L’accueil dans les centres de santé va bien au-delà d’une simple formalité. Il s’agit d’un premier contact crucial entre le patient et le personnel médical, où une atmosphère de soutien, de compassion et de compréhension doit être établie. Les responsables sanitaires insistent sur l’importance de ce geste en raison de son impact direct sur le moral et la confiance des patients, ce qui peut influencer positivement leur rétablissement. Les agents de santé sont donc sensibilisés à l’importance de fournir un accueil attentif, respectueux et empathique à chaque patient dès son arrivée dans le centre de santé.
En effet, le bon sens voudrait que ce premier contact entre le malade et le personnel médical soit chaleureux à travers une écoute active, des explications claires sur les procédures à suivre, et une disponibilité à répondre aux questions et préoccupations des patients.
Malheureusement dans certains centres de santé ou hôpitaux notamment publics, l’attitude du personnel soignant constitue une des raisons qui poussent des malades à se diriger vers les cliniques privées. « Je me suis sentie négligée et peu soutenue par les infirmiers lors de mon arrivée. Je me sentais encore vraiment frustrée par l’accueil que j’ai reçu. Je m’attendais à un traitement plus respectueux et chaleureux. Je suis extrêmement déçue par l’attitude de certains infirmiers », a déclaré une patiente mal accueillie.
Malgré les efforts déployés par les responsables sanitaires pour résoudre le problème de l’accueil des patients, ces derniers continuent de se plaindre du comportement de certains agents de santé. Une situation qui peut avoir des conséquences néfastes sur la qualité des soins prodigués et sur la confiance entre patients et soignants, dans le système de santé. « Leur manque d’empathie m’a vraiment mise en colère. Personne ne devrait être traitée de cette manière. Après cette expérience, je ne suis pas sûre de vouloir revenir ici. Je vais peut-être chercher un autre endroit où je me sentirai mieux », martèle une patiente en colère.
Aussi, vu l’importance de ce geste noble qui contribue à plus de 50 % à la guérison chez le patient, cette pratique de mauvais accueil qui donne une mauvaise réputation aux centres de soin publics devrait cesser. « Les centres de santé sont les lieux dans lesquels nous devrons nous sentir soulagés. Personne n’a choisi de venir ici, si ce n’est pas obligatoire. Nous devrons être respectés comme tout le monde même si nous venons du village. Vraiment je ne suis pas du tout contente car on a été maltraité, souvent les riches sont bien pris en charge par rapport à nous autres. Surtout quand nous sommes dans l’attente nous voyons certaines personnes passer pour être directement prises en charge », s’indigne l’accompagnante d’une malade.
« Notre objectif principal est de garantir que chaque patient se sente accueilli et respecté dès son arrivée. Pour cela, nous avons mis en place plusieurs mesures. Tout d’abord, nous avons formé notre personnel à l’accueil chaleureux et au respect de la diversité culturelle. Ensuite, nous avons instauré un système de triage efficace pour réduire les temps d’attente et orienter les patients vers les services appropriés. De plus, nous avons créé des espaces d’attente confortables et accessibles à tous, y compris aux personnes à mobilité réduite », a souligné Dr. Amadou Issaka, médecin à M.S.F Tillabéri.
Pour lui, l’accueil des patients reste une priorité absolue, c’est pourquoi plusieurs initiatives pour améliorer cette expérience ont été mises en place. « Tout d’abord, nous avons révisé nos processus d’accueil pour les rendre plus efficaces et conviviaux. Cela inclut l’optimisation de nos systèmes de triage pour réduire les temps d’attente et mieux gérer les flux de patients », a-t-il relevé avant d’ajouter qu’il est régulièrement organisé des cérémonies pour mettre en lumière les réalisations remarquables de leur agent de santé. « Cela peut aller de la remise de certificats de mérite à des prix spéciaux lors de cérémonies officielles », a-t-il indiqué.
En outre Dr Amadou Issaka a souligné qu’il est crucial que les responsables sanitaires établissent des mécanismes de suivi et d’évaluation pour mesurer l’efficacité de ces efforts de sensibilisation et apporter des ajustements continus si nécessaire, afin que ce geste noble soit respecté au grand bonheur surtout des malades.
Mahamadou Goumbi (stagiaire)