Le monde de la presse nigérienne a célébré, hier mardi 30 novembre 2021, la 8ème édition de la Journée Nationale de la Liberté de Presse. À cette occasion, les acteurs de la presse nigérienne se sont fortement mobilisés au niveau de la Maison de la Presse de Niamey pour partager des moments de joie et de confraternité autour du thème : «contribution des médias dans la promotion de la bonne gouvernance». Lors de cette cérémonie commémorative un temps de prières et d’invocations a été consacré aux journalistes décédés au cours de cette année.
Pour rappel, la journée nationale de la liberté de presse a été décrétée en souvenir de la signature le 30 novembre 2011 de la Déclaration de la Montagne de la Table, par le Président de la République du Niger M. Issoufou Mahamadou, alors en exercice.
Procédant au lancement des activités de ladite, le ministre de la Communication, chargé de relations avec les institutions, M. Zada Mahamadou a précisé que la 8ème édition de la Journée Nationale de la Liberté de la Presse (JNLP), revêt cette année, une signification toute particulière car elle intervient au lendemain de la signature, historique, de la Convention collective professionnelle de la presse. Signature historique, dit-il, car tant attendue depuis plus d’une décennie, et jalonnée d’efforts aussi inlassables que multiformes déployés tant par les acteurs principaux eux-mêmes, à savoir les employés et les employeurs, que par les pouvoirs publics à travers la facilitation administrative et technique
nécessaire pour accompagner le processus. «Qu’il me soit donc permis de rendre un hommage mérité et appuyé à tous les acteurs ainsi cités et notamment à mes prédécesseurs à la tête de notre département, pour leur importante contribution pour faire avancer le processus et pour leur sens élevé du sacrifice», a-t-il déclaré. Il a également rendu hommage au membre du Comité technique chargé du processus qui pour sa hauteur de vue. Ce qui a permis de doter le secteur de la Presse d’un document important de référence, car sensé régir les rapports entre employés et employeurs en garantissant notamment aux travailleurs de meilleures conditions de vie et de travail. «Ce faisant, il permettra de mieux définir les droits et devoirs de chaque partie, conformant les entreprises de presse à la légalité et assurant aux employés une meilleure protection sociale et un revenu plus décent»,
a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le ministre en charge de la Communication a rappelé que le Niger est l’un des tout premiers Etats du Monde à signer la Déclaration de la Montagne de la Table consacrant la dépénalisation du délit de presse. «Le Gouvernement se soucie particulièrement de l’amélioration des conditions de vie des entreprises de presse, rendues difficiles du fait de la crise sanitaire liée à la COVID 19. C’est pourquoi, mon département va se rapprocher des structures compétentes, pour échanger, d’ores et déjà, autour de questions liées au Fonds d’aide à la presse ainsi qu’à d’autres facilités à envisager dans le cadre des négociations à engager avec les ministères sectoriels, durant la période du moratoire d’un an, suivant la signature de la Convention collective, désormais effective, par la grâce de Dieu», a expliqué M. Zada
Mahamadou.
Auparavant, le président du Conseil d’administration de la Maison de la Presse M. Ibrahim Harouna a notifié que cette journée intervient dans un contexte sanitaire très préoccupant, dû à la pandémie de la COVID-19. Il a ensuite réitéré ses vives félicitations à l’ensemble des médias nigériens pour leur pleine implication dans les actions de sensibilisation des populations contre cette pandémie. «Cependant, force est de constater que les médias nigériens continuent à souffrir des effets de la Covid-19. Cette crise qui a conduit certaines
entreprises de presse à dégraisser leur personnel à travers la mise en chômage technique de certains de leurs employés et des licenciements pour d’autres», regrette-t-il. D’où son interpellation vis-à-vis du Gouvernement du Niger par rapport aux engagements qu’il a pris pendant les temps forts de la Covid-19 pour aider les entreprises de presse, à travers un plan d’appui aux médias.
Par la même occasion, M.
Ibrahim Harouna a déploré la régression du Niger dans le classement de Reporters sans frontières (RSF) sur la situation de la liberté de la presse. En effet de la 26ème place en 2011, le Niger a dégringolé à la 66ème place actuellement. «Ce rang qu’occupe le Niger est peu flatteur, aussi bien pour le Gouvernement que pour nous, acteurs des médias. C’est pourquoi, il nous incombe à tous (pouvoirs publics et acteurs des médias) de nous retrouver autour d’une même table et de travailler dans le sens d’asseoir une dynamique favorable au libre exercice de la profession», a-t-il ajouté.
Lors de cette cérémonie, les Prix de ‘’Concours en production journalistique’’, organisé pour la circonstance ont été remis aux lauréats : Ces prix d’une enveloppe de 500.000 FCFA chacun, concernent plusieurs catégories à savoir la Presse écrite et en Ligne, remportée par le journal ‘’L’Eclosion ; la catégorie Radio, remportée par la Voix du Sahel ; la catégorie Télévision, remportée par la télévision nationale Télé Sahel. Etc. Peu après les remises des prix, les officiels ont visité les standsinstallés au niveau de la maison presse afin de s’enquérir des efforts des vaillants acteurs de la presse et les encourager.
Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)