Les travaux du colloque international du Réseau francophone des régulateurs des medias (REFRAM) ont débuté, hier dimanche 12 février 2023 à Niamey sous le thème «le cadre juridique de la régulation des contenus en ligne». Pendant deux (2) jours, les experts de la régulation du REFRAM vont discuter de l’importance de contenus en ligne professionnels et des moyens de mieux réguler ce secteur qui prend de l’ampleur avec l’accessibilité à l’internet et au smartphones.
En procédant au lancement des travaux du colloque de Niamey, M. Roch-Olivier Maistre, président du Réseau francophone des régulateurs des media a rappelé que, la rencontre de Niamey s’inscrit dans la droite ligne de la conférence des présidents du REFRAM qui s’est tenue à Paris en octobre dernier. Il a souligné les perspectives qui existent autour des contenus en ligne et qui contrastent avec les dangers qu’ils font souvent planer sur la société. «Ces informations échangées, à la vitesse de la lumière, par l’intermédiaire de services en ligne, sont plus ou moins fiables dans leurs contenus mais s’avèrent assez précises dans leurs ciblages et parfois délétères dans leurs effets», a poursuivi le président du REFRAM.
M. Roch-Olivier Maistre a insisté sur la remise en cause des méthodes, des processus et des outils de la régulation, sans affaiblir les valeurs qui sous entendent les actions des régulateurs des medias. «De même que la pluralité des points de vue ou la véracité des faits constituent des boussoles pour le monde audiovisuel, de même ces valeurs n’ont pas à régresser dans l’univers des plateformes numériques. Les propos infamants, les contrevérités et les manipulations de l’information, les discours stigmatisant ou haineux n’ont pas plus leur place sur les réseaux en ligne que sur les antennes», a-t-il précisé.
Le président du CSC, M. Sani Kabir, s’est attardé sur le rôle qu’ont joué les contenus en ligne en faveur de certains partis et candidats lors des dernières élections générales au Niger. «Certains, a-t-il dit, ont excellé dans la propagande, la désinformation et l’infox qui constituent autant de menaces surtout dans le contexte d’insécurité dans la sous-région ouest africaine», a-t-il déclaré. Pour le président du CSC, la gravité de ce phénomène sur les medias en ligne et les réseaux sociaux impose aux Etats de prendre des dispositions au plus vite, d’où son souhait d’agir sur les leviers existants pour les régulateurs et d’approfondir la réflexion pour «trouver des mécanismes à même de permettre le suivi des contenus de ces medias dans un cadre légal et règlementé».
Le président du Conseil supérieur de la communication a également exprimé les attentes des régulateurs du REFRAM qui voient dans le colloque de Niamey une opportunité de travailler ensemble sur les aspects juridiques et les outils dont ils disposent individuellement. «Pour notre part, nous attendons beaucoup de ce colloque que nous considérons comme un espace d’échange d’expériences qui permettra aux instances qui ne disposent pas de cadre juridique de bénéficier des expériences de celles qui les ont devancés dans la gestion de ces nouveaux medias», a conclu M. Sani Kabir.
Souleymane Yahaya(onep)