Plusieurs acteurs intervenant dans la chaine pénale participent à un atelier de réflexion de deux jours sur le thème de l’accès des femmes et des enfants au service public de la justice. Cet atelier dont les résultats permettront de servir la frange vulnérable de la société que constituent les femmes et les enfants, se tient grâce à un financement de la mission civile de l’Union Européenne au Niger (EUCAP-Sahel Niger) et la collaboration de l’association ADEPE-F/Espoir. La cérémonie officielle d’ouverture des travaux a été présidée hier par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Dr Hassan Boubakar, en présence de Colonel Henri Gomez, chef des opérations d’EUCAP-Sahel Niger.
Dans son intervention, le ministre de la Justice a déclaré que l’atelier de réflexion cadre «parfaitement» avec les engagements des autorités nigériennes. Il a rappelé que, dans sa Déclaration de politique générale du
gouvernement, le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou soutenait déjà que la justice, l’équité et les droits humains constituent un pilier fondamental pour la construction de l’Etat de droit et la consolidation des institutions démocratiques et républicaines.
«En effet, l’accès à la justice est essentiel pour le respect des droits humains et des libertés fondamentales. Il suppose que le pouvoir judiciaire puisse garantir à toute personne qui le désire d’accéder facilement aux procédures judiciaires, de se faire entendre, de se défendre ou de se faire délivrer tout acte qu’elle est en droit d’obtenir», a-t-il dit. Pour le ministre de la Justice, l’effectivité de l’accès du citoyen au service public de la Justice constitue donc le meilleur gage d’efficacité et de crédibilité du pouvoir judiciaire dans sa fonction de protection des droits humains, ainsi que dans son rôle de gardien des libertés individuelles et collectives.
Pour sa part, le chef des opérations de la mission EUCAP-Sahel Niger, le Col Henri Gomez, a souligné que le mandat de la mission civile de l’Union Européenne consiste justement au renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité. Pour lui, cet atelier permettra de faire l’état des lieux sur l’accessibilité de la justice aux couches vulnérables de la population «afin de faire ressortir les forces et les faiblesses des mécanismes mis en place, de suggérer aux pouvoirs publics des mécanismes plus appropriés pour améliorer cette accessibilité».
Comme conditions préalables à l’effectivité de l’accès à la justice, Col Henri Gomez cite la capacité et la volonté du système judiciaire de servir les justiciables, un cadre juridique connu et compris par tous qui protège les droits des citoyens et des frais de justice raisonnables, de même que la disponibilité et l’accessibilité d’un avocat-conseil, la confiance des citoyens en la justice et l’application équitable et efficace des lois. La problématique de l’accès à la justice, poursuit-il, reste au cœur des débats sur le dysfonctionnement et les enjeux des reformes en Afrique et au Niger en particulier où la question «est débattue au quotidien, ce qui permet de constater des améliorations progressives».
A travers son chef des opérations, la mission EUCAP-Sahel a salué «le courage et la détermination» de l’Association pour la défense et la protection de l’enfant et de la femme (ADEPE-F/Espoir) pour ses actions qui visent à défendre et à assister juridiquement et judiciairement les femmes et les enfants en détresse au Niger. Le Colonel Henri Gomez a précisé également que, dans le cadre de la mise en œuvre de son mandat, la mission EUCAP-Sahel Niger travaille avec les organisations de la société civile, surtout «dans le cadre du renforcement du climat de confiance entre les forces de sécurité et la population».
Souleymane Yahaya(onep)