Occupant une place importante dans le commerce informel, le criquet fait partie des produits dont la valeur est en hausse constante sur le marché national. Cuits et séchés ou frits et assaisonnés ces insectes phytophages constituent un mets de choix et une source de protéines pour les populations sahéliennes. Aussi le commerce florissant des orthoptères occupent des négociants et leurs réseaux de vente sur les marchés nigériens et surtout à Niamey la capitale où le marché de katako est connu pour, le stockage et la vente en gros ou en détails du criquet. Sur des étals par terre, sur des nattes et promenés dans des brouettes, les criquets sont partout. « Les régions les plus reconnues dans la fourniture de ce produit sont, entre autres, Tahoua, Maradi, Zinder, Diffa et le Zarmaganda. Généralement, la période la plus propice est pendant le froid un peu pendant les récoltes », déclare M. Aminou Aboubacar, vendeur de criquet au marché de katako
M. Salissou Ada est un vendeur en gros et en détail de criquets au marché de katako, qui exerce ce métier depuis plusieurs années. Se prix du sac varie entre 50.000 F CFA, 45.000 FCFA et 35.000F CFA, tout dépend de la qualité du criquet. Selon qu’il soit migrateur, pèlerin ou nomade, le criquet présente des critères de taille et d’aspects morphologiques pour sa valeur marchande. La tasse du gros criquet va de 1000F CFA à 1100F CFA et le petit criquet de 800F CFA à 850F CFA la tasse. « Le criquet nous provient de partout, notamment du Nigéria,des régions de Diffa, Maradi, Zinder. Confie ce vendeur précisant qu’il y a différentes catégories de criquets à savoir les types ‘’kahorda’’, ‘’gozaro’’, ‘’babé’’ et ‘’bakar fara’’. D’après lui, le criquet le plus consommé et aimé est le gros rouge qu’est ‘’kahorda’’ le plus beau des criquets.
Le business du criquet est un réseau qui apporte la réussite pour plusieurs femmes au Niger. Elles sont nombreuses ses femmes qui exercent avec fierté cette activité ici à Niamey. C’est le cas de Mme Zara Moussa, revendeuse de criquets frits au grand marché. « Avant de préparer, il faut nettoyer, retirer des cailloux, des ailes, du sable, les pattes de derrière et d’autres saletés », a-t-elle expliqué
« Nous au marché de katako et nous gagnons beaucoup dans cette activité. J’exerce ce métier depuis seize ans », déclare Zara Moussa qui indique qu’en cette période de froid la marchandise leur vient de partout et les prix sont abordables. Mais dans quelques mois les prix vont grimper pour atteindre souvent 1500F à 2000F CFA la tasse. «Mais nous à la revente aussi nous augmentons notre marge bénéficiaire parce que l’assaisonnement nous coute en huile, condiments. Personnellement je vends le produit fini en petits sachets de 100F, 250F et même 500F FCFA. Je m’en sors très bien car j’arrive à subvenir à mes besoins ».
Une amatrice répondant au nom de Hanifa, trouve le criquet très appétissant surtout quand c’est bien assaisonné avec une saveur pimentée. Un vrai amuse-gueule. « Nous sommes habitués à manger le criquet et cela depuis notre enfance, et moi par exemple je peux manger le criquet à tout moment ».
Si auparavant le criquet est plus consommé par les nigériens, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les vendeurs témoignent qu’il leur arrive d’avoir des commandes de certains pays de la sous-région. M. Haddabi Abdoulahi, vendeur de criquets en gros et en détail au marché du rond-point (harobanda), nous explique :« nous nous ravitaillons au Nigéria, à Doutchi, Maradi et autres localités où nous achetons des fois le sac de 33.000 à 35.000 F CFA, pour le revendre de 38.000F à 40.000F CFA et parfois jusqu’à 45. 000F CFA selon les circonstances. Des fois nous prenons soixante à soixante-dix sacs. Nous revendons la mesure appelée « tia » à 1000F CFA. La plupart des gens qui en achètent sont des revendeurs ambulants sur pousse-pousse ou alors la clientèle des femmes spécialisées dans l’assaisonnement des criquets. Il y a également ceux qui viennent en acheter, les préparer pour envoyer à l’étranger pour la consommation ». C’est le cas par exemple de Mme Agaichatou Hama résidente à Gao (Mali), revendeuse du criquet frit. Son témoignage démontre l’intérêt particulier qu’accordent les gens de la ville de Gao. « Alhamdou Lillah, vraiment les gens achètent beaucoup le criquet frit. Et dans tout ça là, y a rien d’extraordinaire, il faut juste savoir très bien le préparer, et bien l’assaisonner. « Quand je prépare un demi- sac de criquet aujourd’hui, il s’épuise en 48 heures car les gens en raffolent et le troisième jour je refais, ainsi de suite. Le prix du sachet du criquet frit varie de 50 FCFA, 100 FCFA à plus et les gens de Gao au Mali, où il est exporté, aiment le criquet frit », a-t-elle expliqué.
Par Farida Ibrahim Assoumane(onep)