Du 14 au 16 février prochain, le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat organisera à Iférouane dans la région d’Agadez le festival de l’Aïr, parlez-nous un peu de cet événement ?
Le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat va organiser en collaboration avec le comité intercommunal chargé de la question, le festival de l’Aïr, une manifestation culturelle et touristique qui est instituée depuis 2001. Nous sommes donc aujourd’hui à la 15ème édition, évidement il y a eu quelques petites perturbations qui ont fait que nous n’avons pas pu maintenir le rythme pour que ça soit fait chaque année à cause des questions sécuritaires dans la zone à un certain moment. Malgré tout, les différents acteurs ont maintenu le cap pour continuer autant que possible à entretenir l’événement ce qui fait que cette année nous sommes à la quinzième édition. Nous allons organiser le festival de l’Aïr et essayer de faire en sorte que nous mettons de notre côté tous les atouts pour que cette manifestation se déroule normalement comme il a été depuis plusieurs années. En effet, depuis 2014 le festival s’est tenu régulièrement sans aucun problème de façon ininterrompue et nous allons continuer de faire en sorte que cette année encore cet événement se tienne avec beaucoup plus de détermination, beaucoup plus d’engagements au niveau des autorités, parce que depuis plusieurs années ça a pris une grande ampleur.
Monsieur le ministre, quels sont les objectifs visés à travers cette initiative ?
Cet événement procède de la création des conditions de dialogue permanent avec la population, un cadre d’échange extrêmement important autour duquel on fait la promotion de la paix, les populations accèdent à différents services notamment social, économique et sanitaire. Il y a des audiences foraines de santé qui s’opèrent à cette occasion, les sensibilisations sur beaucoup d’autres domaines notamment les enregistrements de naissance. Sur le plan économique, il y a des foires agropastorales et artisanales qui sont organisées, ce qui permet aux populations de faire des affaires. Au-delà il y a des activités touristiques et culturelles qui sont organisées pour faire la promotion de ces deux secteurs. Ce festival permet également à notre Etat de créer les conditions de promotion de la culture, du tourisme et surtout de la paix. Il a toujours été un cadre idéal pour la promotion de la paix. Toutes les éditions qui se sont succédées ont constitué un cadre autour duquel il y a eu des échanges sur la promotion de la paix et du développement. Le thème choisi cette année est ‘’Tourisme, facteur de paix et de développement’’, cela dit nous voulons renforcer au niveau de la population le sentiment du devoir, de contribuer à la promotion de la paix. Dans l’Aïr en particulier, les populations sont aujourd’hui très engagées dans ce cadre-là et pratiquement c’est elles-mêmes qui contribuent à ce que la sécurité soit installée dans ces zones. Cette occasion est aussi mise à profit pour rappeler à ces dernières l’importance de la paix et l’obligation qu’ils ont en tant que citoyens de contribuer à cet effort que le gouvernement est en train de déployer pour leur propre sécurité afin de créer les conditions de développement de notre pays.
Quelle est, Monsieur le ministre, la particularité de cette 15ème édition ?
Cette édition se tient dans une période particulière, compte tenu de tous les événements que notre pays a connus, notamment des évènements tragiques d’Inatès et de Shinagodar qui ont endeuillé plusieurs familles. Ces événements ont beaucoup marqué le Niger et de façon globale toutes les activités de ce genre, mais nous pensons qu’il ne faut pas baisser les bras, nous avons l’obligation de continuer à mener correctement nos activités autant que possible, c’est pour cela nous avons décidé au niveau du Gouvernement que le festival et toutes autres activités prévues dans le cadre de la promotion de la culture et du tourisme puisse se tenir, sauf cas de force majeure. La particularité de cette édition est qu’on va certainement rappeler les œuvres des grandes sommités culturelles en l’occurrence la cantatrice Adjo et le musicien Abdallah Oumbadougou qui nous ont quitté récemment. Sont attendues aussi des fortes délégations algérienne, malienne libyenne et même tchadienne, sans parler des touristes qui veulent toujours venir à cet événement.
le ministre quelles sont les festivités prévues à cet effet ?
