3ème dimanche du mois de novembre, la Journée Africaine de Sécurité Routière couplée avec la Journée Mondiale du Souvenir des Victimes des Accidents de la Route. À cette occasion, le ministre des Transports et de l’Equipement, le Colonel-major Mahaman Salissou Mahaman a livré un message dans lequel il a indiqué que cette initiative des chefs d’États et de gouvernements africains s’inscrit dans le cadre de la décennie d’actions pour la sécurité routière proclamée par les Nations Unies, à travers les résolutions adoptées en mars 2010 et officiellement lancées le 11 mai 2011 dans tous les pays membres et renouvelées en 2020 pour la même période.
Ces actions constituent une réponse de l’Union Africaine aux préoccupations croissantes des Gouvernements et des acteurs de la santé publique vis-à-vis des traumatismes dus aux accidents de la circulation. C’est pourquoi, le ministre des Transports et de l’Equipement a présenté au nom du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani et au nom du Premier ministre M. Lamine Zeine Ali Mahaman, ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées, sa profonde compassion aux accidentés de la route et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Il a aussi annoncé que cette année, Niamey va accueillir les activités commémoratives de la 12ème édition de la Journée Africaine de la Sécurité Routière les 25 et 26 novembre 2023.
Le ministre a également évoqué le dernier rapport de l’OMS publié en 2018 où les accidents de la route ont fait environ 1.350.000 tués, 50.000.000 de blessés et une perte économique estimée à 518 milliards $ US, équivalent à 291.116 milliards de FCFA. « Le taux moyen de décès dû aux accidents de la circulation routière à l’échelle mondiale est de 18,2 pour 100 000 habitants. Ainsi, on enregistre un mort toutes les 24 secondes sur les routes dans le monde », a déploré le ministre des Transports et de l’Equipement. Selon le Colonel-major Mahaman Salissou Mahaman, l’Afrique est en tête, en termes de victimes d’accidents de la circulation routière avec 26,6 décès pour 100.000 habitants et le Niger occupe le 20ème rang en Afrique sur 49 pays classés avec 26,2 tués pour 100 000 habitants.
Au Niger, le bilan de l’’insécurité routière en 2022 est de 8561 accidents corporels. « Ces accidents ont occasionné 1.220 morts, 4321 blessés graves et 7558 blessés légers. Il faut compléter ce triste bilan par le nombre des personnes handicapées à vie et des dégâts matériels considérables. Malheureusement, les accidents de la route progressent chaque année au Niger. Ainsi, entre 2019 et 2022 il a été enregistré une augmentation de 10% du nombre des accidents. Les principales victimes sont des jeunes de 20 à 39 ans qui représentent plus de 67% des accidentés », a souligné le ministre des Transports et de l’Equipement.
Le thème retenu cette année, est d’actualité dans la mesure où les accidents de la route ne sont pas une fatalité. Ils peuvent bien être évités, a dit le Colonel major Mahaman Salissou Mahaman, si nous respectons les règles de sécurité routière. « Nous devons changer de comportement et intégrer désormais tous ensemble, les réflexes de la sécurité routière afin qu’ils deviennent pour chaque usager de la route, une seconde nature », a-t-il recommandé. Selon le ministre des Transports et de l’Equipement, les causes humaines représentent plus de 80% des causes d’accidents de la circulation qui ont pour noms le non-respect du code de la route, notamment l’excès de vitesse, la fatigue, la somnolence, la surcharge, l’usage du téléphone au volant, le non port de la ceinture et du casque de sécurité qui sont à l’origine de la gravité des accidents.
« Fort de ces constats, dès ma prise de service, j’ai instruit la mise en place d’un comité multisectoriel composé des agents des administrations publiques concernées, des représentants de la société civile et des syndicats du secteur des transports, pour faire un diagnostic sur les accidents de la circulation et proposer des solutions à court, moyen et long termes, ainsi que des mesures d’accompagnement pour le renouvellement du parc automobile du Niger qui auront pour conséquence la réduction significative des accidents », a-t-il souligné.
Il a par ailleurs indiqué qu’au niveau international, le plan d’action pour la décennie 2021-2030 vise à réduire de 50 % le nombre d’accidents. Pour y parvenir, le Gouvernement va s’appuyer sur le nouveau cadre institutionnel de sécurité routière ayant pour chef de file l’Agence Nigérienne de Sécurité Routière (ANISER) ; la Stratégie Nationale de la Sécurité Routière pour la période 2014-2025, l’amélioration de l’efficacité du contrôle technique automobile actuel ; la modernisation du système de formation et d’évaluation des candidats au permis de conduire ; l’institutionnalisation de l’audit de sécurité des infrastructures routières ; l’application de la règlementation sur la sécurité routière, notamment le port de casque et de la ceinture de sécurité ; le renforcement de la répression des infractions au code de la route ; la préservation du patrimoine routier national à travers l’application sans complaisance des dispositions de la loi n° 2018-32 du 24 mai 2018, déterminant le patrimoine routier national et fixant les règles de sa protection et les dispositions du Règlement n° 14 de l’Union Économique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et enfin, la poursuite des sensibilisations pour un changement de comportement positif sur nos routes.
Rabiou Dogo Abdoul-Razak (ONEP)