L’Université Djibo Hamani (UDH) de Tahoua a accueilli du 8 au 12 juin 2023, pour la première fois de son histoire, une session internationale de préparation au concours d’agrégation du Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES) en Sciences politiques, juridiques, économiques et de gestion. 22 formateurs émérites provenant de sept (7) pays africains et de 12 Universités publiques tiennent en haleine 59 candidats venus de différents pays dans quatre sections, à savoir : Droit public et Sciences politiques, Droit privé, Sciences économiques et Sciences de gestion. Cette session en collaboration avec l’Université Abdou Moumouni de Niamey et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Au-delà de la réussite visée au concours, qui fait accéder à un certain niveau de prestige social et d’avantages économiques, l’agrégation est un processus d’apprentissage ayant pour but de permettre l’amélioration des connaissances empiriques des candidats au grade ultime de l’enseignement supérieur, le développement de leurs aptitudes à transmettre le savoir aux étudiants et surtout une réflexion sur les problèmes de leurs environnements afin de contribuer à leur prise en charge. L’agrégation nécessite par conséquent beaucoup d’attention, de patience, d’humilité et d’abnégation au travail. Le Directeur général des enseignements au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Pr Moussa Hamidou Talibi, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la session, dans la matinée du jeudi 8 juin, a tenu à rassurer les candidats que, quels que soient les reproches qui leur seront faits par les formateurs, au terme de la session, ils sortiront plus édifiés qu’ils ne l’étaient.
Aux formateurs, venus de si loin notamment du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Sénégal, du Tchad et du Togo, et ceux des Universités publiques du Niger, avec le seul souci de s’acquitter d’un devoir professionnel : celui du service à la communauté universitaire, le recteur de l’Université Djibo Hamani, Pr Youssoufou Hamadou Daouda a salué leur engagement d’exceller et de faire exceller dans la voie de la qualité de la formation, de la recherche, et d’une posture scientifique internationale. Le recteur de l’UDH souhaite que cette session de préparation soit «une occasion de cultiver et de renforcer des liens d’amitié et de fraternité transcendant les frontières nationales et fédérant ainsi autour des grandes priorités qui assaillent nos pays».
La présente session se tient à un moment où le ministre nigérien de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, assure la présidence du Conseil des ministres du CAMES et seulement deux semaines après les travaux du Comité des Experts qui vient de se tenir à Niamey le 23 mai dernier. Aussi l’éducation, ainsi que l’enseignement supérieur cristallise une attention toute particulière des autorités nigériennes actuelles qui ont compris très tôt et de la plus belle manière, qu’il faille des reformes et surtout du capital humain aguerri. Ce faisant, outre les réformes institutionnelles et juridiques, la construction d’infrastructures de qualité, il est envisagé le recrutement d’enseignants et du Personnel Administratif Technique en nombre et en qualité, l’amélioration des conditions de travail et d’étude, la révision des offres de formation pour les mettre en conformité avec les besoins du marché, le développement de l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, etc.
A ce jour déjà, «d’importantes actions ont été engagées, notamment la réorganisation du Ministère qui nous a permis de créer une Agence de la qualité et une direction dédiée à l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, la révision du statut type des Universités publiques et l’adoption des statuts de chaque Université, la réorganisation de certaines Universités, la révision de certains statuts de personnel, la construction et l’équipements d’infrastructures modernes, le recrutement de 171 Enseignants-chercheurs, l’adoption d’un plan de normalisation des années académiques et l’amélioration de la subvention allouée aux Universités et aux CROU», a rappelé, par la même occasion, le directeur des enseignements au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Pr Moussa Hamidou Talibi. Tout récemment, ce sont plus de 40 milliards de FCFA qui viennent d’être alloués à la construction d’infrastructures dans les Universités publiques du Niger. Et, «il ne s’agit là que de la mise en œuvre de la première phase d’une série d’investissements que le Gouvernement entend réaliser dans ces universités pour leur permettre d’atteindre le standard international et jouer pleinement le rôle qui leur est assigné dans le cadre du développement du pays», dixit le directeur général des enseignements.
Ismaël Chékaré, ONEP-Tahoua