
Nous sommes en octobre, un mois dédié à une campagne mondiale de sensibilisation, en particulier des femmes, pour le dépistage du cancer du sein, d’où l’appellation de ‘’Octobre rose’’.
Le cancer est aujourd’hui, l’une des maladies les plus dangereuses. A sa seule évocation, le patient se sent condamné (à mort). Cette maladie tue beaucoup, parce que la prise en charge est longue, difficile et très coûteuse. En 2022, on estime à 9,7 millions les décès dus aux cancers. Malheureusement, son incidence ne fait que croître. En effet, certaines statistiques font état d’une augmentation de 74 % de l’incidence du cancer entre 1990 et 2023. Et, d’ici 2050, le nombre de cas devrait atteindre 35 millions de personnes.
Notre pays, le Niger, n’est pas épargné. D’après l’AIEA, plus de 11 000 nouveaux cas et plus de 8 800 décès liés à cette maladie ont été signalés en 2022 au Niger.
Face à ce péril, l’un des moyens à notre disposition est la prévention. Pour le cancer, la prévention passe nécessairement par le dépistage précoce et l’évitement des facteurs de risques. L’adage selon lequel ‘’Mieux vaut prévenir que guérir’’ n’a jamais été aussi vrai que dans le cas du cancer. En effet, si la guérison est très difficile et onéreuse, pour certains cancers la prévention est très bénéfique. Ainsi, apprend-on, un cancer de sein détecté très tôt guérit dans plus de 90% des cas.
C’est pourquoi, nous devons tous nous mobiliser pendant ce mois d’octobre rose pour prêcher la bonne parole, pour passer le message. Nous devons parler autour de nous, sensibiliser nos mères, nous sœurs, nos épouses et toutes les femmes à aller se faire dépister. Ce d’autant que le dépistage est gratuit dans les structures publiques, sans compter les opportunités qu’offrent certaines instutitions à l’occasion du mois d’octobre rose.
Outre le dépistage, la prévention des cancers passe par l’évitement des facteurs de risques. Selon les spécialistes ces facteurs de risques comprennent des facteurs comportementaux (tabagisme, alcoolisme, alimentation déséquilibrée, manque d’activités physiques, exposition au soleil); des facteurs environnementaux (exposition aux radiations, à certains produits chimiques, pollution de l’air) et des facteurs biologiques (âge, certains changements génétiques héréditaires, infections VPH).
Si les facteurs biologiques sont impossibles à éviter, il n’en est pas de même pour les facteurs comportementaux et même environnementaux face auxquels nous avons la possibilité et la capacité d’agir individuellement ou collectivement.
En ce mois d’octobre rose, il est aussi opportun de rappeler les efforts de l’Etat du Niger dans la prise en charge du cancer. En effet, depuis 2007, l’Etat assure la prise en charge gratuite des cancers féminins (sein et col de l’utérus). Pour ce faire, le gouvernement a créé des structures spécialisées à l’image des Centres Mère Enfant présents dans les chefs-lieux des huit régions du pays, mais aussi et surtout le Centre National de Lutte contre le Cancer (CNLC). Ce dernier est doté de technologies pointes utilisées dans le traitement du cancer comme le LINAC, la chimio et la radiothérapie, et très bientôt le TEPSCAN.
Enfin, c’est le lieu d’appeler les bonnes volontés à nouer des partenariats avec ces structures spécialisées pour contribuer à la prise en charge des cancers. En effet, les personnes atteintes de cette terrible maladie n’ont pas les mêmes revenus. En soutenant ces structures spécialisées et en accompagnant les efforts de l’Etat, on contribue à offrir au plus grand nombre de nos concitoyens l’accès à une prise en charge adéquate.
Siradji Sanda (ONEP)