Comme toujours nous avons plusieurs compétitions sur le plan culturel, qui concernent notamment le tendé dansé, tendé de chameaux, le concours des chameaux les mieux harnachés, le concours de beauté et même sur le plan vestimentaire qui sont prévus. Il y a également des courses des chameaux qui seront organisées, c’est aussi un secteur qui est extrêmement important,car, le chameau est vraiment un animal phare chez les Touaregs. Le chameau rend beaucoup de services à la communauté, ce qui fait de lui un animal emblématique dans la zone, et qu’on essaie de valoriser au cours de ce festival à travers non seulement la fantasia mais aussi des courses à l’intention de tous les professionnels qui sont aujourd’hui en train de se développer. Aussi, une excursion touristique est organisée à l’intention de tous nos invités de marque, ce qui permettra à tous les visiteurs qui le souhaitent de découvrir l’Aïr et le Ténéré, les merveilles que nous avons sur ce plan et indépendamment de cela nous avons plusieurs projets et Associations de développement qui organisent des séances de sensibilisation sur les questions de développement et apportent en même temps des appuis à ces populations. Donc c’est un ensemble d’activités qui se dérouleront sur trois jours et qui permettront aux populations de communier et d’échanger sur tous les plans.
Ce festival est-il élargi aux autres régions du Niger?
Il est ouvert à toutes les communautés, tous les nigériens participent au festival de l’Aïr, initialement c’est une activité qui est organisée par un comité qui est constitué d’environ 11 communes de l’Aïr, mais depuis un certain temps il a un caractère pratiquement national puisque toutes les régions y participent. Il est donc très important de créer les conditions de son développement, c’est pour cela que le gouvernement déploie tous les efforts pour que ce festival puisse se tenir dans de très bonnes conditions. Chaque année nous avons un défi et l’obligation de faire mieux que ce qu’on a fait l’année précédente. C’est un événement qui permet a beaucoup de nigériens de découvrir l’Aïr, ils effectuent le déplacement des autres régions et ça procède du développement de la promotion du tourisme interne qui aujourd’hui est très peu développé chez nous.
Monsieur le ministre quel est l’apport de cet événement pour la région ?
Comme je l’ai dit plus haut, Iférouane devient un centre d’intérêt où les gens font des affaires, les éleveurs vendent des animaux, les agriculteurs et artisans vendent des produits, les commerçants, les acheteurs chacun trouve son compte. Sur le plan social, les populations accèdent à des services dans ce domaine ; des activités dans le domaine de la citoyenneté, l’enregistrement des naissances est important pour un pays comme le notre. Or, la majeure partie de nos populations qui vivant dans des villages éloignés ne sont pas enregistrées à la naissance, on leur donne donc l’occasion à travers des audiences foraines qui sont organisées d’accéder à des pièces d’état civil ; puis les activités culturelles qui sont récréatives pour les gens et en même temps, ça nous permet de promouvoir notre culture, nos produits touristiques et c’est à travers ces genres d’événements qu’on peut mobiliser des visiteurs étrangers pour découvrir nos réalités culturelles et touristiques. Des occasions comme ça peuvent permettre de passer beaucoup de messages dans le cadre de la renaissance culturelle qui est un aspect très important du Programme de Renaissance du Président Issoufou Mahamadou car, il s’agit de sensibiliser la population sur un changement de comportement afin de mieux nous inscrire dans la perspective de développement
Monsieur le ministre quel appel lancez vous à l’endroit des Nigériens ?
J’invite tous les nigériens à participer à ce festival de l’Aïr, c’est une occasion toute donnée de découvrir nos réalités socioculturelles et en même temps de contribuer à l’effort d’unité nationale, c’est vraiment un cadre idéal de promotion de l’unité nationale, du tourisme interne et je pense que c’est très important pour les nigériens de pouvoir se retrouver, échanger et se découvrir les uns des autres.
Réalisée par Aïchatou Hamma Wakasso(onep)