La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) a organisé hier, mercredi 15 mai 2024 à Niamey, un atelier de formation sur la Problématique de la Lutte contre le Blanchiment des Capitaux, du Financement du Terrorisme et de Prolifération (LBC/FT/P), à l’attention des autorités de poursuite, d’instruction et de jugement. Il s’agit, à travers cette rencontre, de renforcer les capacités des magistrats en matière d’investigation financière en général et de traitement des dossiers relatifs à la criminalité financière en particulier. C’est le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, M. Alio Daouda qui a présidé la cérémonie d’ouverture dudit atelier.
Durant deux jours, les participants auront à échanger sur le cadre juridique et institutionnel de la LBC/FT/P au Niger, les fondements normatifs internationaux en matière de LBC/FT/P, les concepts de LBC/FT/P et comparatif conceptuel, l’enquête, la répression et la coopération internationale en matière de LBC/FT/P.
A l’ouverture des travaux, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a rappelé que le phénomène de blanchiment des capitaux, de financement du terrorisme et de la prolifération est une forme de criminalité qui représente aujourd’hui une menace pour la stabilité et la paix dans le monde, aussi bien en termes de sécurité intérieure que de stabilité économique et financière de nos Etas. « Nos pays, a-t-il indiqué, connaissent aujourd’hui un afflux de plus en plus important d’argent d’origine criminelle, favorisant ainsi le financement et le développement des réseaux terroristes, comme en témoignent, les actes terroristes qui secouent actuellement notre sous-région en général, et notre pays en particulier ». Il y a donc urgence et nécessité « de prendre les mesures qui s’imposent et de mettre en place des dispositifs efficaces et adaptés pour répondre énergiquement à ceux qui veulent utiliser nos territoires et nos systèmes financiers pour accomplir leurs desseins criminels », a martelé le ministre Alio Daouda.
Pour sa part, le Secrétaire général du Ministère de l’Economie et des Finances, M. Alio Daouda a précisé que ce fléau a des effets négatifs sur l’économie et le bien-être social d’une nation. Il altère les relations inter-entreprises, accroit les risques des institutions financières, nuit à la conduite de la politique économique et financière et porte une grave atteinte à la réputation du pays et le rend vulnérable au développement d’activités criminelles. « Notre sous-région connait une recrudescence des actes terroristes perpétrés par des groupes criminels dont le financement provient généralement des trafics illicites de toute sorte », a-t-il fait savoir.
C’est pourquoi, a ajouté le SG du Ministère des Finances, des moyens importants ont été mis à la disposition des Forces Armées et des structures en charge de la lutte contre ce fléau. « S’agissant particulièrement de la LBC/FT, notre pays, à l’instar de la communauté internationale, s’est doté d’un dispositif juridique et d’une structure en charge de lutte contre ce fléau, la CENTIF», a-t-il dit. Le Secéraire Général du ministère des Finances a en outre indiqué que l’efficacité d’un tel dispositif dépend fortement de l’implication de tous les acteurs concernés dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. « C’est pourquoi, en vue de prendre en charge toute cette problématique, le Niger s’est doté d’un document de Stratégie Nationale de LBC/FT 2022-2024, adopté par le gouvernement », a-t-il souligné.
Quant au président de la CENTIF, M. Mahamadou Harouna, il a expliqué dans ses propos que de la qualité de la coopération entre toutes les structures de LBC/FT au Niger dépendent du résultat engrangé et des succès enregistrés dans cette lutte. « C’est pourquoi, nous nous devons de redoubler plus d’efforts pour asseoir un mécanisme de coopération efficace », a-t-il conclu.
Farida Ibrahim Assoumane (ONEP)