Le président de la commission nationale des droits humains (CNDH) M. El hadj Maty Moussa a procédé mercredi dernier à l’ouverture officielle de l’atelier de restitution des résultats de la mission d’investigation sur les pratiques esclavagistes dans les régions de Tahoua et Tillabéri. Cet atelier fait suite à des missions terrains sur les pratiques esclavagistes effectuées dans les régions de Tillabéri et Tahoua respectivement du 4 au 14 Août et du 7 au 15 Août 2021.Ainsi, il a pour objectif entre autres de partager avec les participants des informations sur la mission conjointe effectuée par la CNDH et l’association Timidria , de discuter sur les causes liées à la survivance de l’esclavage et de rechercher des pistes de solutions pour mieux lutter contre ce phénomene. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du représentant de l’organisation internationale de droit du développement ( IDLO) M. Alhousseinou Moctar ainsi que le directeur mondial de la même structure M. Friedrich.
Dans son mot d’ouverture, le président de la CNDH El hadj Maty Moussa a indiqué que dans son dernier rapport annuel sur la situation des droits humains au Niger, la CNDH a relevé les progrès significatifs enregistrés par le Niger dans la lutte contre l’esclavage. En effet, le Niger avait déjà initié en 1999 des mesures visant à améliorer son cadre juridique national en rapport avec les pratiques esclavagistes. Ainsi, la commission des réformes des textes du ministère de la justice avait examiné la question de l’esclavage et proposé sa prise en compte au sein du code pénal d’où la modification et l’adoption en mai 2003 de la loi n°61-027 du 15 juillet 1961 portant institution du code pénal pour prévoir et réprimer sévèrement l’infraction d’esclavage. En outre, le 25 septembre 2020, le gouvernement de la République du Niger prenait un décret portant institution d’une journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes et l’esclavage.
Malgré ce dispositif juridique et politique, force est de constater que le phénomène de l’esclavage semble persister encore dans certaines zones du Niger. Cela pour bien de raisons. Mais a souligné le président de la CNDH, seuls les efforts conjoints et la synergie d’actions permettra d’arriver à bout de ce phénomène.
Relativement aux missions de terrain effectuées dans les régions de Tillabéri et
Tahoua, il a souligné qu’elles ont parcouru plusieurs départements, communes et villages des régions précités avec pour objectif principal de rechercher et d’établir d’éventuel cas de violation de droits humains liées aux pratiques esclavagistes. Et cela, en dépit du dispositif juridique relatif à la lutte contre ce phénomène. En effet, Il s’agit de faire des investigations sur les causes de la persistance de l’esclavage (ou des pratiques analogues) , de recueillir toutes les informations utiles sur des cas de violation des droits humains liées aux pratiques esclavagistes et documenter le rapport avec les témoignages des victimes de la pratique de la cinquième épouse dites’’ wahaya ‘’et où leurs descendants . Terminant ces propos, il a réaffirmé l’engagement de la CNDH à lutter contre ces pratiques rétrogrades. Le représentant d’IDLO Niger M. Alhousseinou Moctar ainsi que son directeur mondial M. Friedrich ont pour leur part formulé le vœu cher que des travaux de restitution des résultats de cette mission, jaillissent des réflexions bénéfiques pour les communautés vulnérables du Niger.
Par Rahila Tagou(onep)