Le Ministre d’Etat, Ministre du Pétrole Monsieur Foumakoye Gado, a présidé le mardi 30 juillet 2020, la cérémonie officielle d’installation du Comité interministériel chargé de l’élaboration de l’avant-projet de loi sur le contenu local dans les industries pétrolières. Cette cérémonie a eu lieu dans les locaux de la Direction Générale des Hydrocarbures en présence des Secrétaires Généraux du ministère du Pétrole, du Directeur Général des Hydrocarbures, des membres dudit comité, des Directeurs Centraux et cadres techniques des Ministères concernés.
Dans son allocution à cette occasion, le Ministre d’Etat, Ministre du Pétrole a d’abord rappelé que le Niger est entré en 2011 dans le cercle des pays producteurs et raffineurs de pétrole avec la mise en exploitation de trois gisements Goumeri, Sokor et Agadi dans le bloc Agadem et la construction de la raffinerie de Zinder (SORAZ) avec une capacité d’exploitation de 20.000 barils par jour. M. Foumakoye Gadoa ensuite rappelé le lancement officiel le 17 Septembre 2019 à Koulélé des travaux des infrastructures de surface de la Grande Autorisation Exclusive d’Exploitation (dite Grande AEE) et de la construction du pipeline export, par le Président de la République, Chef de l’Etat SE. Issoufou Mahamadou.
Ce projet intégré, a-t-il poursuivi, coûtera environ 3223,97 millions de dollars soit 1934 milliards de FCFA pour les travaux d’installations de surface et des forages, et environ 2,2 millions de dollars soit 1320 milliards de FCFA pour la construction du pipeline export. Du fait de ce volume important d’investissements jamais réalisés au Niger, la priorité du Gouvernement réside dans la nécessité de l’optimisation des revenus pétroliers tirés par le tissu économique du pays. «C’est pourquoi il est important de développer le Contenu Local nigérien pour permettre au Niger d’en tirer les bénéfices économiques. Par contenu local il faut entendre la valeur retenue par le tissu économique national dans la valeur créée par l’industrie pétrolière», a déclaré le Ministre d’Etat.
En plus, des ressources tirées par des taxes de droit commun et celles issus du pétrole, a ajouté le Ministre d’Etat, il a été exigé aux investisseurs étrangers l’utilisation d’une certaine proportion de ressources locales pour la production des biens ou de prestations de services. Ces exigences sont entre autres l’appropriation locale, les transferts de compétences et de technologies, l’emploi et l’approvisionnement. En effet, souligne le ministre Foumakoye Gado, il a été constaté à travers des études que jusqu’ici la part du marché des prestataires nigériens dans l’industrie pétrolière est d’environ six (6) à huit (8) fois moins développée que le contenu local dans les autres industries extractives et il est deux (2) fois moins développé que le contenu local moyen des industries pétrolières en Afrique.
Selon les explications du ministre d’Etat en charge du Pétrole, les entreprises nigériennes et leurs représentants notamment la Chambre de commerce et d’industries du Niger n’ont pas accès aux opportunités de marchés dans le secteur pétrolier en amont du fait de leur manque d’expériences et de compétences dans ce secteur. C’est ainsi que les marchés de sous-traitances sont principalement couverts par des entreprises étrangères affectant du coup le développement du contenu local. «Pour y remédier, nous avons intérêt à élaborer une loi sur le contenu local afin d’encadrer tout le processus de recrutement, de transfert de compétences, de fourniture des biens et services», a précisé le Ministre Foumakoye Gado.
Pour rappel dans le code pétrolier de 2017, les obligations de contenu local sont prescrites dans l’amont pétrolier à travers trois mécanismes (préférence accordée aux fournisseurs et sous-traitants nigériens dans le cadre des opérations pétrolières ; exonérations douanières sur les importations limitées aux produits non disponibles sur le marché local ; obligation des sociétés pétrolières à former et à recruter le personnel nigérien dans l’objectif de la nigérisation des postes au bout de 10 ans de production). Toutes ces obligations précitées doivent être valorisées à travers un cadre afin de les rendre contraignantes. C’est dans cette optique que le Ministre d’Etat a exhorté les membres du comité à lui fournir un travail de qualité à l’issue de leur travaux.
Aichatou Illou DAID/RP/MP