La ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement professionnel et de la promotion des langues nationales, Mme Elisabeth Shérif a présidé hier, à l’école de formation des Forces armées nigériennes (EFOFAN), la cérémonie qui consacre la fin de la formation en transcription langues haoussa et zarma des formateurs des Forces armées nigériennes (FAN). Ainsi après trois semaines de formation, ce sont au total vingt-six (26) militaires qui ont reçu leur certification de formateurs en langues nationales.
Cette formation s’inscrit dans le cadre de la modernisation des Forces de défenses et de sécurité au Niger pour laquelle les Forces armées nigériennes ont entamé des réformes structurelles visant l’édification d’un modèle d’armée adapté aux menaces classiques et évolutives. De ce fait, en partenariat avec le Ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement professionnel et de la promotion des langues nationales, le Ministère de la Défense Nationale a initié depuis 2020, une stratégie de valorisation et de renforcement de l’enseignement en langues nationales dans les Forces armées. Il s’agit en termes clairs, de former ensemble des non lettrés, les semi-lettrés ainsi que les lettrés et en faire un groupe homogène opérant efficacement en tout temps et en tout lieu.
En félicitant les récipiendaires, la ministre Mme Elisabeth Shérif a souligné le rôle important que joue l’alphabétisation dans le développement du capital humain. Elle constitue, selon la ministre, un levier essentiel dans ce monde marqué par des mutations qui engendrent des avancées indéniables mais aussi, dans certains cas, des défis sécuritaires nécessitant un recrutement massif de jeunes soldats ayant un besoin pressant en formation et en instruction. Pour la ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement professionnel et de la promotion des langues nationales, cette formation des instructeurs en transcription langue Haoussa et Zarma constitue un atout considérable pour une amélioration des conditions de transmission et de réception des directives militaires. De ce fait, elle permettra aux bénéficiaires de mieux s’approprier les terminologies militaires dans les langues nationales et contribuera de ce fait à édifier l’élan d’expression de la souveraineté du Niger.
D’après le Secrétaire général du Ministère de la Défense, le Général de Brigade Mahamane Sani Kaché, cette cérémonie marque l’aboutissement d’un projet initié en 2020 ayant pour objectif la valorisation et le renforcement de l’enseignement en langues nationales avec une formation qualifiante pour les instructeurs militaires appelés à servir dans les structures de formation des Forces armées nigériennes. La mise à disposition de cette ressource, a affirmé le Secrétaire général du Ministère de la Défense nationale, permettra de combler un vide à travers la prise en charge des personnels non lettrés qui constituent un pourcentage substantiel des effectifs des forces armées nigériennes et qu’il ne faut pas laisser pour compte. « Avec la mise en œuvre de l’enseignement en langues nationales, cette catégorie de personnel apportera sa contribution démultipliée dans le fonctionnement des forces armées nigériennes », a-t-il ajouté. Le Général de Brigade Mamane Sani Kaché a saisi cette opportunité pour formuler quelques mots à l’endroit des récipiendaires tout en leur soulignant qu’ils doivent être un modèle charismatique de formateur.
Pour sa part, le Commandant du Commandement des organismes de formation des Forces armées nigériennes (COFFAN), le Colonel-Major Bello Garba Abdoul Hassan a expliqué que ce projet de grande importance a fait du chemin. C’est ainsi que cinq (5) sessions se sont déroulées respectivement à Dosso, Zinder, Agadez et Niamey avec pour objectif de réaliser une montée en compétence des militaires, en les emmenant du niveau basique de l’apprenant à celui de la certification. Ainsi, après 12 mois de formation, cent treize (113) militaires ont été formés dans ce domaine de compétence, créant de fait le premier vivier d’enseignants militaires certifiés en langues nationales. D’après le Colonel-Major Bello Garba Abdoul Hassan, il s’agit in fine de former l’ensemble des militaires toutes catégories confondues dans les langues pour renforcer les éléments de notre souveraineté.
Outre la remise de certification, la cérémonie a également été marquée par une remise de témoignage de satisfaction à l’ensemble des formateurs du Ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement professionnel et de la promotion des langues nationales ayant participé à l’encadrement des récipiendaires.
Rahila Tagou (ONEP)