En marge de la 3ème édition du Forum du réseau des Femmes Journalistes d’Afrique, organisé par la chaîne télévisée 2M sous le thème «Urgence Climatique : Les Médias Africains, acteurs du Changement», près de 60 femmes journalistes du réseau « Panafricaines » ont visité, hier mercredi, la Station d’Epuration des Eaux Usées de Médiouna (STEP) et de son espace expérimental d’agriculture urbaine dans une localité au sud de Casablanca, sur la route de Marrakech. Il s’agissait à travers cette sortie de s’imprégner des technologies mises en œuvre pour préserver la ressource en eau à travers la réutilisation des eaux usées épurées pour l’irrigation agricole.
Cette visite s’inscrit également dans le cadre du programme du Forum «Panafricaines », notamment en préparation au panel qui porte sur « Les défis d’une gestion rationnelle des ressources hydriques ». M. Sakhraoui Nour Eddine, responsable de la filière épuration et dépollution, a fourni des éclaircissements au sujet du fonctionnement de cette Station, la première au Maroc et en Afrique du Nord à utiliser la technologie de la filtration membranaire.
A travers les différentes étapes d’explication, la délégation des journalistes a ainsi pris connaissance des caractéristiques de cet ouvrage technologique et environnemental réalisé dans le cadre du schéma directeur de la Région pour la lutte contre la pollution. La STEP de Médiouna contribue également à la protection de l’Oued Hassar contre les effluents d’eaux usées et à la préservation des ressources hydriques de la région. La STEP de Médiouna est dimensionnée pour 40.000 équivalent habitant, avec une extension future à 80.000 équivalents habitants et dispose d’une capacité de traitement de 3.800 m3/j. Le coût de cet investissement est de 141 millions de dirhams.
Afin d’éviter toute nuisance aux riverains, Lydec a mis en place un système de désodorisation. Ainsi, les opérations de prétraitement et de déshydratation sont effectuées dans un bâtiment couvert. Pour ce faire, le délégataire casablancais veille à ce que les actions qu’il mène soient à la fois respectueuses de l’environnement et responsables sur les plans économique et social. La finalité commune est de délivrer des services essentiels pour contribuer à l’amélioration du cadre de vie.
Dans le cadre de son engagement en faveur de la gestion durable des ressources naturelles, Lydec lutte en permanence contre le gaspillage des ressources et veille à sécuriser l’alimentation en eau potable. A titre d’exemple, près de 15 000 fuites sur les branchements et compteurs des clients et près de 1 300 fuites sur canalisations ont été identifiées et réparées en 2019. Grâce à des technologies innovantes pour la détection et la réparation des fuites d’eau, Lydec a pu économiser l’équivalent de 53 millions de m3 d’eau en 2019 par rapport à 1997, soit le volume annuel nécessaire à plus d’un million d’habitants.
L’Espace Expérimental d’agriculture urbaine
L’espace expérimental de la station d’épuration des eaux usées de Médiouna est un laboratoire à ciel ouvert pour l’agriculture urbaine et biologique. D’une superficie de 1.600 m2, cet espace a une vocation démonstrative de la réutilisation des eaux épurées dans l’irrigation permettant ainsi la valorisation de la nature et l’économie de la ressource en eau. C’est aussi un lieu de sensibilisation ouvert à l’ensemble des parties prenantes de Lydec (scolaires, étudiants, riverains, associations, agriculteurs, élus…) en faveur de la protection de l’environnement. Cet espace propose 7 zones de cultures (jardin potager, forêt comestible avec des arbres fruitiers, plantes aromatiques…) comportant une pépinière ainsi qu’une zone de biodiversité et un espace de compostage.
Aïssa Abdoulaye Alfary Envoyée Spéciale(onep)