Les coalitions africaines pour la diversité culturelle organisent à Niamey, les travaux de leur cinquième rencontre sous le thème «Enjeux et nouveaux défis de la mise en œuvre de la convention de l’UNESCO sur la diversité des expressions culturelles en Afrique». Pendant trois jours les participants vont analyser à la loupe deux décennies de mise en œuvre de cette convention, et essayer de capitaliser ses retombées bénéfiques pour l’Afrique.
A la cérémonie d’ouverture des travaux, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid, a indiqué que «la diversité des cultures, la tolérance, le dialogue et la coopération sont un des meilleurs gages de la paix et de la sécurité internationale », de même que la diversité culturelle constitue « un facteur important du développement durable des communautés, des peuples et des nations ». Il a également rappelé que le Niger, avant même l’adoption de sa Politique culturelle nationale en Février 2008, a ratifié, dès le 14 mars 2007, la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles ».
Pour M. Mohamed Hamid, la rencontre panafricaine de Niamey vient contribuer à la mise en œuvre des projets et actions inscrits dans la Convention de 2005 sur la protection et « la promotion de la diversité des expressions culturelles et à l’examen de la problématique de la culture équitable pour de nouvelles orientations et approches à mettre en œuvre en Afrique dans le sens d’un meilleur niveau de développement à accorder au secteur culturel dans nos Etats ». Le Niger, a-t-il dit, s’est toujours engagé, grâce à la volonté politique du Chef de l’Etat, à encourager et promouvoir la culture de paix et l’acceptation de l’autre « dans un esprit de concertation entre les diverses composantes des Etats membres de la communauté africaine ».
Le Coordonnateur du Centre d’études linguistiques et historiques par tradition orale de l’Union Africaine (CELHTO-UA), M. Komi N’Kégbé Fogâ TUBLU, a rappelé que pour l’Union Africaine, l’unité africaine trouve son fondement d’abord et surtout dans son histoire et que l’affirmation de l’identité culturelle traduit une préoccupation commune à tous les peuples d’Afrique. Ainsi, a-t-il ajouté, la diversité culturelle et l’unité africaine constituent un facteur d’équilibre et une force pour le développement économique de l’Afrique.« Je voudrai, pour terminer mon propos, remercier les différents experts et grands spécialistes qui sont là pour partager de leur temps et de leur savoir. Que cette rencontre soit un véritable moment de partage pour chacun et pour tous », a souhaité M. Komi N’Kégbé Fogâ TUBLU.
M. Kodjo Cyriaque Noussouglo, Premier vice-président Afrique de la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle (FICDC), a regretté que la culture soit sous-représentée dans les différents pays africains alors même que « les secteurs culturels sont des secteurs à fortes potentialités de création d’emplois et de richesses, une mine inépuisable de créativité dans laquelle travaille des hommes et des femmes dont la plupart sont jeunes et très jeunes ». C’est avec grand enthousiasme, a-t-il poursuivi, que les coalitions nationales pour la diversité culturelle, les associations membres de la fédération et les organisations professionnelles de la culture, se sont engagées dans cet exaltant combat pour la défense, la préservation et la valorisation de la diversité des expressions culturelles.
Pour le deuxième vice-président Afrique de la FICDC, M. Adamou Mahamadou, il est utile et opportun, après deux décennies de mise en œuvre de la Convention de 2005, de jeter un regard rétrospectif sur l’impact véritable de sa mise en œuvre par les Etats. « Il est de mon point de vue important, a-t-il dit, d’analyser sans complaisance l’effet de la mise en œuvre de la convention de l’UNESCO sur la conciliation des politiques nationales de protection des diversités culturelles et celles de la libéralisation du commerce international ». Selon M. Adamou Mahamadou, face à la désolation, la culture « demeure le seul repaire, mais aussi le seul véritable rempart contre le rejet du prochain, l’intolérance et l’extrémisme ».
L’atelier de Niamey qui prendra fin demain, est un cadre de discussion, de réflexions et d’échanges sur la mise en œuvre de la Convention de 2005 et les défis y afférents.
Souleymane Yahaya(onep)