
Alou Moustapha
Le Niger est un pays d’élevage par excellence dont le cheptel était estimé, en 2024, à environ 62 millions de têtes toutes espèces confondues. Le système d’élevage dominant demeure l’élevage extensif basé sur une mobilité pastorale, la recherche du pâturage et de l’eau.
Mais il faut relever que, et c’est d’ailleurs un truisme de le dire, cet élevage qui se pratique sur des terres pâturables et qui est considéré par les pasteurs comme un mode de vie, est confronté à d’énormes défis liés, entre autres, au changement climatique, à la situation sécuritaire, la pression sur les espaces pastoraux, les feux de brousse, le faible accès aux financements et à l’appui conseil.
S’agissant de la situation sécuritaire, le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a entretenu les populations de Tillaberi, lors de sa récente visite dans la région, sur le modus opérandi des groupes terroristes qui brûlent le pâturage et détruisent les espaces pastoraux.
Afin de faire face à tous ces défis, le Niger a décidé de mettre en œuvre des initiatives, stratégies et politiques d’élevage pour promouvoir les chaînes de valeur animales à travers la production de viande, de lait, des cuirs et peaux, de réaliser des investissements structurants, d’aménager et de sécuriser les espaces pastoraux.
En ce qui concerne la production du lait par exemple, il s’agit d’améliorer la productivité des troupeaux laitiers, la professionnalisation des acteurs des chaînes de valeur existantes en particulier.
Le 11 octobre 2025, le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a présidé une réunion ordinaire du Conseil des Ministres qui a pris d’importantes décisions dans le sous-secteur de l’élevage pour justement répondre à toutes ces préoccupations ainsi qu’aux défis auxquels ce sous-secteur est confronté.
En effet, le gouvernement a adopté un projet de décret portant création du Centre National d’Amélioration de la Production Animale et un projet d’ordonnance relative à l’amélioration de la production animale dans notre pays.
« Le Niger, en dépit de son important cheptel continue à faire recours aux importations de lait et de produits laitiers pour satisfaire les besoins de la population. Cet état de fait résulte des insuffisances du cadre institutionnel et des techniques de production », constate le gouvernement. C’est pourquoi, dans le cadre du développement d’une véritable politique d’amélioration des races locales, la création d’un service spécifique s’avère nécessaire.
La création du Centre National d’Amélioration de la Production Animale vise, à travers une technique adéquate, une augmentation des performances de production en lait et en viande de nos races locales et permettra, en outre, un accroissement de l’économie nationale.
L’ordonnance relative à l’amélioration de la production animale au Niger, quant à elle, a pour objet de sécuriser, moraliser et organiser l’utilisation du matériel de production animale. A ce sujet, « L’Etat met en œuvre depuis 2013 une Stratégie de Développement Durable de l’Elevage (SDDEL 2013-2035) dans le but d’augmenter les productions animales à travers notamment plusieurs Programmes d’Amélioration de la Production des Bovins Locaux », fait remarquer le gouvernement.
Toutefois, souligne le gouvernement, en raison des conséquences à long terme de l’utilisation de certaines techniques sur le cheptel local et dans le souci de préserver la biodiversité, il est apparu nécessaire de prendre des mesures préventives. En définitive cette décision du gouvernement permettra, sans nul doute, de minimiser les risques dans les différentes étapes de production, d’importation et d’exportation des matériels utilisés.
Alou Moustapha (ONEP)