Les élèves auditeurs de Justice de l’Ecole de Formation Judicaire du Niger (EFJN) ont entamé hier matin, la première partie d’une série de formations qu’ils sont amenés à suivre sur les thématiques liées aux questions d’apatridie, du régime d’état civil et du code de la nationalité. Co-organisée par la direction des Droits de l’Homme du ministère de la Justice et le haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés(HCR), cette série de formations permettra aux auditeurs de justice (futurs magistrats) mais aussi aux greffiers d’acquérir des compétences supplémentaires.
A l’ouverture de la formation, le directeur général de l’EFJN M. Abdou Ibrahim a précisé que ces activités ont été planifiées suite à des constats. En effet, le plus souvent en formation initiale les élèves de l’école ne suivent pas de formation appropriée sur ces questions, objet de ladite conférence, alors qu’ils sont, une fois en activité, les principaux acteurs. «C’est sur le terrain que les magistrats se forment sur les questions d’état civil mais également sur les questions de la nationalité alors que ce sont des questions très spécifiques qui demandent une certaine spécialisation, un certain prérequis pour aborder des questions très délicates des fois», a expliqué le directeur général de l’EFJN.
Ainsi, cette formation va édifier les auditeurs de justice sur la procédure à suivre pour délivrer des actes d’état civil pour les personnes qui ne remplissent pas les conditions traditionnelles. Cela tout en les édifiant sur ce que disent les dispositions légales et les conventions internationales.
Relativement à la délivrance des certificats de nationalité, M. Abdou Ibrahim a fait savoir que par exemple tout enfant trouvé au Niger dont les parents sont inconnus, conformément à la loi, est réputé être de nationalité nigérienne. Toutefois, a-t-il nuancé, il faut que les acteurs de terrain que sont les magistrats comprennent cela et comprennent comment arriver à délivrer le certificat de nationalité à ces enfants et ces personnes parce que ce sont des actes qui donnent une existence juridique à la personne. «C’est donc à partir de ces constats qu’on s’est rendu compte qu’il y a un besoin de formation pour les auditeurs de Justice, futurs magistrats. Nous avons estimé qu’il faut le faire et qu’il faut le commencer à partir de l’école. C’est que nous ferons en collaboration avec le HCR», a-t-il martelé.
M. Abdou Ibrahim a annoncé que l’EFJN va élaborer des modules pour la formation initiale mais également pour la formation continue afin que tous les acteurs en charge de la question puissent être formés sur ces questions d’état-civil et questions connexes.
Auparavant le représentant du haut commissaire des nations unies pour les réfugiés M. Pépin Glele a souligné l’importance de cette session de formation pour son institution qui est un partenaire de longue date du Niger dans le domaine de la lutte contre l’apatridie et les risques d’apatridie. Il a déclaré qu’après ces sessions de formation, un accent particulier sera mis sur la question pour contextualiser le phénomène de l’apatridie afin de voir quelles en sont les causes au Niger et quelles sont les actions à mener avec les autorités et ses partenaires pour venir à bout de ce phénomène. La conférence est animée par le directeur des Droits de l’Homme au ministère de la Justice M Maman Na’Ayo Moutari et M Hama Goumeye du Ministère de l’Intérieur.
Par Rahila Tagou(onep)