
Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Mohamed Bazoum a présidé hier matin la cérémonie d’ouverture de l’atelier Médias et terrorisme au Sahel « analyse et stratégie » organisé par la Fondation Konrad Adenauer Stifung en collaboration avec la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’Investigation (CENEZO).
Cet atelier est un cadre d’échanges sur des thèmes portant entre autres sur l’amélioration de la couverture médiatique de l’actualité concernant le terrorisme et l’insécurité au Sahel ; la coopération des média en matière de couverture des conflits dans la région ; la lutte contre l’utilisation des journalistes et média par les groupes extrémistes ; comprendre les conflits dans la région : acteurs, rivalités et relation Sahel-Maghreb etc.
Pour le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, le Niger est un espace idéal pour organiser une telle rencontre consacrée au rôle des médias dans un contexte de terrorisme, cela pour au moins deux raisons. La première raison dit-il, est que le Niger qui partage ses frontières avec plusieurs foyers d’insécurité, est confronté à des attaques terroristes depuis plusieurs années. M. Mohamed Bazoum a ensuite parlé de la situation que traverse la partie Est du pays notamment la région de Diffa, ainsi que la partie Ouest faisant frontières avec le Mali et le Burkina Faso. « Les assauts des groupes terroristes contre nos populations et les Forces de la défense et de sécurité ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines et des déplacements forcés prolongés des populations locales et des pays voisins», a-t-il précisé.
Parlant de la seconde raison, le ministre d’Etat Mohamed Bazoum a notifié que la liberté de la presse est totale au Niger, ce qui permet aujourd’hui à tout journaliste de pratiquer son métier en toute liberté et indépendance, mais aussi en toute responsabilité. Le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur a par ailleurs relevé que le Niger est l’un des rares pays à avoir adopté, depuis le début des années 2010, une loi portant sur la dépénalisation du délit de presse qui exclut tout emprisonnement de journaliste dans le cadre de l’exercice de sa profession. Toutefois, ajoute-t-il, dans un environnement d’insécurité et de jouissance totale des droits et libertés de la presse, les médias et leurs acteurs ont une lourde responsabilité concernant les contenus et les formats des messages qu’ils diffusent. « Au terme de cette rencontre vous aurez, chers participants, à définir une démarche commune pour travailler ensemble et échanger les informations qui permettront d’informer sainement les populations sans porter préjudice aux systèmes de sécurité de nos Etats» a conclu M. Mohamed Bazoum.
Auparavant, la chargée d’Affaire de l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Niger, Mme Valerie Polydore a indiqué que des médias libres et indépendants représentent une composante essentielle de tout système politique aux ambitions démocratiques. Ils jouent un rôle capital dans la mise en pratique des principes de transparence et de reddition des comptes qui fondent les notions de bonne gouvernance inclusive ou encore de gouvernance démocratique. Selon elle, les médias devront être une source fiable et des diffuseurs d’informations correctes. « Tout cela devient encore plus vrai dans le contexte de sécurité notamment dans la région du Sahel où les pays comme le Niger se retrouvent face aux grands enjeux sécuritaires » a-t-elle déclaré avant de confier qu’une compréhension de la situation est aussi importante qu’une maitrise des outils journalistiques et une coopération entre les collègues, entre les médias pour pouvoir bien conduire une recherche profonde et informer les populations.
Pour sa part, M. Moussa Aksar, membre du bureau exécutif de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’Investigation (CENEZO) a déclaré que «en tant que journalistes, nous sommes engagés à jouer notre partition, en toute responsabilité, et dans le respect du droit du public à l’information ».
Laouali Souleymane(onep)