
L’hégire désignant l’exode, l’année de l’hégire prend ses sources du calendrier hégirien ou calendrier musulman qui est un calendrier lunaire synodique, fondé sur une année de 12 mois lunaire de 29 ou 30 jours chacun. Le jour hégirien commence au coucher du soleil d’un jour solaire et s’achève au même moment le jour solaire suivant. Allah SWT a dit, je cite : « le nombre des mois auprès d’Allah est de douze mois, dont quatre sacrés », sourate Attaoubat « le repentir », verset 36 ; indiquant les nombres des jours du mois. Le prophète Paix et salut sur lui a dit, je cite : « Le mois est comme ceci, et ceci et ceci et cela, dix, dix et neuvième », rapporté par Mouslim (hadith n°2508), c’est-à-dire vingt-neuf ou trente jours.
L’année hégirienne compte 354 ou 355 jours, soit 354 jours 8 heures 48 minutes et 34,52 secondes. Elle est moins que l’année solaire d’environ 11 jours. Le deuxième khalif Oumar Ibn Al-Khattab – qu’Allah l’agrée -est le premier à développer le calendrier hégirien (calendrier islamique), dont le début du comptage de ses dates par les musulmans a débuté symboliquement par l’évènement de l’exode du Prophète Mohammad SAW de La Mecque vers Médine.
L’exode de l’envoyé d’Allah SAW vers Médine a été, et demeure l’un des événements les plus importants de l’histoire de l’Islam, car c’est le début d’une nouvelle ère de la tolérance, de la miséricorde et de l’affection. Le premier jour du nouveau calendrier hégirien initié par khalif Oumar Ibn Al-Khattab à été le premier jour du mois de Muharram de la première année de l’hégire, correspondant au seizième jour de juillet de l’année six cent vingt-deux (622) de l’année Millaya (le calendrier de l’année milésienne est solaire dont l’unité de base est le jour).
L’histoire du calendrier de l’Hégire a débuté à l’époque d’Oumar Ibn Al-Khattab – qu’Allah l’agrée -, quand Abou Moussa – qu’Allah l’agrée – décrit au khalif Qu’ Allah l’agrée- l’importance des dates dans l’histoire, alors Oumar qu’Allah rassembla les gens pour les consulter, dont certains ont proposé : d’antidater le calendrier par « la résurrection », et d’autres : de l’antidater par « la migration ». Ainsi, le khalife Oumar se basant sur les acquis de l’exode, notamment la justice sociale et la victoire de la vérité (l’Islam) sur le mensonge (la mécréance), l’avènement l’hégire a été choisi par consensus. Le choix du premier mois de l’année de l’hégire entre « Ramadan et Muharram » a aussi fait l’objet de suggestions, mais Oumar décréta « le mois de Muharram » qui suit l’évènement du grand Hajj ». Ce qui fut accepté. Après consultation, les musulmans ont convenu de commencer l’histoire islamique à partir de l’année au cours de laquelle le Prophète (sur lui la paix et le salut) a migré de La Mecque à Médine, et a fait du premier jour de l’année hégirienne le premier jour du mois de Muharram, parce que c’est la période du retour des pèlerins, et que la date de l’hégire pour les musulmans est associée aux obligations et aux occasions religieuses, telles que le jeûne, le Hajj et les fêtes ». Le khalife Oumar ibn al-Khatib rendit officiel ce nouveau calendrier dont le premier jour est le 1er muharram 622, correspond pour la plupart des historiens au 16 juillet 622.
L’Achoura ou Ashura (désambiguïsation) est le dixième jour du mois de Mouharram (premier mois) du calendrier hégirien. Il est le jour où Allah SWT a sauvé le Prophète Moussa- Paix et salut sur lui- « Moïse » de Pharaon.
Le jeûne de l’Achoura est une Sunna du Prophète SAW. Il expie les péchés de l’année écoulée. Al-Bukhari (Abou ‘Abd Allah Muhammad ibn Isma’il al-Bukhari -13 Chawwal 194 AH – 1 Chawwal 256 AH) a rapporté qu’Ibn Abbas (Abu al-Abbas Abdullah ibn Abbas ibn Abd al-Muttalib al-Hashemi) a dit, je cite : « Le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) est arrivé à Médine et a trouvé les Juifs jeûnant le jour de l’Achoura, il leur demanda : « Qu’est-ce que c’est ? Ils dirent : « C’est un jour meilleur, dont Allah a délivré les enfants d’Israël de leur ennemi, et Moïse l’a jeûné, et il leur dit : « Je suis plus digne de Moïse que vous, alors il l’a jeûné et a ordonné son jeûne. ».
Mouslim a rapporté dans son Sahih, que le Prophète SAW a dit, je cite : « Le jeûne du jour d’Arafat expie les péchés de l’année précédente et l’année suivante, et le jeûne le jour de l’Achoura expie les péché de l’année précédente. ».
Certes, les traditions et coutumes édictées en Afrique subsaharienne et au Niger en particulier tendent parfois à des comportements tantôt liés à traditions forgées dans la religion, dont l’inter relation est fructueuse dans un sens sociétal du cousinage «CHARRA » qui signifie « balayage de la cours de la maison d’un cousin pendant le mois de Muharram » , le gavage temporaire pour évitement de la faim dans le foyer au début la nouvelle année « TCHIKA TCHIKI » et « BIANOU » évènement culturel vécu lors d’une retraite hors de la citée d’Agadez marquant le nouvel an musulman.
CHEICKH Elh. Oumarou Mahaman Bachir
Ancien Inspecteur des Services au Ministère des Affaires religieuses et de l’Action Humanitaire
Président de l’Alliance des Religieux pour le Développement Socio- Educatif et Sanitaire (ARDSES)
Email : bachirumaru@yahoo.fr