La Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou, présidente de la Fondation Tattali Iyali a pris part, du 16 au 20 septembre dernier, à la 63ème session ordinaire de la Conférence générale de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) ainsi qu’à un forum scientifique dédié à la lutte contre le cancer qui, se sont tenus à Vienne (capitale de l’Autriche). Dans les discours qu’elle a prononcés à ces deux événements Dr Lalla Malika a évoqué d’une part, les initiatives et les efforts déployés par le Niger dans le cadre d’une utilisation pacifique des technologies nucléaires et d’autre part les actions menées dans le domaine de la lutte contre le cancer y compris par sa fondation Tattali Iyali.
A l’entame de son discours à la 63ème session de l’AIEA, la Première Dame a rendu un vibrant hommage à feu Dr Yukiya Amano, ancien Secrétaire général de l’AIEA. Dr Lalla Malika Issoufou a ensuite réitéré sa haute appréciation à l’Agence pour son accompagnement en faveur du Niger et a souligné les efforts du Niger pour la promotion des applications pacifiques de l’atome, pour le développement socio-économique. Depuis 2011, un certain nombre de mesures ont été prises. Les cadres institutionnel, législatif et réglementaire nationaux, ont été adaptés aux normes internationales, permettant ainsi de garantir des activités nucléaires sûres et sécurisées, pour les populations et l’environnement sous la supervision de la Haute Autorité Nigérienne à l’Energie Atomique (HANEA). «Une loi générale portant sûreté, sécurité et utilisation pacifique de l’énergie atomique a été adoptée, et une Autorité de Régulation et de Sûreté Nucléaire indépendante de la promotion, a été créée. Plusieurs politiques et stratégies pour la protection contre les dangers des rayonnements, et pour la sécurité et l’intervention d’urgence ont aussi été élaborées », a ajouté Dr Lalla Malika Issoufou. Le Niger met aussi l’accent sur une diversification des sources de production, avec notamment le solaire, le thermique, l’hydroélectricité, et l’électronucléaire, dont la première phase a été conclue par l’organisation de la mission INIR en avril 2018.
Dans le domaine de la sécurité des aliments, a souligné Dr Lalla Malika Issoufou, le Niger a bénéficié d’un appui technique et financier exceptionnel de l’AIEA, pour renforcer les capacités analytiques de trois laboratoires nationaux dédiés à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le Niger a été aussi retenu comme pays pilote, pour conduire l’approche IWAVE. Dans le domaine de la santé, la Première Dame a souligné la persistance des maladies transmissibles et non transmissibles telles que le paludisme, le cancer et les maladies cardiovasculaires. Dr Lalla Malika Issoufou a enfin indiqué que les travaux de finalisation et d’opérationnalisation du Centre National de Lutte contre le Cancer ont été intensifiés selon les clauses convenues entre le Niger et l’AIEA. Plusieurs laboratoires ont été équipés, et un grand nombre de Nigériens a bénéficié de formations courtes, et de moyenne et longue durée. Des experts internationaux mis à disposition par l’AIEA font régulièrement le déplacement de Niamey, pour aider les nationaux à adapter les techniques à des problèmes spécifiques.
« Je fonde l’espoir qu’une vaste chaine d’actions verra le jour (…) pour que le cancer soit vaincu »
En marge de cette 63ème session de la Conférence générale de l’AIEA, un forum scientifique a été organisé. Il a regroupé des décideurs, des chercheurs et scientifiques, des représentants des laboratoires et firmes pharmaceutiques ainsi que ceux des Ong, Fondations et Associations.
Dans son intervention devant ce parterre de personnalités, la Première Dame, marraine de la lutte contre le cancer au Niger, s’est réjouie de cette initiative, cela du fait que le cancer est un véritable problème de santé publique dans nos pays. « Cette maladie est perçue comme un immense fardeau en raison de sa forte prévalence sous divers types mais aussi du nombre de décès qu’elle engendre. A cet égard, les statistiques font froid au dos », a souligné Dr Lalla Malika Issoufou. Citant l’Organisation Mondiale de la Santé, la Première Dame a souligné que les pays en développement, dont mon pays le Niger, connaitront une augmentation de 60% de la prévalence soit 24 millions de nouveaux cas de cancer d’ici 2030, et de 72% de la mortalité due aux cancers soit 13 millions de personnes.
