Mesdames et Messieurs
Je tiens à saluer et à féliciter la commission de l’union africaine et tous les participants à cette conférence et en particulier les hauts responsables d’Afrieximbank et d’AeTrade.
Il y a de cela un an, nous avons procédé au lancement officiel de la phase opérationnelle de la Zone de Libre Echange Africaine (ZLECAf) lors de la tenue à Niamey, le 7 juillet 2019, du 12ème Sommet Extraordinaire de l’Union Africaine. La commémoration de la journée de l’intégration africaine, le 7 juillet de chaque année, est l’une des principales décisions de ce sommet. Nous organisons aujourd’hui la première édition de cet important évènement.
En ma qualité de Champion de l’Union Africaine pour la ZLECAf, je tiens à remercier tous mes homologues chefs d’Etat et de Gouvernement africains pour leur confiance, et à féliciter les peuples africains dont les représentants ont massivement ratifié l’Accord portant création de la ZLECAf, en un temps record, marquant ainsi la volonté commune d’aller de l’avant dans la construction d’un marché unique africain solide et compétitif.
Je voudrais en ce jour si symbolique, exprimer toutes mes félicitations à mes concitoyens africains du continent et de la diaspora. Je ne doute pas qu’ils partagent et apprécient ce sur quoi nous travaillons pour construire un continent intégré et prospère. Je voudrais également exprimer toute ma gratitude à toutes les générations de panafricanistes, depuis celle de Dubois jusqu’à la nôtre, dont le combat a conduit à la création de notre organisation commune et à son évolution.
Le progrès social, politique, économique et culturel ainsi que l’émancipation totale de notre continent dépendent de notre unité. Le chemin de l’intégration est long. Des étapes importantes ont déjà été parcourues avec notamment le plan d’action de Lagos, le traité d’Abuja ainsi que la Zone de Libre Échange Continentale Africaine, l’un des projets phares de l’Agenda 2063 qui définit l’Afrique que nous voulons : une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène internationale. »
Dans le cadre de l’accélération de la ZLECAf, 2018 et 2019 ont été les années charnières avec la conclusion et la signature le 28 Mars 2018 à Kigali, de l’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine et trois de ses protocoles, le dépôt du nombre requis de ratifications nécessaire pour l’entrée en vigueur du Protocole le 30 Mai 2019 et le lancement officiel de la phase opérationnelle de la ZLECAf le 7 juillet 2019 à Niamey. Nous pouvons fièrement dire que nous avons donné naissance à une nouvelle institution dont le Secrétariat, sis à Accra, au Ghana, est désormais opérationnel. Nous nous acheminons donc vers la réalisation de notre vision d’un marché intégré africain.
Il nous reste encore d’autres étapes à franchir. Nos négociateurs et nos ministres chargés du commerce s’attèlent à finaliser le reste des protocoles indispensables au démarrage des échanges. L’année 2021 sera une année cruciale et malgré la COVID 19 elle verra le démarrage effectif des échanges. Je voudrais ici saluer l’initiative menée par le Groupe AeTrade, de la Diaspora Africaine, qui fournit une solution clé en main basée sur la technologie pour permettre à toutes les micros, petites et moyennes entreprises de commercer à travers le continent. Cette solution va contribuer à coup sûr à la réalisation des objectifs de la ZLECAf.
La ZLECAf n’est pas un projet isolé. Elle constitue avec les autres programmes de l’agenda 2063 un tout cohérent, c’est le cas :
-Du programme détaillé de développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA) ;
-Du programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA),
-Du Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA),
-De la vision Minière Africaine (VMA) ;
-Du plan d’action pour l’intensification du commerce intra-africain (BIAT).
La mise en œuvre de tous ces plans et programmes permettra de booster la croissance économique du continent et de créer des emplois notamment pour les jeunes dont 10 à 12 millions arrivent chaque année sur le marché du travail. C’est la seule voie qui nous permettra d’exploiter la structure démographique du continent, notamment de transformer son actif démographique en dividende économique.
S’agissant de l’industrialisation, le prochain Sommet de l’Union Africaine sur l’industrialisation et la diversification économique arrive au bon moment. Il nous offre l’occasion idoine d’approfondir le plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique. L’Afrique doit cesser d’être un simple réservoir de matières premières. C’est en effet ce statut, joint à l’échange inégal, qui est la source de sa pauvreté. Elle doit s’atteler au développement des chaînes de valeurs dans tous les secteurs. Dans cette optique, je souhaite que toutes les parties prenantes, les industriels, y compris les femmes et les jeunes ; les centres de recherches appliquées ; les gouvernements africains et les partenaires au développement, se mobilisent. En fin de compte, la diversification économique ne sera possible que lorsque les secteurs public et privé travaillent ensemble, main dans la main, les yeux tournés vers les mêmes objectifs. Cela est indispensable pour la relance des économies africaines face à la récession économique, conséquence de la crise sanitaire provoquée par la COVID-19.
La pandémie de la Covid-19 est une occasion supplémentaire de réfléchir à la façon dont l’Afrique accélérera sa transformation économique dans la droite ligne des objectifs de l’agenda 2063. L’Afrique doit s’en saisir pour apporter une contribution forte à la définition et à la mise en place d’un nouvel ordre politique et économique mondial. Elle doit saisir la science et l’innovation comme leviers de choix pour réaliser ses objectifs. Elle doit renforcer son engagement en faveur d’une industrialisation et d’un développement inclusifs, qui mettraient en avant la créativité, l’énergie et les compétences des femmes et des jeunes. Dans cette optique, je voudrais relever pour m’en féliciter, l’Initiative de la Commission de l’Union Africaine visant à créer cent mille PME et un million d’emplois d’ici 2023. Je voudrais également saluer les autres initiatives de la Commission de l’Union Africaine, de son Agence de Développement et des partenaires et autres parties prenantes qui contribuent déjà à cette importante initiative. Je note aussi avec satisfaction le partenariat de la Commission avec la Banque Afrique de Développement (BAD) et la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) dans le cadre de l’initiative AFAWA (Affirmative Finance Action for Women in Africa) pour l’accès des femmes aux financements en Afrique.
Je suis à cet égard heureux de constater que l’intégration de la jeunesse dans tous les aspects de notre Union progresse de manière satisfaisante. Je voudrais saluer le partenariat avec le Groupe AeTrade pour soutenir 150 jeunes start-ups africaines pour assister à la deuxième édition de la foire commerciale intra-africaine prévue en Septembre 2021 à Kigali, au Rwanda. Il s’agit, là d’un exemple de partenariat secteur public-secteur privé africain au niveau continental, que nous encourageons. Nous espérons que cet exemple va inspirer d’autres acteurs et personnes de bonne volonté à rejoindre l’initiative afin qu’au bout du compte, nous ayons un programme de développement continental d’appui à la dynamique des jeunes pour favoriser l’émergence de la prochaine génération d’entreprises, y compris des multinationales africaines. Ils seront les investisseurs providentiels et les investisseurs en capital-risque de demain.
Mesdames et Messieurs
Sur ce, je déclare ouvert le concours de l’Union Africaine pour l’émergence de jeunes entrepreneurs que j’encourage à persévérer dans un esprit de créativité. Je les encourage à faire acte de candidature pour conquérir l’une des 150 places disponibles à la foire intra-Africaine de 2021 à Kigali, au Rwanda.
Vive la Journée de l’Intégration Africaine !
Vive l’Afrique intégrée, prospère et pacifique !
Je vous remercie ! ».
ONEP