La Haute Autorité pour la Consolidation de la Paix (HACP), en collaboration avec le Centre pour le dialogue humanitaire et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a organisé, les 15 et 16 mars 2024 derniers, un atelier sur le bilan de la gestion de la reddition des ex-combattants des Groupes Armés Non Étatiques (GANEs). Au cours de cette session, les participants ont fait diverses remarques et suggestions. C’est le Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Commissaire Général de Police Abdourahamane Ayouba qui a présidé l’ouverture des travaux en présence de plusieurs membres du gouvernement, de M. Yahaya Adié, Secrétaire général de la Haute Autorité pour la Consolidation de la Paix (HACP), de la cheffe de mission adjointe de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique, Mme Susan N’GARNIM, ainsi que des Gouverneurs des régions de Diffa et de Tillabéri.
A l’ouverture des travaux le Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire a retracé l’histoire de la première reddition des années 1994 à 1996 avec les accords de paix signés avec la rébellion Touareg. « Cette expérience de la gestion des ex-combattants post conflit a été mise à profit pour faire face à la nébuleuse de la Secte Boko Haram dans la région de Diffa qui a connu les premières attaques en 2015 dans les agglomérations de Bosso, Toumour et Diffa », a-t-il indiqué. Le Commissaire Général de Police Abdourahamane Ayouba a ensuite souligné que le Programme National de Reddition Volontaire au Niger est l’un des résultats du travail du comité interministériel chargé de l’élaboration de la Stratégie de sortie de crise de la région de Diffa initié en 2015.
Le Secrétaire Général adjoint du Ministère de l’Intérieur a ensuite rappelé que le gouvernement, soucieux d’un retour à la paix rapide, lança une multitude de programmes dont l’appel à la reddition en juin 2016 à l’endroit des combattants nigériens enrôlés au sein de la secte Boko Haram, le document cadre de prise en charge des repentis de Boko Haram (BH) ; en 2018, le Programme national de prise en charge des personnes associées à BH ayant fait acte de reddition volontaire pour la région de Diffa et enfin le Programme National de Prise en Charge de la Reddition (PNPCR) qui couvre désormais tous les théâtres des opérations. « L’appel à la reddition offre des avantages et des privilèges à tout combattant qui se rendrait de son gré et abandonnant de facto toute violence ou par cet acte réussirait à déjouer des exactions contre les communautés », a-t-il ajouté.
Il a indiqué que cette approche a nécessité la révision du code pénal nigérien et de la loi organique instituant le pôle judiciaire en matière de lutte contre le terrorisme et le banditisme transnational. « Le Niger possède à l’heure actuelle deux centres de réinsertion économique pour les ex-combattants d’une grande capacité » a conclu le secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Commissaire Général de Police Abdourahamane Ayouba.
Pour sa part M. Yahaya Adié, Secrétaire Général de la Haute Autorité Pour la Consolidation de la Paix (HACP) a souligné que cet atelier est initié par les plus hautes autorités après six (6) ans de mise en œuvre du programme de reddition. « En effet, depuis plus d’un quart de siècle, très exactement (28 ans), conformément à son mandat, la HACP, administration de mission rattachée à la Présidence de la République, a été chargée d’entreprendre toute initiative ou action orientée vers la consolidation de la paix, le renforcement de l’unité nationale et le développement économique et social », a indiqué M. Yahaya Adié. Il a rappelé les approches de la HACP dont le dialogue politique permanent de concertation, l’appui à l’administration et à la justice (niveau central et déconcentré), l’appui à la résilience économique des groupes vulnérables, les projets à impacts rapides, travaux HIMO.
Quant à la cheffe de mission adjointe de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique, Mme Susan N’GARNIM, elle a indiqué que les États-Unis et le Niger partagent l’objectif commun de restaurer la paix dans tout le pays.
Moumouni Idrissa Abdoul Aziz (Stagiaire)