Au Niger, précise-t-elle, les 5 premiers cancers par ordre de fréquence sont, chez l’homme, les cancers du foie, de la prostate, puis digestifs (colon, estomac, œsophage), lymphome/myélome multiple bouche et oropharynx. Chez la femme, ce sont les cancers du sein, du col de l’utérus, de l’ovaire du colon et du foie qui viennent en tête selon le registre national du cancer. Ainsi entre 2014 et 2017, 2.632 nouveaux cas de cancer ont été recensés dont 977 cas chez l’homme et 1.655 cas chez la femme.
Dr Lalla Malika Issoufou a ensuite évoqué les mesures phares mises en œuvre se rapportant à la prévention et à l’amélioration de la qualité des soins dans les formations sanitaires au Niger. Il ya d’abord l’adoption d’un plan stratégique en matière de santé publique, la mise en place des réseaux interministériel et parlementaire de lutte contre le tabac, le développement d’’une politique de création d’unités de dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein au niveau de tous les districts sanitaires du pays. Le Centre National de Radioprotection existe 1998 pour la gestion des sources radioactives ne dépassant pas un certain niveau. Des réformes sont engagées depuis 2014. Dans ce sens le Centre National de Lutte contre le Cancer sera bientôt opérationnel grâce l’accompagnement constant de l’AIEA.
Dr Lalla Malika Issoufou précise qu’à cette date ledit centre abrite une unité de chimiothérapie au sein de laquelle sont pris en charge les cancers des adultes et pédiatriques (avec en moyenne 80 adultes pour 20 enfants par jour). « La prise en charge du cancer est gratuite chez les femmes et les enfants de moins de cinq ans, du dépistage au traitement », a-t-elle ajouté. Elle a saisi cette occasion pour témoigner la gratitude des autorités nigériennes à l’AIEA, aux Etats Unis d’Amérique, à la Principauté de Monaco, et à tous les partenaires techniques et financiers pour leur précieuse contribution qui a permis de réaliser d’importants progrès en matière de lutte contre le cancer au Niger.
A côté de ces initiatives publiques, la Fondation «Tattali iyali », que dirige la Première Dame apporte un appui considérable à la lutte contre le cancer en termes de sensibilisation et de détection précoce, notamment chez les femmes et les jeunes. « Je me suis personnellement engagée dans la lutte contre ce fléau, en ma qualité de marraine nationale de lutte contre le cancer », a-t-elle déclaré précisant que le combat de la Fondation Tattali Iyali repose essentiellement sur la sensibilisation, la prévention, le plaidoyer, la détection précoce et le traitement efficace. C’est ainsi qu’en juillet dernier, la Fondation Tattali a organisé, en marge du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine et en collaboration avec les Ministres de la Santé, un forum des Premières Dames sur le fardeau du cancer, Forum auquel plusieurs Chefs d’Etat ont pris part. Ce forum a été sanction par une déclaration dite ‘’Engagement de Niamey’’ qui, estime la Première Dame, est révélateur de l’attention particulière que les plus hautes autorités du continent portent à la lutte contre le cancer en Afrique.
«Je fonde l’espoir qu’une vaste chaine d’actions verra le jour entre les Etats, les Premières Dames, les Organisations internationales, les praticiens, le secteur privé, les ONG et Fondations, et toute autre bonne volonté afin que le cancer cesse d’être un fardeau, en un mot pour que le cancer soit vaincu », a déclaré Dr Lalla Malika Issoufou.
Il faut noter qu’en marge de cette conférence, la Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou a été reçu au palais impérial par la Première Dame d’Autriche Doris Shroder, avec qui elles ont échangé sur des questions au centre des actions de la Fondation Tattali Iyali telles la scolarisation de la jeune fille, la protection de l’enfant, la lutte contre le cancer, le changement climatique.
Siradji Sanda(onep)
Source ; Fondation Tattali Iyali