Au terme de sa mission de travail au Niger, le Vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, M. Ousmane Diagana a animé une conférence de presse hier en fin de matinée, au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi de Niamey. Au cours de cette conférence, M. Ousmane Diagana, la représentante de la Banque Mondiale au Niger, Mme Joelle Dehasse ainsi que d’autres membres de la délégation ont abordé plusieurs questions relatives à la coopération entre le Niger et la Banque Mondiale et aux réalisations de l’institution au Niger.
Concernant la question liée à la contribution de la Banque Mondiale au Programme Kandadji, le Vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du centre à indiqué que les travaux du barrage de Kandadji avancent bien. «Ils ont été retardés à cause de la problématique sécuritaire que cette zone connait et à cause de l’impact de la COVID 19», a-t-il expliqué.
Pour la Banque Mondiale, Kandadji est un programme à la fois de développement local et un programme de contribution au programme économique. M. Ousmane Diagana a souligné que la maitrise de l’eau pour augmenter la production de l’énergie peut renforcer la capacité des agricultures et par conséquent contribuer également à l’amélioration de la productivité dans ce secteur et créer des emplois. Selon M. Diagana, la banque mondiale a été au début du programme de Kandadji à travers les études, elle reste au cours de sa mise en œuvre à travers le financement qu’elle apporte. Le financement intégral du programme de Kandadji tel qu’il a été estimé à ce jour est d’environ 1 milliard 500 millions de dollars US, la Banque Mondiale apporte près de 500 millions de dollars, soit environ 25% du budget.
«Nous avons renforcé notre présence au Niger pour veiller à une supervision régulière des activités qui sont exécutés par le gouvernement du Niger et nous allons continuer en partenariat avec les autres institutions et partenaires bilatéraux qui contribuent à l’exécution du barrage de Kandadji sous la responsabilité du Gouvernement, à faire en sorte que ce programme puisse être terminé dans le délai défini par le gouvernement lui-même», a-t-il conclu.
Répondant à la question relative au capital humain, notamment sur l’autonomisation des femmes et des filles, la représentante résidente de la Banque Mondiale au Niger a indiqué que dans le cadre du partenariat pays avec le Niger, la Banque Mondiale a insisté afin que le genre soit traité de manière transversale dans toutes les opérations. «Dans toutes les opérations que nous finançons, les questions de la participation des femmes et l’amélioration de la parité entre les hommes et les femmes sont prises en compte», a affirmé Mme Joelle Dehasse. Elle a en effet, cité quelques investissements phares de la Banque Mondiale. Il s’agit entre autres du projet régional Sahel, un projet qui porte sur l’autonomisation de la femme et le dividende démographique et qui se concentre spécifiquement sur le renforcement de l’éducation des filles et des femmes, l’alphabétisation, la sensibilisation des femmes et des hommes sur des questions de santé, l’accès aux services de santé reproductive, le renforcement de capacités pour créer des activités génératrices de revenus. «C’est un projet qui touche à plusieurs aspects de la vie de la jeune fille et de la femme afin de permettre leur autonomisation» a-t-elle dit.
Mme Joelle Dehasse a en outre évoqué le projet d’amélioration des apprentissages pour l’obtention de résultats dans l’éducation (LIRE) qui, a-t-elle dit, est un projet pour améliorer l’apprentissage. Ce projet réserve aussi un volet très important pour promouvoir la scolarisation de la jeune fille. «La Banque Mondiale a appuyé cet volet de manière significative à travers un appui budgétaire très important que nous avons décaissé l’année dernière qui a réservé un axe sur le genre et qui a mis en place des comités de protection d’enfant et pour aider à réduire le mariage de ces derniers. Nous avons aussi dans cet volet un programme pour améliorer l’accès à la santé aux femmes et aux filles et pour les aider à rester à l’école, en particulier les filles mariées et enceintes», a-t-elle fait savoir avant de souligner que tout cela a été possible grâce à une étude demandée par le gouvernement. «A travers cette étude, nous avons constaté qu’en donnant plus d’opportunités aux femmes, dans les dix prochaines années, le PIB pourrait augmenter de 10%», a conclu Mme joelle Dehasse.
Aminatou Seydou Harouna(onep)