Le Premier président de la Cour des Comptes de la République du Niger, M. Narey Oumarou, entouré de ses plus proches collaborateurs et du Procureur Général, a aminé hier matin à Niamey, une conférence de presse sur le rapport général des années 2017, 2018 et 2019. Ces échanges ont permis aux journalistes de se familiariser avec les résultats contenus dans le document et surtout d’être outillés sur les objectifs et le fonctionnement de la Cour des comptes. Le rapport général a été remis la semaine dernière aux plus hautes autorités, à savoir le Président de la République, le président de l’Assemblée nationale et au Premier ministre.
La conférence de presse d’hier a été organisée par la Cour des comptes conformément à l’article 148 de la loi organique la régissant et qui lui fait obligation de rendre publics les résultats de ses contrôles, après la remise du Rapport général aux plus hautes autorités. Le rapport général des années 2017, 2018 et 2019 est subdivisé en deux parties. La première partie est relative aux suites réservées aux recommandations contenues dans le Rapport général publique 2015 et 2016. Ce rapport comprend l’état de mise en œuvre des recommandations des contrôles de 2015 et 2016, ainsi que des contrôles réalisés antérieurement à ces années.
A ce niveau, le Premier président de la Cour des comptes note un faible niveau de mise en œuvre des recommandations, malgré l’existence d’un comité de suivi mis en place au Cabinet du Premier Ministre. Ce dernier a d’ores et déjà pris l’engagement de redynamiser ledit comité. De son côté, a poursuivi M. Narey Oumarou, la Cour des comptes «dispose d’une stratégie d’implication des parties prenantes dont la mise en œuvre permettra, à n’en point douter, d’améliorer le niveau de suivi de ces recommandations».
La seconde partie du Rapport général public présenté hier au siège de la Cour des comptes, traite des résultats des contrôles réalisés au cours des années 2017, 2018 et 2019. A ce niveau, soutient M. Narey Oumarou, la Cour a décelé plusieurs irrégularités au titre du contrôle des opérations de l’Etat, du contrôle des opérations des collectivités territoriales, du contrôle des établissements publics, sociétés d’Etat, sociétés d’économiemixte et des projets de développement, ainsi qu’en matière de discipline budgétaire et financière.
Au terme de son intervention, le Premier président de la Cour des comptes a conclu que le présent Rapport général, en plus de combler, le retard accusé dans la publication des rapports, a permis de relever plusieurs enseignements. Il s’agit surtout du faible niveau de mise en œuvre des recommandations de la Cour, des insuffisances constatées dans la reddition des comptes des différents comptables principaux de l’Etat et des collectivités territoriales. La Cour a aussi mis en évidence la persistance des résistances de certains assujettis au respect des lois et règlements en matière de contrôle des comptes annuels des partis politiques et des déclarations des biens, ainsi que des abus dans la gestion des fonds sociaux et une mauvaise gouvernance des entités contrôlées.
Souleymane Yahaya(onep)