Je voudrais souhaiter la chaleureuse bienvenue à tous les participants à la présente rencontre. Le Niger se réjouit d’accueillir les éminents acteurs et experts du Barreau et de la Justice, pour des réflexions sur des sujets d’intérêt pour le continent africain. Je tiens à relever et à saluer la présence de Son Excellence Monsieur Goodluck Jonathan, ancien Président de la République Fédérale du Nigéria, celle de Son Excellence Monsieur Ernest Bai Koroma, ancien Président de la République de Sierra Leone et enfin, de Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou du Niger.
Leur présence parmi nous témoigne de leur attachement à la démocratie et à la justice dans nos pays et à son corollaire, la promotion de la bonne gouvernance. Je note que la présente édition de votre conférence se penchera sur le thème de la bonne gouvernance comme facteur d’atténuation des conflits armés en Afrique et notamment sur le rôle et la contribution des Barreaux dans la bonne gouvernance. C’est assurément un sujet important dont les conclusions contribueront, je n’en doute pas, à l’adoption de politiques publiques marquées au sceau de la bonne gouvernance.
Mesdames et Messieurs,
La solution aux différentes crises qui obèrent les efforts de développement économique et social de nos Etats passe par l’instauration de démocraties solides, dynamiques, fondées sur des textes non malléables à souhait. La bonne gouvernance qui est une exigence démocratique nous commande d’œuvrer inlassablement pour le renforcement des institutions républicaines.
Les carences en matière de gouvernance sont génératrices de crises et conflits. Or, la bonne gouvernance c’est avant tout une justice pour tous, rendue dans la célérité, l’efficacité, la transparence et l’équité. C’est conscient de cette réalité que j’ai inscrit au cœur de mon engagement politique la lutte contre l’impunité et la corruption comme moyens de renforcement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit au Niger. Dans notre démarche, les barreaux jouent un rôle important dans l’édification de l’Etat de droit à travers le renforcement de l’appareil judiciaire, dans toutes ses composantes. C’est pourquoi, lors de ma rencontre récente avec les avocats, je leur ai indiqué toute l’importance que j’accorde à leurs activités pour combattre la corruption, l’impunité et le déni de justice, afin de contribuer au renforcement de l’Etat de droit.
A l’heure où certains pays africains sont confrontés à l’insécurité, au terrorisme et aux violations des droits humains même inaliénables, une réflexion approfondie des professionnels est opportune et mérite d’être saluée et encouragée. C’est le sens de ma présence à vos côtés ce matin. Je ne doute point que vos échanges déboucheront sur des mesures et recommandations pour la prévention et la gestion des crises en Afrique.
Je saisis l’occasion de vos présentes assises pour exhorter fortement les juges, les avocats, les huissiers, les greffiers, bref tous les acteurs et animateurs de l’appareil judiciaire au Niger et en Afrique, au respect scrupuleux des textes et procédures et à résister aux tentations et autres dérives qui déshonorent leurs différentes professions. A cet égard, je partage cette réflexion du grand penseur chinois, Confucius qui disait:
«L’homme de bien situe la justice au-dessus de tout. Un homme de bien qui a la bravoure, mais qui ignore la justice sera un rebelle. L’homme médiocre qui a la bravoure mais qui ignore la justice, sera un brigand.».
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Après 60 ans d’indépendance, le Niger a vécu sa première alternance démocratique avec une passation pacifique de pouvoir entre deux Présidents de la République élus au suffrage universel.
Jusqu’au 2 avril passé, cette perspective qui semblait si naturelle dans d’autres pays, relevait encore de la gageure pour le Niger. Fort opportunément, le Niger s’est engagé, sous les impulsions clairvoyantes notamment du Président Issoufou Mahamadou, dans le sens d’une démocratie véritable, fondée sur l’alternance, avec des institutions fortes et fonctionnelles.
C’est assurément pour saluer ses conviction politiques et son attachement exemplaire aux valeurs de la démocratie, qu’il a été retenu lauréat 2020 du Prix MO IBRAHIM de la bonne gouvernance.
Aussi, j’approuve et salue la décision du Comité Exécutif de votre Association de distinguer des anciens Chefs d’Etat africains pour leur leadership en matière de bonne gouvernance, à l’occasion de cette conférence. Je félicite vivement les nominés que sont les Présidents Ernest BaïKoroma, Goodluck Jonathan et Issoufou Mahamadou.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Les thèmes qui seront abordés au cours de cette conférence, notamment ceux relatifs à l’accès à la justice, aux irrégularités électorales, à la lutte contre le terrorisme, aux défis de l’immigration illégale et à la criminalité transnationale organisée sont très importants. En effet, ils touchent à des questions essentielles qui figurent au rang des priorités de mon programme politique. Je serai par conséquent attentif aux conclusions de votre conférence. Le gouvernement nigérien reste à votre écoute pour toutes les dispositions utiles à prendre pour la réussite de vos programmes pour la paix et la bonne gouvernance en Afrique.
Je déclare ouverts les travaux de la conférence annuelle de l’Association des Barreaux Africains, en félicitant le Comité Exécutif et tous les autres organisateurs.
Je vous remercie de votre attention.